L'alcool chez les jeunes -1ère partie
Publié le 5 Septembre 2012
Mon ado picole trop…..mais il n’est pas le seul !!
ALCOOL…..
Sujet tabou dans notre pays…..
Qui sait évaluer sa consommation ?
Qui sait quand il dépasse les limites ?
Les adultes montrent bien souvent l’exemple s’affranchissant d’X raisons qui toutes trouvent un écho auprès des ados qui eux vivent dans l’excès bien naturel et recherché de leur âge.
Mais apprécier l’alcool sous un regard « épicurien » ce n’est jamais consommer à l’excès. Comme pour toutes choses que la nature nous offre pour notre bon plaisir.
Je n’ai pas la science infuse loin de là et suis bien imparfaite y compris pour éduquer mes jeunes qui n’ont pas échappé à un moment ou à un autre à ce phénomène et je ne suis pas non plus le genre de parent qui se met la tête dans le sable en se disant que ça n’arrive qu’aux autres.
Je ne sais pas si la prévention fonctionne, c’est un sujet de débat important à mes yeux que j’avais déjà posé au lycée de ma ville, ce que je sais c’est que ceux qui sont choqués par les images parfois dévalorisantes montrant les jeunes sur les affiches de prévention ont tort à mes yeux, car si les images ne parlent pas, ne choquent pas, si on ne fait rien, alors, on accepte et on se tait ?
Je suis toujours d’accord pour une diffusion massive des préventions dans tous les domaines car cela fonctionne selon le principe de l’offre et la demande. Chacun d'entre nous qui se sent concerné y trouve alors son compte à condition qu’il y ait de la matière à réflexion. D’où l’intérêt de la toile.
Pour ma part je suis choquée quand je vois des jeunes alcooliques se mettre dans des états minables et devenir des loques humaines.
Pour ma part certaines images me choquent, certains mots me choquent, certaines phrases me choquent……et quand je suis choquée, je réagis.
Dont acte !
Caroleone
Ma contribution
L’adolescence est prétexte à toutes les découvertes dont la rencontre de l’alcool n’est pas dissociée et devient alors une étape incontournable dans les fêtes et les sorties. Il accompagne les différents rituels de la vie sociale.
Pour commencer le sujet il convient de se tester
Voici les liens vers deux tests judicieux et parlants, n’importe qui peut s’en servir bien entendu
Quels ados sont les plus ciblés ?
Il existe deux groupes de facteurs qui interviennent au milieu des multiples raisons :
Causes individuelles
- Intégration : ce souci est important chez les jeunes, faire partie d’un groupe et en acquérir tous les usages est pour eux primordial
- Identification : Boire pour alors être comme les autres, au même moment, ne pas se sentir isolé
- Transgression : l’alcool permet un accès plus facile et moins stigmatisé socialement que les « mauvaises drogues », l’ivresse permet de transgresser les interdits des adultes
- Refus de grandir : l’alcool permet de conjuguer toutes les difficultés à grandir, à s’intégrer dans le monde des adultes, trouver sa place, sa voie….
- Trouver ses limites : en consommant des produits psychotropes cela permet aux jeunes d’éprouver et trouver leurs propres limites. Ils cherchent leur identité
- Méconnaissance des effets nocifs des boissons alcooliques sur l’organisme : malgré le niveau d’instruction toutes les catégories d’ados sont néanmoins concernées. Lorsque le rôle préventif et éducatif est fait dans les familles, la méconnaissance diminue.
Les causes favorisantes
- Les sensations fortes
- Un certain mal-être : difficultés relationnelles avec les parents, comportement violent, échec scolaire….
- Consommation précoce d’alcool : les consommations régulières et massives d’alcool avant l’âge de 20 ans sont réputées plus sévères
- Une certaine résistance à l’alcool : certains ados "tiennent bien l’alcool ", donc ils ont un risque plus grand de développer un usage abusif. C’est une sorte d’autocontrôle pour eux.
- L’encouragement des producteurs : pour attirer sans cesse les jeunes
consommateurs, les producteurs n’hésitent pas à faire la promotion de leurs produits dans les fêtes étudiantes avec pour but l’idée de créer des vocations de vrais buveurs à vie.
- L’attrait des nouvelles boissons que je détaillerais plus loin
- Consommation régulière et croissante d’alcool plus importante dans les milieux socio-économiques plus élevés. (ressources financières).
- Consommation régulière et croissante d’alcool plus importante dans les familles où les deux parents ne vivent pas ensembles, ou dans lesquelles les enfants vivent séparément des parents (internats).
L’alcool est un problème de santé publique majeur, même si la consommation régulière est en baisse chez les adultes en France, les ivresses répétées et la consommation régulière chez les jeunes de 17 ans ne cessent d’augmenter.
La France reste l’un des pays où l’on consomme le plus d’alcool au monde mais elle ne constitue pas pour autant une exception.
Pourquoi boivent-ils ?
La principale cause d’alcoolisation des français est un défaut de connaissances concernant les risques liés à la consommation de boissons alcooliques. Les jeunes n’échappent évidemment pas à cette tendance.
Selon eux
Ils veulent : " retrouver des copains ", " faire des rencontres ", " aider à être bien ", " s'amuser plus ", " rigoler et délirer ", pour échapper à l'ennui qui naît de l'uniformité, rire d'eux-mêmes et de leur condition, " décompresser ", se déstresser, aimer l'effet désinhibiteur de l'alcool et " se lâcher ", " vivre une expérience ", " se mettre à l'envers " pour " faire la fête ", avec du cannabis " pour atteindre une bonne défonce, l'un ne va pas sans l'autre… "
Les expérimentations des adolescents, souvent qualifiées d'ivresse " initiatique ", sont à comprendre dans leur dimension à la fois ludique et ordalique. Les fêtes et la recherche de sociabilité des postadolescents et des jeunes majeurs expriment un besoin de réassurance identitaire et d'intégration par l'appartenance au groupe de pairs et l'identification mutuelle. Au-delà de la détente, de la convivialité et du plaisir, la recherche pour 15 % (4) des uns et des autres de l'ivresse jusqu'à la défonce, du binge drinking - et surtout la précocité et la répétition de ces conduites ainsi que la consommation associée d'autres produits - témoignent au cas par cas, par leur destructivité, que des vulnérabilités et une souffrance individuelles se logent au cœur de ces conduites qui se présentent comme un avatar du malaise de notre civilisation et qui doivent être entendues comme autant d'appels au secours à la cantonade, en vérité aux proches et à la société.
Les chiffres de la consommation pour les jeunes
Les usages d’alcool se caractérisent d’un côté par des expérimentations à la baisse dans la lignée des tendances anciennes observées dans l’enquête ESCAPAD et d’un autre côté par des usages plus fréquents en hausse par rapport à 2008.
Chiffres 2011 de l’enquête ESCAPAD réalisée par l’observatoire français des drogues et des toxicomanies ( si vous souhaitez voir les comparatifs, suivre le lien ICI)
Chiffres 2011 pour des jeunes de 17 ans (en bleu chiffres des garçons, en rouge chiffres des filles)
Consommation d’alcool
Expérimentation : 91.8 % , 90.1 %
Dans le mois, plus d’un usage : 79.7 %, 74.2 %
Dans le mois plus de 10 usages (régulier) : 15.2 %, 5.6 %
Dans le mois, plus de 30 usages ou quotidien : 1.6 %, 0.3 %
Ivresses alcooliques
Expérimentation : 63.6%, 53.3 %
Dans l’année plus d’une : 56.4 %, 44.1 %
Dans l’année plus de 3 (répétées) : 34 %, 21.3%
Dans l’année plus de 10 (régulières) : 15 %, 5.7 %
LA CONSOMMATION REGULIERE - Proportion de jeunes de 17 ans ayant régulièrement consommé de l'alcool au cours du dernier mois (en 2005). Source: Inpes/OFDT
Idée reçue n°1
"Dilué dans l’eau, l’alcool est moins toxique"
Réponse en commentaire
Repérer un comportement anormal : quelques indices
Il est difficile chez l’adolescent de repérer un abus ou une dépendance comportementale à l’alcool, car durant cette période, les conduites d’alcoolisation sont extrêmement fluctuantes et mobiles. Pour déceler un comportement anormal, il faut repérer une consommation répétée ou permanente. Chez les adolescents, l’abus ou la dépendance comportementale se caractérisent par exemple par la fréquence des conduites antisociales, telles que bagarres, vols, fugues, école buissonnière, relations sexuelles précoces et à risque. En effet, toutes les études montrent aussi que ces troubles du comportement précèdent ou accompagnent le plus souvent l’apparition des conduites d’abus ou de dépendance. En fait, la consommation abusive d’alcool apparaît surtout chez les adolescents comme un comportement déviant venant se surajouter à d’importantes difficultés sociales le plus souvent anciennes.
Quelques notions d’équivalences
Sociologie de la consommation chez les adolescents
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- Age de la première consommation : en moyenne 12 ans pour les garçons et 13 ans pour les filles, à noter que cette consommation s’effectue presque toujours dans le cadre familial, la bascule famille/amis a lieu à l’âge de 16/17 ans.
- 4 jeunes de 13 à 24 ans sur 5 déclarent avoir déjà consommé de l’alcool au cours de leur vie mais 1sur 2 déclare ne pas en avoir consommé sur les 30 derniers jours
- A 17 ans, l’alcool est la substance psycho-active la plus consommée.
-Consommation régulière d’alcool : 11% des jeunes âgés de 17 ans déclarent boire régulièrement de
l’alcool.
Où et quand boivent-ils ?
Les consommations ont lieu principalement les week-ends avec des amis au domicile (privé, parental ou ami) ou dans les débits de boissons (bars, pubs, discothèques), l’école vient en dernier.
Quizz 1
Une personne peut se considérer dépendante de l’alcool ou alcoolodépendante à partir du moment où :
- Elle boit plus de 2 verres par jour (pour les femmes)
- Elle boit seule
- Elle boit tous les jours
- Elle a perdu la capacité de moduler sa consommation
(Réponse en commentaire)
Que boivent-ils donc ?
Les consommations ne sont plus les mêmes que celles de leurs parents, la bière a la préférence mais les alcools forts (Plus 20°) sont consommés en ingestion massive.
Les incitateurs à la débauche :
Les producteurs rivalisent de ruses pour attirer les jeunes.
Déjà ils n’hésitent pas à aller faire la promotion de leurs produits directement dans les fêtes étudiantes avec pour objectif l’idée de créer des vocations de vrais buveurs à vie.
Les jeunes ne sont pas entièrement responsables de leur comportement, ils y sont aussi poussés par les lobbies.
Un exemple criant tout trouvé avec les nouvelles boissons tendance très sucrées qui rencontrent un franc succès et pour cause : le sucre camoufle allègrement le degré et le goût de l’alcool contenu dans la boisson. Ces sodas aux goûts très sucrés ciblent les jeunes qui leur trouvent un côté « branché » et un petit plus « corsé ».
Premix et alcopops
Cocktails prêts à boire joliment colorés au côté insolent qui plaît aux jeunes. Leur succès est énorme et de plus en plus présent lors des soirées. Ces boissons sont autant de poisons camouflés, leur conditionnement en canette peut même les faire passer pour de simples sodas.
Composées de limonades ou autres boissons sucrées (50 gramme de sucre par litre) et additionnées d’alcool fort (vodka, rhum, whisky) leur teneur en alcool est de 5 à 6°, occultés par la présence du sucre. Par exemple, ces boissons contiennent plus d’alcool que la bière.
Même si le coût a l’air plus attrayant que les bouteilles d’alcool pur, il n’en est pas moins élevé et étudié pour faire gagner un maximum de fric aux producteurs. Sinon, ils ne se seraient pas donné la peine de les créer.
Les bitures express, nouveau phénomène de consommation de l’alcool
L'IVRESSE - Proportion de jeunes de 17 ans ayant été ivres au cours des douze derniers mois (en 2005). Source: Inpes/OFDT.
Idée reçue n°2
"L'alcool ne fait pas grossir"
Réponse en commentaire
Le Binge drinking ou consommation excessive d’alcool lors d’une même occasion est très répandu en Europe, avec des spécificités selon les pays. Ce phénomène, dont le but est l’ivresse, touche surtout les jeunes, notamment les étudiants de 18 à 25 ans, avec des conséquences sérieuses sur leur santé. Face à cette situation, la prévention doit se faire dès le plus jeune âge à travers des campagnes d’information ciblées.
« Binge drinking » : un phénomène répandu chez les jeunes Européens
Le Binge drinking (de binge : bringue et drink : boire), que l’on peut traduire en français par « biture express » ou « alcool défonce » ou « beuverie » touche les jeunes Européens de 15 à 25 ans dans tous les pays. Dans les faits, il s’agit de consommer de l’alcool de façon excessive et rapide (au moins 5 verres pour les hommes et 4 pour les femmes en une seule occasion) dans le seul but d’être saoul le plus vite possible. Cette consommation excessive se fait dans les soirées dans les bars et discothèques mais de plus en plus dans la rue, les parcs, les gares, le domicile des parents, avec de l’alcool acheté en grandes surfaces. Le phénomène, plus répandu dans les pays anglo-saxons et nordiques, est en progression. Ainsi, en Allemagne, le pourcentage d’adolescents ayant expérimenté le Binge drinking dans le mois est passé de 20% en 2005 à 26% en 2007. Ce phénomène s’est amplifié en France également, avec une augmentation de plus de 10 % de la consommation sévère d’alcool entre 2005 et 2008. En 2006, 80 millions Européens âgés de plus de 15 ans ont signalé au moins un épisode de binge drinking. (1) Les plus touchés sont les étudiants de 18 à 25 ans, l’entrée à l’université marquant le début d’une progression dans la prise d’alcool et de drogues. Pourquoi cette montée en puissance de cette consommation excessive épisodique? Le fait de consommer de l’alcool de façon exagérée lors de soirées peut s’expliquer par la pression sociale exercée par les pairs : on boit pour être intégré socialement. La dimension intégratrice du binge-drinking passe souvent par des jeux, des défis et des rites. Cela peut même mettre servir de rite de passage pour faire partie d’un groupe. Les normes sociales font passer le Binge drinking comme un phénomène normal aux yeux des jeunes. En outre, des études montrent que les jeunes consomment de l’alcool de façon massive également pour diminuer leur stress ou une impression de solitude.
Données générales sur la consommation d’alcool
Ce sont les recommandations de l’OMS
Les seuils de consommation définis par l'OMS sont basés sur un nombre de verre standard journalier.
Il ne faut pas dépasser plus de 4 verres par occasion. Une consommation d'alcool, prise en dehors de toute situation à risque, devrait rester inférieure à :
- moins de 21 verres en usage régulier par semaine chez l'homme
- moins de 14 verres en usage régulier par semaine chez la femme
Ces chiffres doivent être abaissés dans certaines situations. Notamment en cas de situation à risque ou de risque individuel.
Quizz 2
Un verre standard d’une boisson alcoolique tel qu’il est servi au bar d’un café ( ballon de rouge, chope de bière, un baby de whisky, un porto…) contient :
- 1 gramme d’alcool pur
- 20 grammes d’alcool pur
- 10 grammes d’alcool pur
- Cela dépend de la boisson alcoolique
Réponse en commentaire
Pour vérifier si vous avez bien tout assimilé,
Testez vos connaissances sur le site alcool et parents.com ICI
Caroleone
Sources : alcoweb.com, alcoolassistance.net, inpes santé, alcool et parents.com, quizz de l’inserm, vidéos doctissimo