L'indifférence
Publié le 3 Mars 2013
Mots qui défilent sur les pages de la vie
Anonymes, inconnus, mornes et pleins de vide
Lumière du jour qui éclaire les chambres
et repart sans en laisser la plus petite offrande
Paroles creuses dans les oreilles percées
Qui ne retiennent au filet que les insensées
Regard de marbre. Aucune accroche, froideur
Laissant glisser sur sa surface la plus petite
particule vivante de malheur
Je parle dans le vent des mots qui se perdent
au fil du temps
Je regarde par le trou de la serrure la vie
d’un monde qui vit et qui pour vous est inconnu
J’écris des mots si mornes et plats que leur substance
n’éclabousse que vous et moi, les affranchis
Je crie dans l’écho d’une montagne qui ne résonne
que dans les oreilles des hommes au cœur énorme
Je communique des lettres de sang de mort et de haine
qui n’ont pas les pages des unes, trop rebelles
Nous avisons les populations : attention bête enragée
en liberté pourrait bien la rage propager
Aucune étincelle, aucune peur, aucune réaction
Bête immonde avance ses semences en abondance
Sur un tapis rouge se prêtant avec délice
à recevoir le velours d’un rouge sang complice
de l’indifférence.
Indifférence bras armé d’un capital avisé
Indifférence ton habit d’orgueil perd son abondance
Indifférence quand tu meurs dans la rue
on te crache dessus
Indifférence quand des corps s’empilent
Tu joues à face puis à pile et puis tu files
Indifférence pour toutes choses tu n’es qu’apparence
Tu t’amuses de nos utopies tu souris de nos avis
Quand un jour le fil du rasoir sous ton cou
Fera perler les gouttes de ton regard fuyant,
De tes oreilles sourdes, de tes mains serrées,
De ta bouche close aux paroles retenues
Nous serons là et nous ferons
Ce que font ceux qui ne connaissent pas
l’ indifférence.
Carole Radureau (03/03/2013)
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