Printemps des peuples en Espagne

Publié le 20 Mai 2011

Printemps des peuples

"Indignados y organizados", "No tenemos casa, nos quedamos en la plaza"
Le mouvement du 15 mai en Espagne continue par l’occupation permanente de l’espace public
Cinq mois après le mouvement tunisien, au tour de l’Espagne ?
 

"Je ne suis pas anti-système. Le système est anti-moi."

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jeudi 19 mai 2011

http://erasmusmadrileno.blogspot.co...

 

Movimiento del 15-M

 

Depuis dimanche dernier, un mouvement de protestation contre la politique du gouvernement et la crise financière, qui prend chaque jour une dimension plus importante, fait frémir l’Espagne. Le mouvement du 15-M (15 mai) a organisé des manifestations dans 50 villes espagnoles.

A Madrid, des milliers de personnes se sont réunies pour défiler. Arrivée à la Puerta del Sol, la place principale de la ville, elles ont été délogées par la police. Cette démonstration de force des autorités n’a fait que conforter les manifestants dans leurs propos : la dénonciation d’un gouvernement qui refuse de les écouter, le ras-le-bol généralisé face à des politiques qui ne répondent pas aux problèmes de la population. Le soir-même ils sont donc revenus sur la place de la Puerta del Sol, encore plus nombreux et avec de quoi dormir. Depuis, Sol est devenu un forum, un lieu d’expérimentation démocratique et aussi un lieu de vie pour certains. Le mouvement, lancé par l’association née il y a quelques mois "Democracia real ya !" (Une vraie démocratie, maintenant !) et auquel se sont joint de nombreuses micro-associations dont "Joventud sin futuro" (Jeunesse sans avenir, dont le slogan "Sans logement, sans travail, sans retraite, sans peur" est évocateur) est maintenant aux mains des citoyens réunis à Sol. Ceux-ci ne veulent en effet être associés à aucun parti politique (contre lesquels ils manifestent) ni syndicat. Jusqu’à maintenant, aucune sorte de violence n’a fait intrusion dans les manifestations, que ce soit à Madrid, Malaga, Saint-Jacques de Compostelle, Barcelone ou encore Mallorque. Hier, à Madrid, le rassemblement avait même pris un air festif grâce à quelques concerts improvisés. Les occupants de la Puerta del Sol comptent tenir la place jusqu’à dimanche, jour des élections municipales.

La mairie de Madrid a d’ailleurs adopté une résolution afin d’interdire la manifestation et y a opposé son véto pour raisons électorales, invoquant le fait qu’elle pourrait influer sur le droit des citoyens à choisir librement de leur vote. Ce à quoi les-dits citoyens ont répondu par l’article 21.1 de la Constitution espagnole qui stipule que "Le droit de réunion pacifique et sans armes est reconnu. L’exercice de ce droit ne sera pas soumis à une autorisation préalable." L’interdiction prononcée n’a cependant pas eu d’effets immédiats : la place est toujours remplie de manifestants et entourée d’un dispositif policier conséquent.

 

D’un côté, cet évènement est réellement impressionnant, du fait de son ampleur, de sa durée et surtout de son calme. Il est clairement préparé et organisé sur le modèle des révolutions arabes, et avant cela des manifestations étudiantes en Grèce d’il y a trois ans. Depuis cinq jours, les protestataires se relaient nuit et jour, assurant une veille permanente et permettant aux étudiants d’aller à l’université et aux salariés de se rendre à leur travail sans pour autant perdre le fil de la contestation. Cette capacité d’organisation et de solidarité, illustré par le mot d’ordre la foule : "Indignados y organizados", est exemplaire. Dès dimanche soir, un service de restauration gratuite, alimenté par les dons des habitants de la ville, s’est mis en place. De même, des comités ont été instaurés : alimentation, communication, logistique/nettoyage, action afin de structurer le mouvement et d’éviter les débordements. L’autre point admirable est le calme de la police. Certes, plus de 500 policiers sont mobilisés dans le centre ville. Mais en France, je suis à peu près sûre que les attirails anti-émeutes et les lacrymos auraient pollué le paysage depuis longtemps. En fait, je suis persuadée qu’un mouvement pareil n’aurait pas pu éclore.

Mais dans une certaine mesure, ce phénomène est également inquiétant. Il s’agit en effet d’un rassemblement de personnes qui se sentent totalement mises hors du système politique actuel et qui préfèrent s’organiser seules (certes très bien mais en-dehors de tout cadre institutionnel de la société). Le fait qu’elles ne se reconnaissent dans aucune formation politique ou syndicale est un signal fort de la difficulté qui attend les responsables espagnols. Et du point de vue français, ce n’est pas vraiment encourageant lorsqu’on sait qu’ici la gauche est au pouvoir depuis sept ans et que la situation sociale est la même, voire pire à certains égards, qu’en France. Dans la manifestation actuelle, une forte majorité de "ni-ni" est représentée. Ni PSOE (équivalent PS) ni PP (équivalent UMP). Mais aussi "ni étudiant, ni salarié". Dans la foule on trouve aussi bien des étudiants d’une vingtaine d’années, que des jeunes diplômés au chômage, ou encore des cinquantenaires en situation précaire. Toute une population qui revendique le droit à une vraie démocratie tout en rejetant les institutions démocratiques en place.

Il ne reste plus qu’à attendre dimanche et voir les résultats des élections. Et après ça, comment la situation va évoluer...

 

Publié par Marie
Erasmus madrileño

 


18 mai 2011

 

La révolution espagnole : tous sur la place ! avec une vidéo.

 

http://blogs.mediapart.fr/blog/mima...

 

18 Mai 2011 Par mima

Pas grand-chose dans les medias français (trop préoccupés par DSK, sans doute) mais le mouvement des jeunes Espagnols qui se placent sous le signe de Stéphane Hessel et d’Indignez-vous (ils s’appellent los indignados, les indignés) prend de l’ampleur. (...)
Parmi les slogans entendus sur cette vidéo : "No tenemos casa, nos quedamos en la plaza, nous n’avons pas de maison, nous restons sur la place", "el pueblo unido jamas sera vencido, le peuple uni ne sera jamais vaincu" qui date des mouvements révolutionnaires en Amérique du sud .On entend aussi no nosvamos, nous ne partirons pas ou yes we camp, oui nous campons ou encore "nous ne sommes pas sur facebook nous sommes dans la rue. Leur couleur est le jaune, celle du soleil disent-ils... (...)

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Vista aérea de la concentración en Sol 17M #acampadasol
http://www.youtube.com/watch?v=ar2n...

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Les jeunes Espagnols dans la rue pour clamer leur ras-le-bol, avec vidéo
http://www.lemonde.fr/europe/articl...

Jeunes, chômeurs, fonctionnaires, ils étaient plus d’un millier mardi soir à la Puerta del Sol, au cœur de Madrid, répondant à des appels lancés sur les réseaux sociaux pour réclamer des réformes politiques et sociales. Des centaines d’entre eux y ont passé la nuit, où l’occupation se poursuivait mercredi.
"Nous sommes las du chômage, de la corruption des politiques. C’est toujours pareil. Je suis sans travail et je ne vois pas comment je vais en avoir un bientôt", confiait ainsi un chômeur de 25 ans. "Il faut qu’ils sachent comment nous nous sentons, ce sont toujours les mêmes qui gagnent."(...)

"Que les coupables paient pour la crise", "ils appellent cela démocratie, mais cela ne l’est pas", proclament slogans et pancartes.

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Manifestations de masse en Espagne avec liens

 
http://www.actuchomage.org/20110518...

 

 

 

 

 

http://www.millebabords.org/spip.php?article17551

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Europe

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