Résultats financiers : Monsanto coulé par le Roundup

Publié le 8 Juillet 2010

Monsanto a annoncé hier (mercredi 30 juin) ses résultats financiers pour le troisième trimestre fiscal 2009-2010 soit la période allant du 1er mars au 31 mai 2010. [1]

 

 

Consultez le rapport de Monsanto

 

Résultats financiers 3ème trimestre 2009/2010Les chiffres qui suivent se rapportent soit aux troisièmes trimestres 2009 et 2010, soit à l’analyse des résultats des trois premiers trimestres fiscaux compilés soit du 1er septembre 2009 au 31 mai 2010.

 

Les résultats : bénéfices, gain par action, chiffres d’affaires globaux

 

Les bénéfices nets de Monsanto au troisième trimestre 2010 ont chuté de 45% par rapport à la même période en 2009, passant de 694 à 384 millions de dollars américains.

Le gain par action a également chuté passant de 1.25 dollars à 0.70 dollars soit une baisse également de 45%.

 

Le chiffre d’affaire de Monsanto au troisième trimestre 2010 a baissé de 6 % passant de 3 161 à 2 962 millions de dollars. Cette baisse est continue puisque sur les trois premiers trimestres 2009 le chiffre d’affaires est de 9 845 contre 8549 millions de dollars en 2010, soit une baisse de 13%.

 

Résultats financiers Monsanto en millions de dollars 3ème trimestre fiscal 2009 3ème trimestre fiscal 2010 Tendance Neuf premiers mois fiscaux 2009 Neuf premiers mois fiscaux 2010 Tendance

Bénéfices 694 384 -45% 5905 4225 -28%

Gain par action 1.25 0.70 -45% 4.21 2.27 -46%

Chiffres d’affaires 3161 2962 -6% 9845 8549 -13%

 

Par secteur

 

Le secteur des semences et de la génomique (des OGM)

 

L’activité de la firme multinationale se divise en deux secteurs selon son rapport financier, d’une part le secteur des semences notamment des semences OGM, marché largement dominé par Monsanto. Ce secteur reste relativement stable avec un chiffre d’affaires qui passe de 2,248 en 2009 à 2,362 millions de dollars en 2010.

 

Le secteur de la productivité agricole (pesticides et intrants)

 

L’autre secteur de Monsanto concerne « la productivité agricole » et comprend les ventes du fameux herbicide Roundup et d’autres pesticides à base de glyphosate. Ce secteur est intimement lié au premier puisque 75% des OGM actuellement commercialisés dans le monde sont des plantes pesticides c’est-à-dire qu’elles ont été modifiés génétiquement pour ne pas mourir à l’épandage d’un herbicide total tel que le Roundup, ses plantes OGM sont dites « Roundup Ready » c’est-à-dire prêtes à recevoir des épandages de Roundup.

Cette manipulation génétique est une manipulation commerciale juteuse pour la firme puisqu’elle est assurée ainsi de vendre en même temps que ces semences, l’herbicide total qui va avec. De plus, Monsanto étant leader du marché des OGM peut assez librement fixer ses tarifs.

 

L’échec du Roundup

 

Or, le bilan financier trimestriel de Monsanto fait apparaitre que c’est le chiffre d’affaires liés aux ventes de l’herbicide Roundup et des autres herbicides à base de glyphosate qui est en forte baisse. Les ventes de Roundup représentent au troisième trimestre 2009, 614 millions de dollars contre 269 en 2010. Cette tendance est continue puisque si l’on regarde les ventes sur les 3 premiers trimestres fiscaux en 2009 cela représente 2 749 millions de dollars US contre 1 243 sur la même période en 2010. Soit une baisse de 54% des ventes de Roundup en 2010 par rapport à 2009.

 

Ce ne sont pas les quantités vendues qui ont été moindres, mais les prix du Roundup qui ont énormément baissé. Au troisième trimestre 2009, les bénéfices nets pour le Roundup s’élevaient à 273 millions de dollars alors qu’en 2010, ce secteur est largement déficitaire. Les pertes pour le troisième trimestre 2010 sont de 189 millions de dollars.

On peut logiquement voir dans cette baisse du prix du Roundup une corrélation avec les nombreuses expériences de résistances des adventices à l’herbicide, ce que l’on appelle aussi le phénomène des super mauvaises herbes répertoriés notamment aux Etats-Unis . [2] L’efficacité de l’herbicide le plus vendu au monde est régulièrement remise en cause.

 

Les OGM n’augmentent pas les rendements

 

L’argument selon lequel les OGM augmenteraient la productivité est lui aussi souvent remis en cause par des études scientifiques ayant le recul de l’expérience. [3] Même Monsanto a avoué l’échec de ses cultures OGM. Récemment, la firme multinationale a admis l’échec de son coton insecticide Bt Bollgard I en Inde [4]. Cet aveu s’est accompagné de la présentation d’un nouveau produit miracle le coton OGM Bt Bollgard II, une révolution marketing qui permettrait à Monsanto de continuer à vendre un coton breveté Bt lorsque la première génération arrivera à la fin de la période de droit de propriété intellectuelle. On peut légitimement imaginer que le phénomène se reproduira inlassablement. Le Bollgard III est d’ailleurs déjà dans les tuyaux de recherche et de développement de Monsanto. [5]

La promotion de nouveaux produits empilant plusieurs traits ou gènes modifiés ou d’OGM de seconde génération comme le Bollgard II est une des réponses de Monsanto pour se développer.

 

L’espoir des résistances citoyennes

 

Une autre réponse est celle du développement de nouveaux marchés et/ ou de nouvelles cultures. La dessus, nous avons des exemples de résistances de la « société civile » qui peuvent nous faire espérer un monde meilleur.

La résistance aux volontés de Monsanto d’introduire de nouvelles cultures transgéniques telles que le blé ou la luzerne conduit à des mobilisations victorieuses. Récemment la Cour Suprême des Etats Unis a ainsi prolongé l’interdiction de la culture et de la vente de luzerne transgénique . [6]

 

Monsanto tente également de développer de nouveaux marchés. La multinationale essaie en ce moment d’investir Haïti. Monsanto a promis un don de 475 tonnes de semences hybrides de mais et potagères à l’île dans le cadre d’un programme de l’USAID, l’agence américaine d’aide au développement. Ce don intéressé conduirait à une dépendance accrue des agriculteurs haïtiens vis-à-vis de la multinationale, du fait de la nécessité d’acheter les pesticides et intrants indispensables pour ces semences, et plus tard par l’achat des semences chaque année une fois le don terminé. Cependant, malgré les difficultés structurelles et conjoncturelles que l’île vit, le pays de Toussaint Louverture résiste à la tentative de Monsanto d’implanter ses semences hybrides [7]. Haïti est un exemple positif et optimiste de lutte pour atteindre la souveraineté alimentaire que nous devons soutenir.

 

En conclusion, la baisse continue des bénéfices de Monsanto démontre que les produits de la firme de St Louis sont incapables de répondre aux défis alimentaires, écologiques et sociaux qui se posent à l’agriculture. C’est toute la propagande des "solutions miracles" de Monsanto qui s’écroule et les fausses solutions proposés par agribusiness.

Les solutions sont ailleurs, notamment dans une agriculture valorisée, socialement et écologiquement responsable.

 

Source : Combat Monsanto, 1er juillet 2010

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #pilleurs et pollueurs

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Commenter cet article
C
<br /> chaque citoyen du monde doit se situer en position de combattant de monsanto , la machine à écraser les epuples !!<br /> <br /> <br />
T
<br /> Le mot Résistance a tout à fait sa place dans ce combat<br /> <br /> <br />