Trois quarts des poulets européens contaminés par des bactéries
Publié le 21 Mars 2010
Ensuite on s'étonne d'épidémies de gastro-entérites virulentes !!
Les trois quarts des poulets européens contaminés par des bactéries
Deux jours après l'annonce par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) que 75,8% des carcasses de poulets européens étaient contaminées par des Campylobacters, une sorte de
bactérie, et 15,7% par des salmonelles, les pouvoirs publics et les professionnels se veulent rassurants. Des mesures d'hygiène simples, telles que le lavage des mains ou la cuisson à point,
permettent de prévenir la contamination par des bactéries Campylobacters, présentes dans les trois quarts des poulets européens, selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments.tous les
sonsVirginie Garin
20 mars 2010
Le chiffre est impressionnant, mais les bactéries incriminées ne sont en réalité pas très virulentes. La meilleure façon d'éviter une contamination : bien cuire son pouletL'Agence française de sécurité sanitaire des aliments rappelle jeudi sur son site internet (www.afssa.fr) que "les Campylobacters sont des bactéries très largement présentes dans le tube digestif des hommes et des animaux, en particulier des volailles".
lle sont susceptibles de causer des gastroentérites, avec maux de ventre, diarrhées et fièvre, mais guérissent généralement spontanément. Dans 80% des cas, la maladie se résorbe en une semaine, même si la bactérie persiste dans les selles pendant plusieurs semaines.
Auteur : Virginie Garin
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CAMPYLOBACTER
Espace Etudiant
Cours de Bactériologie Médicale
CAMPYLOBACTER
1 -Introduction
Les Campylobacters sont des bactéries spiralées du tube digestif à l’origine d’infections, le plus souvent, intestinales.
Les bactéries spiralées du tube digestif ont en commun les caractères suivants :
. morphologie : forme spiralée ou incurvée (campylo : virgule en grec) à Gram-négatif
. métabolisme : microaérobie et n’utilisant pas les sucres pour tirer leur énergie
. écologie : adaptés à la vie dans le mucus.
Individualisées sur des critères génétiques, ces bactéries constituent la branche epsilon des Protéobactéries.
http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/cc/campylobacter.html
Le tableau ci-dessous rapporte les principales espèces rencontrées chez l’homme en France (Données du CNR, 1998-2000).
Parmi les espèces d’intérêt médical, C. jejuni est de loin la plus importante.
http://www.invs.sante.fr/recherche/index2.asp?txtQuery=Campylobacter
2 - Maladies associées
. C. jejuni est à l’origine d’une infection intestinale : l’entérite à Campylobacter. Les symptômes observés (diarrhée, douleur abdominale, éventuellement sang dans les selles) accompagnés de
signes généraux (fièvre, asthénie, anorexie) ne permettent pas de l’individualiser des autres infections intestinales.
On sait actuellement que c’est la première cause des infections intestinales bactériennes, devant les infections à Salmonelles, aussi bien dans les pays développés, où son incidence augmente que
dans les pays en développement. . Dans un petit nombre de cas (<1%) il peut néanmoins y avoir une bactériémie.
. Cette infection ne présente pas en général de signes de gravité et peut guérir spontanément.
De plus, une autre espèce de Campylobacter (C. fetus), bien que rarement trouvée en cas d’infection intestinale, a une propension à provoquer des bactériémies et des localisations secondaires,
notamment chez des sujets immunodéprimés.
. Par ailleurs, il existe une complication post-infectieuse rare (1 pour 1000) mais grave de cette infection : le syndrome de Guillain-Barré. Il s’agit d’une polyradiculonévrite réversible, mais
pouvant laisser des séquelles, qui survient, en général, trois semaines après l’entérite. C. jejuni est à l’origine de 30 à 50% des cas.
3 - Epidémiologie
La niche écologique originelle des C. jejuni semble être le tube digestif des oiseaux dont la volaille. Il est, en fait, très répandu dans la nature à partir de cette source mais aussi du tube
digestif d’autres animaux et de l’homme.
La transmission est essentiellement d’origine alimentaire mais du fait qu’il ne se multiplie pas dans les aliments, il est rarement à l’origine d’épidémie (à la différence des Salmonelles ) mais seulement de cas sporadiques.
La source principale est constituée par la volaille crue introduite dans la cuisine et à partir de laquelle des contaminations croisées sont possibles. Toute volaille peut être considérée comme recouverte de Campylobacters.
Les épidémies qui surviennent parfois sont dues soit à la consommation de lait cru, soit à une origine hydrique suite à un défaut de chloration.
Les contaminations non alimentaires (à partir des animaux, de l’homme ou de l’environnement) semblent assez rares.
C. coli a lui une origine essentiellement porcine bien que l’on puisse aussi le rencontrer, parfois, chez la volaille.