Législatives : les députés PS évincés balaient le soupçon d'antisémitisme
Publié le 19 Novembre 2011
Coup de gueule de mon camarade Serge suite à cette affaire évoquée en lien :
http://www.lemonde.fr/
Le président du CRIF vient, une nouvelle fois, au nom d'une lecture communaurariste de la vie politique, de
sortir un texte que je qualifie d'abject. Venir dire que l'éviction de 4 députés socialistes juifs de leurs circonscriptions est reçu par la communauté juive de France comme une manoeuvre à
caractère raciste, tout en feignant de ne pas y croire, relève d'un procédé inacceptable !
Dans ce cas, pourquoi ne s'est-il jamais demandé, à contrario, pourquoi les juifs étaient
sur-représentés, jusqu'à aujourd'hui, dans les rangs des députés socialistes de Paris ???
Nous sommes encore dans une république LAIQUE. On se moque, je me moque, qu'un candidat soit blanc, noir,
jaune, juif, catholique, musulman ... Ce qui m'importe, c'est le projet politique qu'il défend.
Les intervenants du CRIF, lobby au profit exclusif de la défense de la politique de plus en plus fascisante
de l'état d'Israël, prétendent parler au nom des "juifs de France". Reconnu par le pouvoir et nombre de responsables politiques qui, par pur électoralisme, se pressent à son repas annuel,
ce groupuscule gangrène le débat démocratique en France, il est le premier à trainer dans la boue tout juif qui ose ne pas partager ses analyses et en faire état publiquement, par exemple l'un
des créateurs de Médecins sans frontières, entre autres. Ses analyses ont aussi conduit, en leur temps, à accuser Ferrat de négationisme pour sa chanson "Nuit et brouillard", parce qu'il
osait mettre sur le même pied d'égalité les croyants et les non-croyants, notamment les politiques ... Donc, il niait l'holocauste !!!! (Voir la réponse que J. Ferrat a fait à ce torchon
sur son site officiel).
Ce lobby, comme tout lobby confessionnel, est néfaste à la démocratie, contraire à l'idéal qui nous est cher
de laïcité, seule capable de faire vivre ensemble des individus qui se respectent en tant qu'"hommes" et non pour leur appartenance supposée à telle ou telle communauté.
Comme tout lobby, il doit être combattu, évincé de l'espace public, c'est à dire lui refuser le droit de
parler au nom d'une communauté qui n'existe pas. Les pouvoirs publics, comme les partis politiques se doivent de stopper tous contacts avec lui.
Serge des bois
Ma réponse est la même que la tienne Serge, je laisse donc la parole à notre ami Jean pour chanter et ensuite disserter des propos que je ne souhaite plus rencontrer dorénavant. Puis la version de la Rose et le réséda d'Aragon par Lavilliers, une version que j'aime beaucoup. Des exemples à tirer des engagements de nos camarades communistes et anarchistes que nous ne renierons jamais.
Amicalement
Caroleone
Janvier 2005
Extrait de l’interview de Meir Weintrater
Rédacteur en chef de la revue l’Arche
… « Je vais vous donner un exemple qui m’a frappé. La chanson « Nuit et brouillard », décrit les victimes des gens qui sont dans des « wagons plombés » et dit :
« Ils s’appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel,
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vishnou
D’autres ne priaient pas mais qu’importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux ».
Les deux derniers vers évoquent les résistants, essentiellement les résistants communistes, puisque c’était la mouvance à laquelle
appartenait Jean Ferrat. Dans les deux premiers vers, Natacha fait référence à l’Union Soviétique, Jean-Pierre, on comprend aussi. Le seul moment où l’identité juive apparaît est dans Samuel et
Jéhovah. Quant à Vishnou, on suppose que c’était pour faire la rime. Aujourd’hui, un tel texte serait attaqué pour négationnisme implicite. Pourtant, je me souviens que j’étais à l’époque très
content de cette chanson et ma génération l’a accueillie avec soulagement. On avait le sentiment que l’on reconnaissait quelque chose implicitement même si cela restait très marginal.
NAM : Que faut-il en déduire ?
M.W : Que Jean Ferrat lui-même, en tant que Français communisant, et bien que de père juif avait intériorisé la minoration de la persécution des Juifs, alors même que son
propre père est mort en camp d’extermination….
ET TOC
Monsieur Jean Ferrat
07530 ANTRAIGUES
Monsieur
Meir WEINTRATER
Rédacteur
en chef de la revue « L'Arche»
Antraigues,
le 24 février 2005
Monsieur,
Je viens de prendre connaissance de votre interview publiée par « Nouvelles d'Arménie
Magazine» de janvier 2005 et ne saurais rester sans réagir à vos déclarations me
concernant et concernant aussi ma chanson: «Nuit et brouillard », car c'est la première
fois depuis 42 ans qu'elle suscite une réaction de cette nature. C'est la première fois
qu'on me reproche, en définitive, de n'avoir pas parlé uniquement de l'extermination
des juifs.
Vous osez le faire. J'ai envie de dire : « Tant pis pour vous », mais je vous rappelle que justement,
«Nuit et brouillard» est dédié à toutes les victimes des camps d'extermination
nazis quelles que soient leurs religions et leurs origines, à tous ceux qui croyaient au ciel
ou n'y croyaient pas et bien sûr, à tous ceux qui résistèrent à la barbarie et en payèrent
le prix.
Que vous puissiez justement, faire un compte dérisoire en regrettant que : «Le seul
moment ou l'identité juive apparaît est dans Samuel et Jéhovah» me paraît
particulièrement indigne. Je ne puis également accepter vos interprétations
tendancieuses qui concernent les résistants que je célèbre et qui seraient, d'après vous, :
« essentiellement communistes ». Je passe sur l'évocation de « Vishnou » que je n'aurais
utilisé que pour la rime alors qu'il symbolisait pour moi toutes les autres croyances
possibles.
Si j'avais aujourd'hui à regretter quelque chose, c'est de n'avoir pas cité les autres
victimes innocentes des nazis, les handicapés, les homosexuels et les Tsiganes.
Mais il est temps, à présent, d'en venir à votre affirmation finale: «Aujourd'hui, un tel
texte (vous parlez, bien entendu, de « Nuit et brouillard ») serait attaqué pour négationnisme
implicite ».
Je me demande par quelle dérive de la pensée on peut en arriver là, et si vos propos ne
relèvent pas simplement de la psychiatrie.
Jean Ferrat
SOURCE : Serge des bois