[Mexique] Des nouvelles des prisonniers politiques – Bulletin d’infos du mois de mai 2012.
Publié le 27 Mai 2012
Des Nouvelles des prisonniers de l’Autre campagne
1. Mobilisations pour la libération d’Alberto Patishtán Gómez et le compagnon zapatiste Francisco Santiz López.
Ils et elles exigent au Chiapas, à Mexico, à Oaxaca et dans le monde : liberté pour Patishtán et Santiz !
Communauté de “El Bosque” au Chiapas. Le 18 mai.
Tout se passe en langue tzotzil, ici où Alberto Patishtán Gómez est appelé Beto, ou compagnon «prof ». “Beto résiste ! le village se soulève !”, crient ses compatriotes, après avoir initié une manifestation autour du chef lieu de la municipalité. Où au moins un millier d’indigènes se sont réunis, la majorité des manifestants sont de cette municipalité, mais aussi d’autres communautés se sont jointes à la manifestation, comme San Andrés, Simojovel et Huitiupán, et même des communautés plus éloignées ont participé, tel que la communauté de Venustiano Carranza. Tous et toutes demandent la libération immédiate de leur compagnon, frère, cousin, maître, voisin, Alberto Patishtán Gómez emprisonné il y a 12 ans pour un crime que tous savent qu’il n’a pas commis.
La mobilisation exige aussi la libération de son « frère » zapatiste Francisco Santiz López de Tenejapa, emprisonné il y a six mois sans raison, dans la prison de San Cristóbal de Las Casas, au Chiapas.
Dans le cadre de la semaine mondiale pour la liberté de Patishtán et celle de Santiz López, des mobilisations ont eu lieu en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande et en Hollande. Des collectifs de Grande-Bretagne, des États-Unis, de France, d’Espagne, du Canada, d’Afrique du Sud, d’Argentine, le Mouvement des Sans Terre (MST) au Brésil, des collectifs de Mexico et d’Oaxaca se sont également joints à cette mobilisation.
Source : Journal La Jornada (Hermann Bellinghausen), Samedi 19 mai 2012, p. 18
Voir la vidéo du 18 mai à “ElBosque”
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La JBG, l’assemblée de bon gouvernement d’Oventic exige la libération de Patishtán et Francisco Sántiz López
Hermann Bellinghausen
Journal La Jornada
Mardi 15 mai 2012, p. 19
San Cristóbal de las Casas, Chis., 14 mai.
« Le gouvernement fédéral et celui de l’Etat du Chiapas continuent de bafouer les droits humains de l’indigène base d’appui de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) Francisco Sántiz López, arrêté injustement il y a six mois et toujours prisonnier », a déclaré l’Assemblée de Bon gouvernement (JBG) d’Oventic, après avoir annoncé son appui à la Semaine de lutte mondiale pour la liberté d’Alberto Patishtán et de Francisco Sántiz López.
« Le mauvais gouvernement a fait la sourde oreille et s’entête face aux exigences de liberté de Francisco », ajoute la JBG, dans un enregistrement diffusé durant la conférence de presse avec laquelle commencent les journées de solidarité internationale, convoquées par le Mouvement pour la Justice dans le Quartier adhérent à l’Autre Campagne à New York.
« Nous connaissons bien le compagnon Francisco, il est une personne honnête, engagée et il accomplit les charges qui lui sont confiées par la communauté et l’organisation », signale la JBG, qui salue les organisateurs de cette semaine de lutte mondiale pour la justice et leur demande de continuer à exiger la liberté immédiate du compagnon Francisco.
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2. Résultats de la rencontre contre l’emprisonnement politique au Mexique
Dans cette rubrique d’infos, vous trouverez les résultats de la rencontre contre l’emprisonnement politique au Mexique. Rencontre lancée par le Réseau contre la Répression et pour la Solidarité (RvsR) et des organisations de prisonniers appartenant à l’Autre Campagne, réalisé au Centre Indigène de Formation Intégrale (Cideci), à San Cristóbal de las Casas, Chiapas, le 12 et 13 mai 2012.
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3. Sur la la persécution politique contre les adhérents de l’Autre Campagne de San Sebastian Bachajón.
San Cristóbal de Las Casas, Chiapas, mai 2012
Aujourd’hui 3 compagnons de San Sebastian Bachajón se trouvent injustement incarcérés.
Par ce communiqué, nous qui formons le Réseau contre la Répression et pour la Solidarité au Chiapas dénonçons la persécution politique que les mauvais gouvernements étatique et fédéral maintiennent contre les adhérents de l’Autre Campagne de San Sebastian Bachajón (SSB). Aujourd’hui 3 compagnons de San Sebastian Bachajón se trouvent injustement incarcérés et séquestrés par le mauvais gouvernement qui leur a fabriqué de toutes pièces des délits.
Le 7 octobre 2010 MIGUEL DEMEZA JIMENEZ a été arrêté dans la ville d’Ocosingo, Chiapas, par la police préventive de l’Etat, accusé d’enlèvement. Le compagnon Miguel à été porté disparu et torturé. Actuellement il se trouve enfermé dans la prison N°14 El Amate à Cintalapa de Figueroa, dans l’État du Chiapas.
Le 7 août 2011, ANTONIO ESTRADA ESTRADA a été arrêté par des éléments de la police préventive qui ont mis en scène le délit pour l’accuser d’attaque à main armée. Le lendemain il a été mis à la disposition du ministère public après avoir été torturé et obligé à signer des aveux rédigés par les autorités ministérielles et dans lesquels Antonio s’accuse lui-même de plusieurs attaques à main armée sur des routes. Il se trouve actuellement incarcéré dans la prison N°17 de Plages de Catazajá.
Le 25 septembre 2011, MIGUEL VAZQUEZ DEARA a été arrêté dans la ville de Palenque au Chiapas, il a été directement dénoncé par les membres pro-gouvernements du conseil des terres communales de SSB. Ces derniers ont fabriqué et mis en scène une attaque à main armée pour l’accuser et l’ont torturé. Actuellement il se trouve incarcéré dans la prison N°16 d’Ocosingo au Chiapas.
Les adhérents à l’Autre Campagne du territoire communal de San Sebastian Bachajón luttaient pour leurs droits légitimes au territoire depuis 2008. Ils font face à la stratégie du gouvernement étatique qui veut les dépouiller de leur terre où se trouvent les Cascades d’Agua Azul. Celui-ci veut se les approprier pour des intérêts économiques provenant du tourisme.
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Les territoires stratégiques du Chiapas.
Le terrain communal de Bachajón est placé dans la zone de la forêt – centre du Chiapas, dans la municipalité officielle de Chilón, région autonome zapatiste de San José en Rebeldía, lieu stratégique pour l’accumulation par la dépossession , cette zone héberge l’un des paysages naturels les plus beaux du monde : les Cascades d’Agua Azul.
En mars 2008, les entreprises Norton Consulting, INC et EDSA Construction, obéissant au Projet méso-américain (Plan Puebla-Panama) présentent la proposition pour « élever l’économie à partir du tourisme dans la zone de la forêt du Chiapas ». L’étude a eu pour objectif de développer un plan stratégique qui identifie les espaces et les projets qui peuvent augmenter l’offre touristique. C’est-à-dire « plus de visiteurs et plus de frais » pour le futur CIPP-CAA- Centre Intégralement Planifié Palenque-Agual Azul. La première étape du projet, consiste à développer une chaîne hôtelière basée sur le concept de « Long’s Retreat », et convertir les Cascades d’Agua Azul, en une « des expériences de resort la plus originale existante dans l’hémisphère Ouest ». Cela en développant quatre concepts d’hotels-resorts dans lesquelles investiront les chaînes les plus luxueuses en matière de tourisme mondial.
Les compagnons emprisonnés Jerónimo Gómez Saragos , Antonio Gómez Saragos, Manuel Aguilar Gomez, Miguel Demeza Jimenez, Antonio Estrada Estrada et Miguel Vazquez Deara étaient tous très engagées dans la lutte contre le méga-projet touristique CIPP-CAA.
Le CIPP affectera un nombre important de communautés zapatistes et de l’Autre Campagne.
La résistance continue malgré la répression et l’emprisonnement.
Pour plus d’infos (vidéos) sur San Sebastian Bachajón (SSB)
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4. ATENCO 6 ans après…
Par Italia Méndez
Italia a été arrêtée le 4 mai 2006 à San Salvador Atenco et subi des agressions sexuelles, elle a été violée à l’aide de différents objets par des membres de la police.
« Après six ans de résistance nous continuons à construire la mémoire collectivement, en cherchant une réparation non seulement de nous-mêmes, mais aussi du tissu social(…) »
L’utilisation de la torture sexuelle est un outil de contrôle social si puissant que non seulement il affecte d’une manière directe les femmes survivantes, mais aussi représente un impact chez la famille, les collectifs ou les organisations et, naturellement, dans la société. Depuis l’opération policière à Atenco, l’État a nié qu’il y a eu des femmes torturées sexuellement. Face à des preuves irréfutables, il a insisté en déclarant que ce qui était arrivé aux femmes sur le parcours vers la prison de Santiaguito, à Toluca, État du Mexico, était le fait d’actes isolés, accomplis par une paire de policiers qui étaient nerveux et qui ont agi de leur propre chef. Alors que l’usage de ce mécanisme contre les femmes a été employé pendant les deux jours de répression.
Certaines d’entre nous parions sur l’effort de rendre visible les outils de contrôle social de l’État et de promouvoir les discussions autour de cette problématique. Dans ce sens, nous avons lancé depuis l’été de 2008 “Une campagne contre la répression politique et la torture sexuelle”, en cheminant main dans la main avec des organisations et des collectifs qui ouvraient leurs espaces à ces réflexions, pour essayer d’éventrer les effets qu’ils ont expérimentés de façon individuelle et collective.
Lire l’article complet d’Italia
Traduit par Les trois passants