Métiers d'autrefois : Les scieurs de long

Publié le 28 Février 2013

Voilà, ce matin je pense à Serge des bois en train de faire son bois, et me revient à l'esprit que j'avais vu étant gamine lors d'une fête de village dans la région de St Etienne des scieurs de long à l'ouvrage et que j'avais été émerveillée devant leur talent. Je n'avais jamais eu l'occasion d'en voir dans ma Normandie, il y avait aussi une chanson drôle qui allait avec, je viens d'en retrouver une, il me semble que c'est elle, je reconnais bien là sa sustance je vous la mets en dessous, ce serait dommage que l'on s'en passe.

Bonne lecture

caroleone

un bas relief gallo-romain au palais ducal à Nancy représente deux scieurs.

Pour en savoir beaucoup plus sur le métier : Terre d'Auvergne, les scieurs de long ICI

Paroles de la chanson Les Scieurs de Long

Métiers d'autrefois : Les scieurs de long

« Scieurs de long » par SuperManu — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - Emmanuel.boutet

Y'a rien d'aussi habile,
Congréé lon la,
Barbagnat,
Berdingué,
Réponds : crrré !
Y'a rien d'aussi habile,
Que nos scieurs de long.

Quand ils sont à leurs pièces,
Congréé lon la,
Barbagnat,
Berdingué,
Réponds : crrré !
Quand ils sont à leurs pièces,
En sciant du chevron.

Le maître vient les voir (re),
Congréé lon la,
Barbagnat,
Berdingué,
Réponds : crrré !
Le maître vient les voir (re),
Courage, mes enfants !

Quand l'ouvrag' sera faite,
Congréé lon la,
Barbagnat,
Berdingué,
Réponds : crrré !
Quand l'ouvrag' sera faite,
Nous nous en irons.

Pour aller voir nos femmes,
Congréé lon la,
Barbagnat,
Berdingué,
Réponds : crrré !
Pour aller voir nos femmes,
Tous ceux qui en auront.

Y'a plus que le p'tit Pierre,
Congréé lon la,
Barbagnat,
Berdingué,
Réponds : crrré !
Y'a plus que le p'tit Pierre,
Mais nous le marierons.

À la petit' Jeannette,
Congréé lon la,
Barbagnat,
Berdingué,
Réponds : crrré !
À la petit' Jeannette,
La fille du patron.

Y r'cevront en mariage,
Congréé lon la,
Barbagnat,
Berdingué,
Réponds : crrré !
Y r'cevront en mariage,
Une bell' bott' d'oignons.

La botte n'est pas grosse,
Congréé lon la,
Barbagnat,
Berdingué,
Réponds : crrré !
La botte n'est pas grosse,
Mais le jus en est bon.

Jacques Douai

LE CHIEUR DE LONG

Ch’est moi qui chuis I’filch de mon père
Et mon père ch’est un auvergnat
Et tout comme lui je prochpère
En poursuivant le même état,
Ma maison ch’est une chierie
Où l’on y chie dans tous les coins.
Ch’est une vach’te menuicherie
Où l’on chie chelon ches besoins.
Que je chuis gai, lorchque je chie.
Car je chie toujours en chantant,
En réchitant des poéchies
Et je chie même en rêvant,
Pendant chix jours je chie des planches
je chie pour les gens bien nés,
Mais je ne chie pas le dimanche,
Car je ne chie qu’à l’atelier,
Pourtant parfois je voyage
Chi l’on m’appelle chier à quelques lieues
Mais quand ch’est pour un proch’ ouvrage
je chie sur les lieux.
Chi vous voulez une ecchpérience,
je vais chier à votre nez.
je chie à vingt lieues à la ronde,
je chie partout, même au chantier,
Enfin je chie pour tout le monde
Puisque tout le monde me fait chier.
je crois bien que je chierai du marbre
Tellement je chie avec ardeur.
Il faudrait me voir chier un arbre
Et je chie de bon coeur.
Il ne faut pas que je me forche
Tous mes chix enfants chieront pour moi
Car quand on arrive dans la vieilleche
On ne peut pas toujours chier.
On y met un peu plus de mollèche
Et le chiage n’est plus régulier.
Chi je viens vieux, comme je penche
Je ne chierai qu’en choupirant ;
Et pourtant ma cheule echpéranche,
Ch’est de mourir en chiant.

(Extrait de l’ouvrage “La grande Histoire des Scieurs de Long” d’Annie ARNOULT, page 188)