Kenya / Tanzanie : Le peuple Maasaï

Publié le 24 Avril 2013

Les maasaï

 

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Sans terre et sans bétail, il n’y aura plus de Maasaï”. Tepilit ole Saitoti

 

Autres orthographes possibles du nom : massaï, masaï

Signification du nom : « Ceux qui parlent Maa »

Eleveurs et guerriers semi-nomades d’Afrique de l’est.

C’est le peuple africain le plus connu des occidentaux malgré tout leur mode de vie est très compromis à plus ou moins court terme.

 

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Le pays massaï, allongé du nord au sud, chevauche la frontière Kenya-Tanzanie. Région montagneuse creusée par la Great Rift Valley, l'altitude y varie de 1 500 à 3 000 mètres environ. Elle est dominée par les monts Elgon, Kenya, Kilimandjaro(5895 mètres, le mont le plus élevé d’Afrique) et Meru.

Les Massaï se répartissent en cinq groupes : les Arusha, les Baraguyu, les Kisongo, les Purko et les Samburu. Une population maasaï importante s’est établie dans les districts de Narok, Trans Mara et Kajiado, dans la province de la vallée du Rift au Kenya.

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Les Maasaï sont divisés en 12 « sections » ou oloshon, politiquement et culturellement distinctes, associées à des territoires particuliers.

Le climat est aride et sec, propice à des périodes de sécheresse dramatique.

Sur leur territoire vivent des espèces d’animaux sauvages qui suscitent l’engouement des touristes adeptes de safaris photos :

Rhinocéros, lions, buffles, éléphants, girafes, gnous, gazelles, zèbres…Toutes ses espèces sont de nos jours protégées.

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Langue : Maa, langue nilotique (groupe de langue nilo-saharienne)

Population : Kenya environ 400.000 personnes

Tanzanie : 250.000 personnes

Chronologie 

  • XIVe au XVIe siècle : L’Afrique de l’Est connaît de grandes migrations et principalement celles de populations en provenance du haut Nil et se déplaçant vers la côte orientale.
  • Entre 1870 et 1875  : Une guerre fratricide oppose les sections maasaï. Elle prendra fin avec la défaite de la section des Lakipiak, aujourd’hui disparue.
  • 1871: L’allemand Fischer atteint le lac Naivasha et traverse les « Gorges de l’Enfer » où il est repoussé par les Maasaï.
  • De 1880 et 1890 :  Une série des désastres naturels et de maladies déstabilisent lesMaasaï. Profitant de la situation, les Kikuyu, les Kalenjin et les Kamba conquièrent du territoire.
  • 1888 :  La « sécheresse du criquet » pousse les Maasaï à chasser dans les forêts et à échanger leurs enfants contre de la nourriture aux Kikuyu.
  • 1890 : Épidémie de peste bovine qui décime 80% du cheptel des Maasaï. Instauration d’une frontière internationale par un accord signé entre les Anglais pour le Kenya, et les Allemands pour le Tanganyka, qui a pour effet d’aliéner certaines sections maasaï d’une portion non négligeable de leur territoire initial.
  • 1892 :  La moitié des Maasaï meurt de la variole.
  • 1895 :  Le territoire passe officiellement sous tutelle britannique.
  • 1901:  Création de la « Southern National Reserve », dont les Maasaï occupent partiellement le territoire.
  • 1902 :  Ordonnance sur les Terres de la Couronne selon laquelle toutes les terres reconnues comme vacantes ou « inhabitées » appartiennent à la Couronne britannique. Le puissant Syndicat d’Afrique de l’Est se voit confier à Naivasha, au coeur des terres maasaï les plus fertiles, un territoire de plus de 90 000 hectares, pourtant occupé à l’époque par environ 3 000 Maasaï. Lord Delamere reçoit une superficie totale de 50 000 hectares fondée sur un bail fictif de 99 ans.
  • 1903 :   Arrivée des premiers colons au Kenya.
  • 1904 :  Signature du premier « Traité Maasaï ».

Le traité proclame à la fois l’éviction des Maasaï , de leurs hautes terres centrales de la « Rift Valley », et la création d’une double réserve. Selon les propres termes du traité, « les Maasaï ont librement décidé … que dans l’intérêt primordial de notre peuple, nous et nos troupeaux, nous acceptons de nous déplacer au sein de réserves aux frontières reconnues, à distance du chemin de fer et des terres environnantes à restent destinées au peuplement européen ». Le traité stipule la création de deux réserves, l’une située au nord sur le plateau de Laikipia, d’une superficie d’environ 7 000 km2 ;

l’autre, située au sud du chemin de fer, et couvrant d’environ 6 300 km2. soit une superficie ne représentant plus guère qu’un dixième de celle que le territoire couvrait, avant la signature du traité.

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  • 1910 : Ordonnance de création de l’impôt pour les hommes de plus de 16 ans. Supposés plus riches que leurs voisins, Les Maasaï doivent acquitter une taxe par tête beaucoup plus lourde que tous les autres paysans du Kenya. Le Kenya est divisé en deux zones, selon le risque d’épizooties et autres maladies mortelles pour le bétail. L’une, qualifiée de salubre, concerne exclusivement les domaines des « White settlers », l’autre referme l’ensemble des réserves africaines.
  • 1911 : Signature d’un second « Traité Maasaï » qui consacre le retraitdéfinitif des Maasaï de Laikipia et la création d’une réserve unique au sud du chemin de fer.
  • 1913 : Hemsted, administrateur de la réserve maasaï avant 1923, élabore une politique draconienne destinée à la fois à transformer les Maasaî en agriculteurs, et à réduire de moitié la taille de leur cheptel. Les résultats concernant le premier objectif de cette politique seront quasiment inexistant. Législation sur les « vols de bétail » qui offre aux autorités coloniales un moyen efficace de réduire le cheptel maasaï par le biais de la saisie sous contrainte d’animaux pour « compenser le bétail dérobé ».
  • 1915 : Attribution à une société anglaise d’une vaste concession, incluant le Lac Magadi, au sein de la réserve maasaï.
  • 1914-1918 :  Durant la Première Guerre mondiale, les Maasaï s’entretuent en soutenant Britanniques ou Allemands dans leurs colonies respectives. Les maasaï sont contraint de vendre à vil prix plus de 30 000 bovins et environ 300 000 moutons et chèvres.
  • 1920 :  Le pays est baptisé Kenya et compte 9000 blancs pour environ 120 000 Maasaï.
  • 1930 :  Création du « Native Lands Trust Board »- comité foncier, présidé par le gouverneur de la colonie, destiné à superviser les transactions de terres au sein des réserves africaines, en fait habilité à octroyer à des individus autres qu’ « indigènes » des concessions de 33 ans.

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  • 1933 : La Commission Carter, chargée par la Couronne britannique d’examiner les problèmes fonciers au sein des réserves africaines du Kenya, préconise l’installation dans la réserve maasaï de véritables agriculteurs, d’origines d’ethnies voisines telles que les Kikuyu. Elle recommande en particulier l’abrogation de certaines clauses de garantie émanant du traité de 1911, telles que la nécessité pour un non-maasaï de se munir d’une autorisation administrative et d’un permis de résidence.
  • 1938 :  Ordonnance n°28 :« Native Lands Trust » relative à l’ensemble des réserves africaines permet de transformer la réserve maasaï en « Maasaï Native Land Unit ». Le gouvernement poursuit insidieusement sa politique de spoliations foncières, « dans un but commercial, d’éducation, ou pour tout autre motif susceptible de profiter à ses habitants ».
  • 1945 : L’ordonnance « National Parks of Kenya », calquée sur celle qui en 1872 institua aux États-Unies le premier Parc naturel du monde, le Yellowstone National Park ; crée le concept de « Parc National » autorisant le gouvernement à « définir des zones exclusivement réservées à l’usage des animaux sauvages ». Les Maasaï doivent abandonner à l’État la jouissance d’un territoire de 117 km2 avec la création du premier parc national du Kenya, le « Nairobi National Park ».
  • 1948 : Création du « Tsavo West National Park »( 21 000 km2 ) qui entraîne l’annulation des droits d’usage des Maasaï sur ces terres réation de la Réserve nationale d’Amboseli (348 km2) qui deviendra, à l’indépendance, la « Maasaï Amboseli Game Reserve »
  • 1946 : Création de l’ African Land Development Board, qui identifie cinqobstacles majeurs au développement du pastoralisme des Maasaï :

- leur conservatisme, qui à ses yeux semble de loin le plus important ;

- la taille excessive de leur cheptel, jugée largement supérieure aux nécessités de leur subsistance ;

- l’inégale distribution des ressources en eau ;

- la présence de la mouche tsé tsé et des tiques sur la quasitotalité de leur territoire ;

- la faiblesse des circuits de commercialisation de leur bétail.

  • Fin des années 40 :  Création de plusieurs ranchs et fermes modèles, de démonstration, où l’on pratique à la fois l’agriculture et l’élevage, sur le territoire de 2 districts maasaï. Leur finalité est de « démontrer aux Maasaï, dont les activités traditionnelles sont purement pastorales, les vertus capitalistes de la privatisation foncière ».
  • Au milieu des années 50 :  Tournant décisif dans l’attitude des autorités britanniques vis à-vis de l’implantation de l’agriculture dans les districts maasaï, celles ci sont vivement encouragées.
  • Fin des années 1960 : Mise en oeuvre du programme des « Group-Ranches » en pays maasaï , conçu et financé par la FAO et la Banque mondiale, une étape sur la voie de la privatisation globale du territoire maasaï.
  • Avant l’indépendance de 1963 :  Les Maasaï soutiennent les Britanniques contre les révoltés Mau-mau.
  • 1964 :  Le Kenya adopte un drapeau national sur lequel apparaissent le bouclier et les lances maasaï « pour protéger la patrie ».
  • 1965 : Création de la Commission Lawrance, ayant pour objectif de mettre au point, à l’échelle nationale, une procédure juridique d’enregistrement des terres « collectives et coutumières ».
  • 1968 : Premier Projet de développement de l’élevage au Kenya/ Kenya Livestock Development Project qui introduit le nouveau concept de « Group - Ranch » visant à intégrer les économies rurales marginales dans la structure national, en renforçant la protection du secteur pastoral traditionnel et en l’orientant vers la commercialisation du bétail.
  • 1974 : Création de la NES : National Environment Secretariat. La gestion environnementale relève de la compétence du National Environment Secretariat (NES), un organisme à l'intérieur du Ministère de l'Environnement et des Ressources Naturelles. Le NES, créé en 1974, détermine lapolitique environnementale nationale et joue un rôlefondamental dans l'évaluation de l'impact environnemental

 

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Le pastoralisme, la lutte pour les terres

Le peuple maasaï est avant tout un peuple d’éleveurs de bovins même s’ils possèdent également des chèvres et des ânes pour le transport. Les troupeaux sont déplacés de points d’eau en points d’eau ce qui permet à l’herbe des pâturages de repousser. Les individus doivent respecter les points d’eau et les prairies que chaque maisonnée entretient. Pendant les périodes de sécheresse, les étrangers peuvent avoir accès aux prairies et aux points d’eau.

Au lieu d‘être reconnus pour leur remarquable savoir faire dans l’art de façonner un environnement pastoral favorisant l’épanouissement de la faune sauvage en même temps que la survie de leur bétail, les Maasaï n’ont pas cessé d‘être prisonniers du cliché mondialement célèbre de guerriers buveurs de sang , cliché repris par l’Etat moderne , au détriment d’une réalité devenue au fil des ans et des incompréhensions accumulées de plus en plus complexe.

Depuis plus d’un siècle, le  civilisé  considère ce pastoralisme destructeur et inefficace  comme le produit de coutumes malsaines et immorales  fondées sur un système social décadent :

L’environnement se dégrade et se transforme en désert à cause de la surexploitation des pâturages, du refus de limiter le nombre de têtes de bétail et de l’absence de restriction à la mobilité pastorale.

Le réquisitoire est grave, car il discrédite les Maasaï et leur production pastorale qui repose sur une évaluation minutieuse de l’écologie générale de leurs pâturages, qui interdit toute détérioration sérieuse des ressources pastorales et contribue activement à perpétuer les espèces herbacées et à sauvegarder l’environnement consacré à l’élevage extensif. Les migrations saisonnières des troupeaux répondent notamment aux variations de capacité des prairies dans le temps et dans l’espace. Les pasteurs maasaï savent identifier, à chaque période du cycle pastoral annuel, la qualité et la capacité d‘exploitation des zones pâturables, propriété collective de tous ceux qui suivent les herbages). En particulier, leur système de transhumance, par des migrations saisonnières prenant soin d’éviter les pâturages situés à flanc de montagne, est conçu pour limiter l’érosion des sols, l’épuisement des ressources végétales et hydrauliques,

et enfin, la présence indésirable des insectes vecteurs d‘épizooties.

Prendre connaissance du document suivant de Xavier Péron pour de plus amples informations :

Flamants roses, éléphants blancs et idées noires : conservation en pays maasaï

 

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Les group- ranches

Depuis la fin des années soixante, le programme foncier dit des Group-Ranches, rassemblant plusieurs dizaines de familles sur une portion de territoire dotée d‘un titre collectif de propriété, a révélé une ambiguïté fondamentale : sous couvert d’une façade communautaire, ces ranches n’ont été qu’un moyen détourné pour assurer l’expansion d’un élevage commercial individualiste, extrayant de la communauté maasaï une catégorie d’éleveurs résolument orientés vers le marché, et transformant progressivement le territoire en une juxtaposition de ranches individuels.

Rites et coutumes

 

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                                        les guerriers enroulés dans leurs étoffes rouges,  Jérome DERRUAU, extrait de la Galerie Photo de l'Internaute

 

Une société  patrilinéaire* et polygame organisée en classes d’âge

Chacun passe de la jeunesse à la vieillesse dans la même classe d’âge.  Le passage d’une classe à l’autre est accompagné de rites initiatiques. La société est divisée (pour les hommes) en classes d’âge spécialisées : bergers jusqu’à 14 ans, guerriers de 15 à 30 ans, chefs de famille de 30 à 45 ans, prêtres au-delà.

Tous les garçons de la même génération seront circoncis et deviendront guerriers (moranes) en même temps vers l’âge de 15ans. Les garçons et les filles subissent les cérémonies de circoncision et d’excision. Après le rite de la circoncision les jeunes guerriers partiront vivre isolés des femmes, dans un village spécialement construit pour eux nommé manhyatta . Ils ne pourront se marier que lorsqu’ils seront devenus d’authentiques guerriers.

Les mariages

Les mariages des filles sont souvent négociés par les pères avant leur naissance.

Dans la même classe d’âge, les relations hors mariage sont considérées comme naturelles.

Pour déclarer son amour à un guerrier, la femme massaï l'invite chez elle pour boire du lait. La nouvelle structure familiale est fondée lors de la naissance du premier enfant. Les femmes ne peuvent se marier qu’une fois au cours de leur vie. Les hommes peuvent se marier plusieurs fois et même avoir plusieurs épouses s’ils possèdent suffisamment de bétail. Les femmes ne peuvent pas avoir plus de dix enfants.

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Dans cette société dominée par les hommes, les femmes ne sont pas en reste, elles jouent un rôle économique important en s’occupant du bétail, elles contribuent également à maintenir l’équilibre entre les membres des différentes classe d’âge.

La société maasaï est patriarcale et plus ou moins gérontocratique : Le patriarcat désigne  une forme d’organisation sociale et juridique fondée sur la détention de l’autorité par les hommes .Les gérontes sont les anciens qui souvent dans les sociétés gérontocratiques dirigent et ont le pouvoir. Les anciens qui ont le pouvoir politique et qui sont respectés, sont nommés « Les pères des bâtons à feu »

Les anciens transmettent les connaissances concernant les plantes, les animaux, les usages et l’histoire du peuple.

L’excision

En Tanzanie, dans la région de Monduli à 40 kilomètres de la capitale, des jeunes filles ne subiront pas l’excision comme c’était le cas pour leurs mères. Une incision sur les cuisses remplacera les mutilations de l’excision qui est encore pratiquée dans le pays bien qu’illégale depuis 1998 (en Tanzanie, une fillette sur deux est excisée).

Les femmes, seules peuvent dire stop à l’excision

Puisque ce sont elles qui la pratiquent et l’exemple cité ici en est la preuve. Les femmes qui ont pris cette décision de ne plus pratiquer l’excision sont les toutes premières à le faire et l’incision représente une alternative car comme elles le disent «  dieu a fait le corps de la jeune fille, il ne faut pas le changer ».

Les femmes sui sont excisées admettent que le nouveau rite sera une bonne chose dans la mesure où il permettra d’améliorer les relations sexuelles.

Les exciseuses pratiquent cette activité de mères en filles. Elles gagnent 5000 shilligns par excision (environ 3 euros) ainsi que des dons en nature, viande, sodas.

Afin de se permettre de ne plus pratiquer cette activité, certaines se sont « recyclées »pour trouver un autre moyen de subsistance, par exemple dans la confection de bijoux traditionnels maasaï que des associations vendent en Tanzanie et à l’étranger.

Cette activité doit être entretenue car si les femmes maasaï n’avaient plus de quoi vivre, elles retourneraient forcément à leur ancienne activité d’exciseuses.

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jeunes filles massai © Céline Duchemin 

Le rituel de l’excision

Les jeunes filles âgées de 14 ans sont enfermées dans une maison particulière. La fête qui dure trois jours est organisée uniquement par les femmes, sacrifice d’un mouton, partage de la viande, confection de colliers…..

La jeune fille est rasée, ce qui est le signe d’une deuxième naissance. La grand-mère cache les cheveux sous son lit afin que personnes ne s’en serve pour faire de la sorcellerie. Puis la jeune fille sort de la maison une dernière fois vêtue d’un habit traditionnel noir pour faire un exercice singulier : la grand-mère lui glisse entre les orteils des crottes de chèvre et elle devra faire plusieurs fois le tour d’un arbre sacré à côté de sa maison sans perdre les boulettes entre ses orteils !!

Une façon de comprendre qu’il faut s’accrocher à ce que l’on possède dans la vie et que tout n’est pas donné.

Après une journée de repos sans sortir (auparavant les jeunes filles restaient enfermées plusieurs mois), le troisième jour est le jour où elle devient une femme. On l’installe dans la boma, les jambes écartées et la grand-mère lui crache dessus pour la bénir, avec l’aide d’une lame de rasoir, elle fait deux petites entailles sur l’intérieur de chaque cuisse afin de faire sortir quelques gouttes de sang…..la jeune fille reste immobile, dehors les youyous retentissent dans le village. Cette marque montre que la jeune fille est devenue une femme, elle entre dans le rang des femmes sinkiki.

Un grand travail d’information auprès de la population est fait par les femmes qui ont choisi de ne plus exciser, avec une approche différente selon le public masculin ou féminin. Les lignes bougent dans le bon sens, et l’on a la preuve qu’avec les moyens et des idées un peu plus progressistes, les choses peuvent évoluer.

Habitat traditionnel

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Les maisons sont toutes construites dans le même style : elles sont circulaires composées de branchages entrecroisés recouverts de bouse de vache et de boue qui en séchant rapidement au soleil devient dur.

Une première structure est faite de branchages, recouverte d'un mélange de terre et d'excréments animaliers (vaches généralement). Ce mélange permet une bonne isolation thermique et une bonne protection contre les moustiques.

En conséquence, la maison doit sans cesse être entretenue. C'est d'ailleurs entre autres pour ces raisons que la maison est basse, permettant plus facilement l'accès sur le toit.

A l’intérieur de la maison on trouve une pièce pour les invités, une pour les animaux et une pièce principale pour faire la cuisine et dormir sur des nattes posées sur le sol. Aucun meuble ne compose la maison.

Les groupes de maisons constitués en cercle se nomment enkang : au centre se trouvent les troupeaux qui sont regroupés pendant la nuit afin de les protéger des prédateurs.

Dans la société maasaï, les femmes construisent les maisons, s’occupent de la vie du foyer et les hommes eux s’occupent du bétail et de la sécurité du campement.

 

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Le rituel Olng’eherr

Tous les 15 ans, tous les membres d’une même classe d’âge du territoire se réunissent pour célébrer ce rituel par lequel ils deviennent des anciens.

Après leur avoir rasé les cheveux, on leur dit : «  A présent, vous êtes des anciens, laissez les armes et servez-vous de votre tête et de votre sagesse ».

Un chef spirituel

 

Ils n’ont pas de chefs à proprement parler mais c’est le laibon qui est un leader spirituel qui est à la tête de chaque section. Il a le pouvoir de guérir les maladies, prévenir l’avenir et s’occuper du bien des gens à sa charge.

Religion

Le dieu vénéré s’appelle engai, il réside en toutes choses :

Quand il envoie le bonheur et la prospérité, il prend le nom de engai-norok, le dieu noir.

Quand il est en colère et envoie la famine et la mort, il s’appelle alors engai na-nokyie, le dieu rouge.

L’épouse d’Engai est la lune Olapa. Le bétail a été donné aux maasaï par Engai, si on prend le bétail, on les vole car il leur appartient selon eux.

Malgré tout, de nos jours, de nombreux maasaï appartiennent à des églises chrétiennes.

 

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La forêt de l’enfant perdu ( entil e naimina enkiyo)

La forêt de l’enfant perdu représente un lieu de rites sacrés pour le peuple maasaï, un lien entre le ciel et la terre.

Cette forêt qui est l’une des dernières forêts primitives du Kenya, est très riche en plantes médicinales, en cours d’eau et en pâturages de saison sèche, elle renferme également la plus grande densité d’animaux sauvages au monde. Depuis 1980, les autorités du district voulaient s’en saisir pour en faire une réserve comme celle du Maasaï mara.

Le président du Kenya, Mawai Kibaki est favorable à une modification de la constitution pour intégrer les revendications des maasaï, alors que trois groupes différents s’opposaient avec des objectifs différents.

Deux autres endroits sont sacrés :

-   La montagne de dieu (oldoinyo le engai)

-   La colline des anciens (endoinyo ormoruwak)

 

Les enfants

 

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Si un Massaï a des enfants, il a besoin de vaches pour les nourrir et les habiller ; s'il a des vaches, il a besoin d'enfants pour les emmener paître. C'est pourquoi les enfants et les vaches sont complémentaires. Mais si un Massaï devait choisir entre les deux, il choisirait les enfants. Il y a deux raisons à cela : la première réside dans le fait que les Massaïs adorent les enfants. Il est fréquent d'entendre des expressions affectueuses telles que : "Mon doux cordon ombilical", "Mes petits os", "Enfant de mon homme adoré". Par conséquent, un Massaï qui a de nombreux enfants est bien plus riche qu'un autre ne possédant que des vaches. Par ailleurs, si un Massaï a des filles, celles-ci se marieront et leur père recevra de nombreuses vaches en dot. S'il a des fils, ceux-ci deviendront un jour des guerriers et captureront de nombreuses vaches pendant leurs incursions contre les autres tribus. Dans tous les cas, pour un Massaï, il vaut mieux avoir des enfants que des vaches.

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Ornementation corporelle

 

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Chez les peuples pastoraux la parure corporelle est très importante. Les femmes maasaï sont connues pour leurs bijoux en perles (de minuscules perles colorées obtenues par le commerce swahali). Elles portent de grands et larges colliers multicolores qui font comme une collerette et mettent en valeur leur visage.

Les lobes d’oreilles sont percés par d’énormes trous à la base et de petits dans le haut. Les trous du lobe servent à y fixer des bijoux, à y faire pendre des colliers et des ornements.

Les cheveux courts

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Les femmes maasaï n’ont jamais les cheveux longs. Dans la tradition les femmes doivent avoir le crâne rasé dès le plus jeune âge.

Les hommes, les guerriers moranes par contre ont les cheveux longs, mi –rasés, mi-tressés, retombant bas sur la nuque, avec des ornements dans les cheveux qui sont colorés en rouge.

 

La couleur rouge

 

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C’est le symbole de la jeunesse, de l’énergie, de l’impatience voire de la colère. Le rouge flamboie sur les vêtements, les coiffures et les corps des guerriers, dans la fougue de la jeunesse et de la vie. Cette couleur est obtenue grâce à l’ocre rouge présente sur le territoire maasai.

La couleur noire

Elle est liée aux objets et aux personnes qui ont des activités sacrées. Cette couleur représente l’état de sainteté dont font partie les anciens sages mais également lors des étapes de la vie qui sont considérés comme sous sainte influence : les nouveau-nés de moins de 6 mois, les filles et les garçons pendant la période suivant la circoncision et l’excision, les femmes après leur accouchement.

Alimentation

Leur alimentation est à base de lait, sang et viande, se sont d’ailleurs les seules nourritures permises aux guerriers.

Les vaches sont traites par les femmes et pour saigner le bétail tout en le laissant envie, ils utilisent une flèche à tranchant transversal tirée dans la veine jugulaire. Il est interdit de consommer le lait et la viande le même jour par contre le lait peut être mélangé au sang.

Normalement ce peuple ne consomme aucun aliment d’origine végétale, surtout parce qu’il refuse de travailler la terre. Le poisson et le petit gibier n’est pas consommé à part le buffle et la grande antilope, races qui ressemblent aux vaches.

Pourtant, il est dit que certains maasaï mélangent des plantes, des racines et des écorces au lait et qu’ils cuisent des bouillons d’herbages et d’écorces pour mélanger à la viande, ces plantes étant évidemment médicinales.

Danses

 

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Les danses sont de nos jours surtout effectuées pour distraire les touristes. Elles ont lieu lors des cérémonies d’initiation et des mariages et sont exécutées en faisant des sauts les pieds serrés, le plus haut possible et le avec le plus d’élégance pour séduire les jeunes filles.

 

Le porte parole du peuple maasaï

 

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blog Xavier peron

Kenny MATAMPASH ole Meritei

•    Un sage Maasaï : Kenny MATAMPASH ole Meritei, est le fondateur et le directeur de NIA, Neighbours Initiative Alliance.  Il est l’homme fort de deux identités Maasaï, l’une traditionnelle, l’autre moderne, qui en font aujourd’hui un Sage très écouté du peuple maasaï … Kenny MATAMPASH a été reconnu par les siens comme un porte-parole parmi les plus respectés.

•    Un homme moderne : Ses qualités lui ont servi à s’imposer aussi à l’extérieur de son groupe. Après des études en sociologie et en écologie au Canada, en Grande Bretagne et aux Pays-Bas, il fonde une ONG de défense des zones pastorales, intitulée Neighbours Initiative Alliance, qui a une grande audience, locale, nationale et internationale. Kenny MATAMPASH participe régulièrement, à Genève, aux sessions du Groupe de Travail de l’ONU sur les Peuples Autochtones, et est consultant en écologie pastorale auprès de le Banque Mondiale.

Actuellement, les Maasaï s’efforcent de protéger les terres qui leur restent et constituent des organisations locales dans ce but. Ils essayent, par exemple, d’obtenir le contrôle légal de leurs sites sacrés d’EndoinyoOrmoruwak et de Entim e Naimina Enkiyio pour empêcher leur exploitation commerciale. Les résidents de la réserve naturelle

de Ngorongoro tentent aussi de faire valoir leurs droits sur cette terre qu’ils habitent depuis des siècles et de s’assurer une juste part de l’argent que rapporte cette attraction touristique très fréquentée.

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Les mots savants

Patrilinéarité : En anthropologie culturelle, un clan patrilinéaire est un groupe de personnes qui se reconnaissent un ancêtre commun en remontant à travers une lignée d'ancêtres masculins

 Une association pour les maasai 

 Neighbours initiative alliance

Sources : wikipédia, survival, gitpa, infoplus gabon,Xavier Péron

 

Caroleone

Rédigé par caroleone

Publié dans #Peuples originaires, #Kenya, #Tanzanie, #Maasai

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