Un récit toujours d'actualité
Publié le 13 Février 2010
« BAS LES VOILES » par Chahdortt Djavann
Gallimard - août 2003 - 47 pages - 5,50 euros
« J’ai porté dix ans le voile ;
c’était le voile ou la mort ;
je sais de quoi je parle. »
C’est la première phrase de l’opuscule d’une romancière née en Iran, qui vit depuis dix ans à Paris où elle a étudié l’anthropologie.
Ses arguments contre le port du voile islamique à l’école sont multiples :
le voile, avant tout, abolit la mixité de l’espace et inscrit le dogme ségrégationniste sur le corps féminin ; ce qui n’est pas le cas des bijoux par exemple; le voile est imposé par les hommes, mais aussi par les mères, par crainte de rompre avec le joug religieux et sa dictature machiste ; en effet rien n’échappe a la surveillance des fous du Coran, et mettre en doute le dogme est un sacrilège sévèrement puni (exclusion ou internement, et lapidation dans certains pays).
L’identité culturelle revendiquée par les intégristes conduit à l’aliénation de la femme, et non pas à une « protection » contre le désir sexuel d’autrui. Le slogan « voilée ou violée » est inadmissible en vertu des droits de l’homme (de la femme), inadmissible en vertu de la simple humanité.
Enfin les intellectuels français, souvent révolutionnaires de salon, qui, au nom d’une tolérance mal comprise, ou au nom d’une culpabilité fantasmée, ne sont pas hostiles au port du voile, doivent prendre conscience que leur engagement est un appui aux dictatures islamiques qui maintiennent la femme dans une condition d’esclave, ce qu’ils n’admettraient pas pour leurs compagnes.
En conclusion l’auteur(e) demande une législation claire pour interdire le port du voile, en particulier à l’école et dans les lieux publics.
Notes de lecture de Michel Bottolier