La lingère

Publié le 21 Février 2013

 

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Doigts de fées pour rapiécer

Recoudre les boutons égarés

Ravauder les trous des chaussettes

Coller des pièces aux salopettes

Cacher la misère des bures grises

Sous leur robe y'a-t-il méprise ?

Se boucher le nez car l’odeur

N’a rien du tout d’un sacré cœur

Mains se salissent en lavant

Les vêtements souillés des passants

Mains délavées minées décapées

Le savon nettoie fibres sans pitié

Ravaudeuse laveuse de tourments

Blanchissant linge de vie espérant

Qu’un jour la machine à laver

Un savant de génie pense l’inventer

 

Carole Radureau (21/02/2013)

 

Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

 

 

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Edgar Degas

 

 

 

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Léon Delachaux

 

 

 

 

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Hommage à mon arrière grand-mère Blanche Latelais ( la mère de mon grand-père Pierre Kerhervé), lingère de son état, décédée en couches bien trop tôt.

Pierre avait un an.

Hommage à un métier existant toujours de nos jours, modernisé mais qui n'en représente pas moins un laborieux et ingrat travail.

 

J'ai trouvé cette définition du métier de lingère sur le net :

 

" Personne chargée de l'entretien du linge de maison, d'une institution, d'un hôpital etc....

Couturière qui fabriquait et réparait divers habits et coiffes ainsi que le linge de table et d'église."

 

C'est ce qui a inspiré ma prose.

Pour ce qui est des bures qui puent, ça c'est le vécu de ma mère en apprentissage pour son métier de couturière qui était confrontée à cet état de fait qui la répugnait.

Les curés et les moines surtout semblaient bien fâchés avec la propreté corporelle.

Certainement trop préoccupés par la blancheur de leur âme en négligeaient-ils l'autre ?

 

Il y a bien une ou deux chansons populaires et folkloriques sur ce métier mais pour l'une j'ai trouvé les paroles, qui ne m'ont pas emballée, pour l'autre, une chanson gasconne, je n'ai pas eu accès aux paroles.

J'ai donc essayé de m'y coller, ça vaut ce que ça vaut.

Peu de personnes écrivent des poèmes sur les vieux métiers, c'est dommage car les chants et les poèmes contribuent au devoir de mémoire. En les écrivant on épouse un peu leurs peines.

 

le-travail-des-femmes-autrefois-roger-colombier-97822969675.gifJe vous renvoie une fois encore vers le livre de Roger Colombier

Le travail des femmes autrefois, qui est une excellente façon de tout apprendre sur les métiers des femmes, leurs conditions de travail et leur exploitation ainsi que sur leurs combats.

 

Caroleone

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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A
<br /> Bonjour Caro,<br /> <br /> <br /> J'aime beaucoup tes articles qui évoquent les métiers anciens et tu as trouvé de belles illustrations.<br /> <br /> <br /> Il ne faut pas oublier qu'au départ, ces femmes travaillaient surtout pour les familles bourgeoises, aristo et le clergé...d'ou l'odeur...<br /> <br /> <br /> De nos jours, chacun a accès à leurs services, modernisés comme tu dis. Il se trouve que les inconvénients cités se rencontrent encore et toujours chez les riches, les pauvres ayant peu de<br /> vêtements, ont tendance à en prendre soin et à entretenir ce qu'ils ont.<br /> <br /> <br /> C'est une constatation faite par tous les professionnels, et je pense que cela ne t'étonne pas! <br />
C
<br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonjour Almanitoo,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> C'est en regardant l'arbre généalogique de mon grand-père ( le cousin Yves l'a fait avec une partie des données envoyées par mon grand-père que j'ai reconnues), ça m'a rappelé que sa mère était<br /> lingère.<br /> <br /> <br /> Oui c'est sûr que c'était un service pour les riches et le clergé bien évidemment, toutes personnes qui ne veulent pas se salir les mains avec ses cochonneries, c'est toujours pareil  de nos<br /> jours comme tu le dis et dans les autres domaines également. Quand on fait le ménage derrière les autres et quand on sert en self service par exemple avec la plonge en prime, on connait un peu<br /> plus les moeurs des personnes qui se croient socialement au-dessus des autres et c'est édifiant.<br /> <br /> <br /> C'est là que l'on voit que l'on vit bien dans une société de classes. A faire tomber évidemment.<br /> <br /> <br /> Ma mère, elle, s'était différent car en couture, elle faisait les reprises et les réparations sur des vêtements qui n'étaient pas lavés, j'ai fait le parallèle pour écrire mon petit poème, je me<br /> suis rendue compte que les lingères avaient aussi le rôle de couturière , repasseuse, bref encore un métier polyvalent qui sert bien le patronat.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises et merci de ta visite<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br /> <br />