le 19 mars au colombier de Magnanville: Sortie d'usine

Publié le 18 Mars 2011

Nicolas BONNEAU

Sortie d’usine

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Durée > 1h15
Genre > Théâtre - Récit
Public > Tout public
 
19 mars 2011
 
20H30
 
Au colombier de Magnanville
 
Plein tarif : 14 €
Adhérents, réduits : 9 €
- 16 ans : 6 €
 

En 2006, Nicolas Bonneau, auteur et conteur, a amorcé un collectage de paroles d’ouvriers dans la région Poitou-Charentes et plus particulièrement en Deux-Sèvres, dans un contexte rural.

Pendant plusieurs mois, certains ont accepté de parler : des retraités, des actifs, des syndiqués de tous bords, hommes, femmes, militants, résistants, cheminots, infirmières, cadres, patrons...
D’autres ont refusé : « C’est déjà suffisamment pénible en ce moment, avec les licenciements, alors si en plus faut en parler le soir. »
Et des usines de différents secteurs se sont laissé approcher: métallurgie, pétrochimie, automobile, plasturgie, confection, chaîne du froid, laiterie, tuilerie, usines désaffectées. Sortie d’Usine !

Autour du monde ouvrier, la petite et la grande histoire se rencontrent, pour des récits puisés auprès de ceux qui les ont vécus.
Gilbert sort du lotissement qui le conduit chaque matin à l’usine. Un atelier d’usinage dans une usine de chimie lourde. Sa femme travaille dans la confection. Juste à côté, dans le marais, les tuileries ont presque toutes fermé. Ce matin, coup de fil de l’agence d’intérim. Sylvia trouve que le boulot de sa mère, « c’est vraiment l’enfer ». Hier soir dimanche, veille du lundi matin et du boulot qui reprend, Marie-Claire a encore vomi. Il faut souder la cuve dans la poussière de Chrome et de Nickel. L’usine c’est la mort parfois. Parfois aussi, on rigole. Il y a des usines désaffectées, des montées à Paris pour la manif, des syndicats et des piquets de grèves, des coups de gueules et des coups à boire, des matins difficiles et des quotidiens qui ne demandent qu’à chanter.
Des mots comme une révolte, des histoires pour ne pas se laisser contaminer par le monde comme il va, des personnages en forme d’hommage à la classe ouvrière.
Le spectacle « Sortie d’usine » est aussi une enquête, l’enquête d’un fils d’ouvrier qui cherche à comprendre pourquoi son père a arrêté l’usine au bout de 35 ans.
Nicolas Bonneau se nourrit de la petite histoire des gens pour raconter les grandes luttes sociales, pour rendre hommage aux « déshérités », aux humbles, mais aussi pour pousser un coup de gueule ! Il nous rappelle sans cesse qu’être artiste est une fonction et non une profession.
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Sylviane Rosière est aujourd’hui à la retraite. Elle était ouvrière d’usine. Dans un truc dur. Physique. Une usine de décolletage. En 2006-2007, pendant un an, elle a tenu un journal sur sa vie à l’usine. Des petits témoignages envoyés jour après jour à sa sœur, via Internet. Nous les avons rassemblés et ça donne ce livre magnifique. On a tendance à l’oublier, mais la France est majoritairement ouvrière et prolétaire. Et, comme par hasard, la vie quotidienne de cette majorité est systématiquement tue. Niée. Méprisée. Lisez ce livre. Il va vous secouer. Il cause de la vraie vie. D’un quotidien dur. Tatoué à l’exploitation et à l’oppression. Survivre avant tout. Cerné par cent mille petites lâchetés. Mais irrigué, sans cesse, par cent mille autres petites et grandes solidarités de classe. Et en plus, il est vachement bien écrit ! Exemple : … Je circule parmi les machines, chacune a son odeur : celle-ci de vinaigre chaud, celle-là de soufre et puis plus loin, cette autre qui dégage un relent indéfinissable d’une suavité écœurante. L’enfer pourrait sentir ça, avec en plus l’odeur du sang et de la tripe en putréfaction…

 

 

 

 

Pour aller dans le sens de la pièce, voici une lecture que je conseille à ceux qui se sentent concernés par le quotidien des ouvriers......eh! oui, ça existe encore de nos jours les ouvriers, j'en fais partie d'ailleurs et n'en ai pas honte.

Ce livre témoignage est très bien écrit, riche en  rencontres, en analyses du monde ouvrier, du patronat ,de la politique, de la souffrance au travail, du rôle des ouvriers immigrés dans notre pays.

 

A consommer sans modération.

 

caroleone

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Arts et culture

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Commenter cet article
C
<br /> Bonjour Sylviane,<br /> <br /> Je te remercie de ta visite et te félicite pour cet ouvrage que j'ai beaucoup apprécié, il est très bien écrit , très sensible et humain, c'est rare de nos jours de parler du milieu ouvrier et<br /> pourtant que de souffrances il engendre.<br /> Je suis toujours précaire pour ma part mais je m'en contente et les périodes de chômage me permettent de militer activement pour la défense des minorités.<br /> J'espère que tu vas très bien et si tu veux passer me voir sur ce blog de temps à autre c'est avec plaisir que je te recevrais.<br /> Bises<br /> caroleone<br /> <br /> <br />
R
<br /> bonjour,je viens juste de tomber sur votre commentaire concernant mon livre,c'est sympa et je vous remercie pour cela.je ne serais à l'adresse ci-dessus que dans 15 jours.je vous fais des grosses<br /> bises sylviane courage collègue si vous travaillez encore<br /> <br /> <br />
C
<br /> Oui. Je fais partie du CA de l'association qui gère les spectacles et la vie associative, c'est financé entièrement par la mairie. A présent, j'en fais partie en tant que membre de droit ( élue )<br /> mais j'ai les autres casquettes,présidente d'association et adhérente. Le directeur est l'un de mes meilleurs amis, cela fait un petit moment que l'on travaille ensemble ( enfin, moi en tant que<br /> bénévole), et les programmations sont toujours tournées vers l'éducation populaire. Sur ce genre de sujet, théatre ouvrier, tu penses bien que l'on ne remplis par la salle mais on tient à avoir<br /> tous les ans une pièce de théatre engagé...on est pas là pour faire des bénéfices mais pour apporter du choix et de la qualité aux spectateurs. Ce spectacle était super, c'étaient des témoignages<br /> très bien adaptés , on s'y serait cru ! Moi , j'adore, j'en demanderais plus si je pouvais !!<br /> Je ne vais jamais au théâtre sauf dans ma ville et rarement au ciné, j'aime mieux donner mes sous au spectacle vivant et aux intermittents qui débutent, tu sais, qu'en qualité, on est jamais<br /> déçus.......<br /> <br /> <br />
P
<br /> C'est la pièce que tu es allée voir ?<br /> <br /> <br />