La réponse du gouvernement espagnol face aux manifestations populaires : la répression
Publié le 21 Février 2012
Face aux nombreuses manifestations qui se déroulent en Espagne depuis dimanche le gouvernement de Mariano Rajoy envoie ses matraques.
Plusieurs centaines de jeunes, répondant à des appels lancés sur des réseaux sociaux, s'étaient rassemblés devant l'institut Lluis Vives, un collège de la ville, pour protester contre les problèmes de liquidités qui ont privé de chauffage ces dernières semaines plusieurs écoles de la région, le gouvernement régional n'ayant pas réglé les factures auprès des fournisseurs.
Les premiers incidents ont éclaté dans l'après-midi entre les manifestants et les policiers qui protégeaient les lieux. Puis les heurts se sont propagés aux rues alentour, les policiers faisant usage de leurs matraques, certains manifestants étant plaqués ou traînés au sol. Selon le quotidien El Pais, la police a fait usage de balles en caoutchouc. Les heurts se sont poursuivis une partie de la soirée dans les rues du centre de Valence, où étaient positionnées des dizaines de fourgons de police planqués en embuscade.
Jeunes et moins jeunes, étudiants, retraités et même une toubib, personne n'échappe à la sauvagerie de la répression.
Le chef de la police régionale, Antonio Moreno, a affirmé que la police avait eu recours à une "force physique proportionnée". "Une agressivité accrue exige une réponse proportionnée", a-t-il ajouté à la radio nationale. Un porte-parole de la police a expliqué que les forces de l'ordre étaient intervenues parce que des manifestants "ont eu une attitude agressive". "Il y a eu des arrestations, nous ne savons pas encore combien", a-t-il ajouté tandis que les médias chiffraient le nombre de personnes arrêtées entre 14 et 21.
De fréquentes manifestations sont organisées depuis quelques semaines à Valence, la région la plus endettée d'Espagne, où les autorités ont annoncé début janvier un plan de rigueur incluant des augmentations d'impôts et des coupes dans les dépenses de santé et dans le secteur de l'éducation pour un montant de plus d'un milliard d'euros. Des incidents ont déjà opposé policiers et jeunes manifestants la semaine dernière dans la ville.
Des scènes de violence qui ne sont pas sans nous rappeler les récents évènements qui se sont déroulés en Grèce pour des raisons identiques. Après la Grèce, l'Espagne, très prochainement le Portugal puis suivront l'Italie et bien d'autres États européens, par quel miracle la France échappera-t-elle à son sinistre destin ?
Sources : LeMonde.fr, ElPais.com