Les charognards
Publié le 26 Octobre 2012
Une bonne odeur de sang frais répand son fumet dans la savane
Signalant l’hallali sonné par les félins affairés à mettre la table du festin
Surveillant d’un œil avisé l’alentour tels des traitres en habits camouflés
Ils rôdent et guettent estomac affûté, se léchant le bec des funestes propos
Ils se ruent en masse sur le cadavre encore fumant volant dans les plumes
Des malheureuses lionnes dont le mérite de cette terrible chasse revient
Se jetant sur la proie de leurs becs tranchants ils en arrachent des lambeaux
Faisant fuir les chasseresses aux ventres décharnés par les jeûnes répétés
La bête n’est pas encore morte ! Son cœur se révolte en de petits soubresauts !
Qu’importe, d’un coup de cisaille l’artère sectionnée pendouille et sanglote
Au bec de son prédateur sans pitié.
Ils se repaissent de sang chaud , boyaux bien garnis dégageant l’odeur de fumier
Le fumier est leur monde leur univers à eux doré le seuls qu’ils connaissent
Dans lequel ils ont toujours baigné
Un bain de sang, de chair parfois décomposées et putréfiées bouffées par les vers
Remplit d’aise leur triste univers
Nourris de charognes en décomposition les nettoyeurs de cadavres sont à l’œuvre
Dès que la misère s’abat sur le monde
Leurs entrailles garnies de pestilences on ne sait comment ils digèrent
Un jour ou l’autre charogne ils seront et à leur tour rempliront les ventres
De leurs compères.
Carole Radureau (26/10/2012)
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