le 19 mars au colombier de Magnanville: Sortie d'usine
Publié le 18 Mars 2011
Sortie d’usine
Genre > Théâtre - Récit
Public > Tout public
Adhérents, réduits : 9 €
- 16 ans : 6 €
Pendant plusieurs mois, certains ont accepté de parler : des retraités, des actifs, des syndiqués de tous bords, hommes, femmes, militants, résistants, cheminots, infirmières, cadres, patrons...
D’autres ont refusé : « C’est déjà suffisamment pénible en ce moment, avec les licenciements, alors si en plus faut en parler le soir. »
Et des usines de différents secteurs se sont laissé approcher: métallurgie, pétrochimie, automobile, plasturgie, confection, chaîne du froid, laiterie, tuilerie, usines désaffectées. Sortie d’Usine !
Autour du monde ouvrier, la petite et la grande histoire se rencontrent, pour des récits puisés auprès de ceux qui les ont vécus.
Des mots comme une révolte, des histoires pour ne pas se laisser contaminer par le monde comme il va, des personnages en forme d’hommage à la classe ouvrière.
Le spectacle « Sortie d’usine » est aussi une enquête, l’enquête d’un fils d’ouvrier qui cherche à comprendre pourquoi son père a arrêté l’usine au bout de 35 ans.
Sylviane Rosière est aujourd’hui à la retraite. Elle était ouvrière d’usine. Dans un truc dur. Physique. Une usine de décolletage. En 2006-2007, pendant un an, elle a tenu un journal sur sa vie à l’usine. Des petits témoignages envoyés jour après jour à sa sœur, via Internet. Nous les avons rassemblés et ça donne ce livre magnifique. On a tendance à l’oublier, mais la France est majoritairement ouvrière et prolétaire. Et, comme par hasard, la vie quotidienne de cette majorité est systématiquement tue. Niée. Méprisée. Lisez ce livre. Il va vous secouer. Il cause de la vraie vie. D’un quotidien dur. Tatoué à l’exploitation et à l’oppression. Survivre avant tout. Cerné par cent mille petites lâchetés. Mais irrigué, sans cesse, par cent mille autres petites et grandes solidarités de classe. Et en plus, il est vachement bien écrit ! Exemple : … Je circule parmi les machines, chacune a son odeur : celle-ci de vinaigre chaud, celle-là de soufre et puis plus loin, cette autre qui dégage un relent indéfinissable d’une suavité écœurante. L’enfer pourrait sentir ça, avec en plus l’odeur du sang et de la tripe en putréfaction…
Pour aller dans le sens de la pièce, voici une lecture que je conseille à ceux qui se sentent concernés par le quotidien des ouvriers......eh! oui, ça existe encore de nos jours les ouvriers, j'en fais partie d'ailleurs et n'en ai pas honte.
Ce livre témoignage est très bien écrit, riche en rencontres, en analyses du monde ouvrier, du patronat ,de la politique, de la souffrance au travail, du rôle des ouvriers immigrés dans notre pays.
A consommer sans modération.
caroleone