Je blogue, donc je suis ?

Publié le 8 Septembre 2011

http://www.annesylvestre.com/

Petites réflexions autocritiques sur ce compagnon de route : le blog

- Docteur, je souffre d’une addiction !

- « Alcool ? »

- « drogue ? »

- « tabac ? »

- « Ane(orexie) ? »

- Pour dire la vérité, je blogue…..

- « Vous blaguez ? »

- Non, je blogue ou plutôt, je déblogue ! C’est grave docteur ?

Du rôle des blogs dans les liens sociaux ou les deux faces d’un miroir

Une vitrine

Dans un premier temps, cet espace offert gratuitement à chacun d’entre nous, c’est une belle vitrine sur laquelle exposer ses passions, ses lobbies, ses coups de gueule.

S’est un peu se prendre aussi pour des journalistes du dimanche, se sentir grand et fort, utile à la société, militant au grand cœur envers et contre tous, visible surtout aux yeux de tous !

Pour les timides et les introvertis, c’est quelque chose de positif, une fois passées les premières appréhensions, une fois passées le cap des d’articles supprimés avant de les publier, vient le moment où on se jette à l’eau.

Je parle de mon expérience, je sais que pour beaucoup d’entre nous, il n’y a aucuns complexes à la base mais malgré tout, je pense quand même que certains peuvent s’identifier à mon parcours.

Faire la démarche de création d’un blog (ou plusieurs), c’est déjà une démarche intellectuelle, un désir de changer les choses, de communiquer, de partager. Cette démarche est positive, elle permet d’assumer une appartenance à des idées tout en les diffusant sur des réseaux ou des groupes, elle permet de communiquer sur des idées communes et c'est aussi une forme d'action militante qui a fait ses preuves ( anticapitalisme oblige !).

Peu importe en fait le sujet, le ou les thèmes du blog, l’important c’est de permettre l’expression, ensuite vient le partage.

De l’autre côté du miroir

On ne peut pourtant pas nier que cette première facette du blog, la partie visible, le texte (info, article argumenté, musique, etc.…) est somme toute aléatoire.

C’est cette partie qui sera diffusée sur les listes et qui servira de sources sur la toile avec ses mots-clés plus ou moins bien choisis.

Mais, cet article à une deuxième vie : les commentaires !

Ah ! Mais quelle belle idée ils ont eu d’inclure la possibilité de commenter !

Je ne sais pas si comme moi vous avez remarqué que les flots de commentaires sont à peu près tous dirigés de la même façon : au départ, ils ont un rapport quelconque avec l’article incriminé, ils peuvent être argumentés selon les communautés de blogs ou pas et puis, PAF, ça part dans tous les sens. Avec pour point d’orgue, cette particularité que l’on retrouve chez les blogs largement commentés, c’est qu’on perd toujours le fil, vu que les réponses ne tombent que rarement avec le bon commentaire !

C’est à y perdre son latin…..

Et sur certains blogs, c’est tout décousu, chacun apporte sa pierre à l’édifice, tout seul dans son coin, les comms s’accumulent sans que chacun ai communiqué avec l’un ou l’autre !!

Je me demande parfois, sans faire un coup de « théorie du complot », s’il n’y a pas une volonté délibérée d’un pouvoir en place derrière tout ça !!

On a l’impression, que plus on communique, moins on communique !

Sans parler des diverses interprétations qui peuvent être faites de commentaires qui bien souvent sont le reflet antistress quotidien, en donnant à chacun la possibilité de s’exprimer à sa façon, de se défouler en quelque sorte.

Pour ceux qui prennent connaissance uniquement des commentaires, c’est clair, on peut leur faire dire ce que l’on veut, c’est un drôle de piège dans lequel tombent quelques uns et à partir de là, ses réactions mettent à l’eau tout le travail effectué sur la face visible du miroir : l’article en lui-même !!

De l’autre côté du miroir II

Il y a un autre côté du miroir, c’est l’effet kiss cool !

C’est quoi ?

Et bien comme toute addiction, je ne vous apprendrais rien en vous disant qu’il y a un phénomène d’accoutumance.

Elle peut être variable d’un sujet à l’autre.

Chez certains, c’est une véritable blogomanie, ils n’en sortent plus, ils n'ont qu’un seul objectif dès le réveil, publier, publier, publier……c’est à celui qui publiera le plus dans la journée.

On est inondé sous le flot d’articles, nous n’avons même pas le temps d’en lire un que VLAN, un autre qui retombe !

A quoi ça sert, docteur ?

C’est la course aux scores, c’est la place de leader qu’ils convoitent tous, la manie blogrankeuse ?

Certainement……

Et les proches dans tout ça ?

C’est là que ça se corse !

Les proches pour la plupart ne peuvent trouver leur place car bien souvent le blog devient « le domaine privé » !

Pas parce qu’il permet certains contacts amicaux et sociaux, non, parce qu’il devient le compagnon de route privilégié, celui à qui on peut tout confier, celui qui nous rend utile, bon, humain, serviable, au service des autres, qui nous rend notre dignité de militant, qui prend petit à petit une place énorme dans notre vie, jusqu’à remplacer les humains, les rencontres physiques et qui nous enferme chaque jour davantage…..si

……on ne prend pas le taureau par les cornes et que l’on ne l’utilise pas à bon escient !!

Il faut savoir faire son autocritique parfois, sinon, c’est mort !

Chez nos proches, il y a plusieurs styles de comportement : celui qui se fiche complètement de ce que l’on fait, qui sait que cette activité permet de donner un bien être à son conjoint, son père, sa mère et pour lequel il ne trouvera jamais d’intérêt, mais il l’accepte néanmoins.

Et puis, il y a celui qui vit très mal cette chose virtuelle qui s’initie dans le foyer jusqu’à y tenir une place très importante. Cette vie fictive, riche en stimuli, riche en relations se déroule à la maison, sous les yeux d’une famille qui bien souvent subit.

Pour certains c’est une source de souffrance, de jalousie : le bloggeur aura beau mettre de l’eau dans son vin, tempérer, faire des compromis, rien y fera, puisque l’objectif du conflit, le blog devra être éliminé pour faire revenir les beaux jours !

Le blog peut aussi permettre de renouer des relations avec ses proches, la communication écrite fait parfois passer de plus beaux messages que les paroles.

Les proches découvrent en se donnant des chances d’oser, d’autres facettes du parent, un autre être humain inconnu, riche de connaissances qu’il souhaite faire partager.

Le partage ne se fait qu’entre personnes consentantes.

C’est pour cette raison, qu’en dehors de toute dépendance, je souhaite continuer à diffuser, tranquillement, sans chichis, des informations intéressant peu de personnes certes, mais en laissant à chacun le temps et le désir d’en prendre connaissance.

Les audiences, les scores, je m’en moque, seul le partage et le relationnel compte en dehors de toute propagande, tous chiffres et tout calcul.J'avais comme chacun d'entre nous pris un mauvais départ, grâce à de récentes amitiés sincères, j'ai réussi à inverser cette tendance, en renouant avec la rédaction et la création, ce qui certes prend plus de temps.

Bloguer, c’est chouette mais comme toute bonne chose, il faut le faire avec modération :

- Si c’est par plaisir que l’on se sert du blog

- Si c’est par souci intellectuel et créatif

- Si c’est pour diffuser de l’info que l’on trouve importante ou intéressante ( en ayant pris soin de bien la lire avant !!)

- Si c’est pour communiquer avec nos contacts privilégiés

- Si c’est pour nouer des relations d’amitié sincères

- Si l’on s’en sert en toute honnêteté, sans se mentir, et en sachant dire stop au bon moment

Alors, dans ces conditions, je dis : « NON, docteur, ce n’est pas grave !! »

Merci de votre attention et votre indulgence sur ce texte que je dédie à ceux qui partagent ma vie de bloggeuse et mon quotidien : en leur réitérant toute mon affection, mon amitié et mon désir de bien faire .

Caroleone