La pieuvre capitaliste
Publié le 30 Janvier 2013
Sur la planète plus rien n’est comme avant.
Avant que ne soient tombés murs et barrières.
Barrières d’une solidité à l’épreuve capitale,
barrières rouges ouvrières qui de la faucille
et du marteau portaient le sang des humbles
tombés pour la liberté.
Non, sur la planète l’équilibre est rompu.
Elle est là, bête immonde visqueuse/trompeuse.
L’océan lui appartient tout entier,
son domaine dort sous la mer,
calmement la pieuvre prospère.
Elle n’a pas le sang rouge mais bleu
ce qui lui permet de croire
que des droits elle a.
Est-ce ce qui lui donne l’envie de pouvoir ?
Son objectif est simple et banal :
asseoir son pouvoir et le déployer.
Pour cela elle est bien membrée,
chaque bras s’étirant chaque jour,
davantage au sein des détours,
elle pille de ses tentacules vicieux,
Jusqu’au plus profond de la selva
Jusqu’au plus haut dans le ciel
Jusqu’au plus bas de l’épicentre
Jusqu’au cœur des hommes fourmis,
elle pioche dans la fourmilière le manger
et le boire et le vice et le lucre
nécessaires à sa survie.
Il lui faut tout !
Les pierres qui brillent de mille feux,
l’or qui dort au fond des rios généreux,
l’uranium arraché du bout des dents,
le bois précieux qui construit les planches
des boîtes nous emportant à jamais,
le pétrole qui colle et son gaz qui pue,
l’argent sous toutes ses formes
lui tombe dans les bras à foison,
elle sait le transformer, ses sbires
dans le monde, chiens fidèles attachés,
lui offrent les banques sur un plateau,
et s’il le faut fabriquent la crise
pour mater les troupeaux.
Il lui faut tout !
Les guerres impérialistes
qui font tomber dans l’escarcelle
les merveilles arrachées au forceps
pour nourrir l’ambition capitale,
les manipulations de masses,
qui dans les nasses attendent gentiment
de monter tester la surface,
les religieux intégristes toute tendance
confondue à sa botte cirée vantent
les vertus,
trompent les apparences en jouant
les pénitences.
Il lui faut tout !
Ceux qui tentent la rébellion
telles des petites fourmis masquées,
lui chatouillent parfois les tentacules.
Elle s’en moque
Elle les méprise
Ce sont des crottes de puces
sur le dos d’un animal poilu.
Aucune importance pour la pieuvre
capitaliste.
Elle est la plus forte.
Elle est parfois reine des mythologies
et on la nomme kraken.
Pourtant elle a un point faible.
Trouvez-le petites fourmis activistes,
car tel le talon qui perdit Achille,
la peste capitale a faiblesse de maillon.
Un jour sera nous nous engouffrerons
dans cette fissure délicate,
et la justice enfin vaincra grâce à l’union.
Carole Radureau (29/01/2013)
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