Souvenirs d'enfance, Les narcisses
Publié le 17 Février 2013
Le soleil de retour remue les méninges
et les premiers bourgeons repensent
aux souvenirs d’enfance,
quand en rentrant de l’école,
après le goûter de Marie-Rose,
sur la colline nous allions,
un seau à la main et puis
une bobine de fil,
et de l’entrain plein le cœur
faisant pâlir d’envie le jardin.
C’était le bon moment pour cueillir
les odorants et jaunes narcisses.
Ils remplissaient tout un champ
ni plus ni moins,
car quand on aime on ne compte pas,
et toutes les variétés du moment
trouvaient leur place dans nos allées.
Il y avait même un narcisse
aux multiples petites fleurs blanches
avec un cœur rouge orangé,
c’était mon préféré, tout simplement
parce qu’il était le plus parfumé.
Marie-Rose dans une allée,
Caro dans une autre, la cueillette
allait bon train,
en essayant de varier couleurs
et espèces, ne pas dépareiller,
garder des tiges de bonne longueur,
nous couchions sur nos doigts
les têtes échevelées,
comme si nous enfilions des perles
jaune d’or, jaune pâle et ivoire,
couleurs de soleil éclatantes
à nulles autres pareilles.
Sur nos poignets la marque
signant la nature féconde,
coulait de sa substance
collante et pudibonde.
Puis d’un coup de main de maître
la ficelle emmenait le bouquet
et dans le seau celui-ci
rejoignait ses compères désaltérés.
C’était le moment des bouquets
de narcisses,
des odeurs naturelles, du régal
de la vue,
d’un champ à ce jour à nul autre
pareil,
qui vantait les vertus de la nature
offerte.
Ensuite nos fleurettes en boutique
essayaient de tenter les clients,
et sur nos tables illuminaient
nos journées , les éclaboussant
d’un espoir printanier et prospère.
Carole Radureau (17/02/2013)
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