Petit condor deviendra grand, ou le plomb qui tue
Publié le 5 Avril 2013
Petit condor de Californie nourri grâce à une marionnette en forme de tête de condor.
Quand l’homme s’occupe de la terre
il saccage tout comme un malpropre,
ce qu’il prélève de ses viscères
il le transforme en arme de guerre.
L’homme tue sur le sentier de misère
il sème ses cailloux de folie,
le cycle de la nature mortifère
le rappelle à l’ordre sans merci.
J’ai vu un poussin sortir de son œuf
il est le fils d’un géant des airs,
si l’homme pourri détruit la matière
d’autres réparent ce qui est brisé par lui.
Mon poussin élevé par une marionnette
libre à nouveau de voler dans les cieux
croise encore le fer
qui plombe sans cesse son milieu.
Sa nourriture n’est pas indemne au contraire,
le chasseur l’a plombée de ses feux
le chasseur se sent fort, tête en l’air
la mitraille lui offre ses galons d’or ;
donnons-lui une sarbacane et des flèches
on verra bien qui sera le plus fort
de l’aigle, du singe ou du lièvre,
armes égales, ruse contre adresse:
rira jaune le vilain prédateur
et la flèche perdue dans les airs
ne polluera pas les efforts millénaires.
Mon condor majestueux et fier
repeuplera sans notre aide
son territoire déminé des plombeurs
d’atmosphère, hommes voraces
bouffant leur cocon de confort.
Carole Radureau (05/04/2013)
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