Il y a un an la Bolivie adoptait une loi sur la terre-mère

Publié le 3 Juin 2012

6 mai 2011

 

Le mois dernier, sous l’impulsion des communautés locales andines et du président Evo Morales, la Bolivie a introduit une « Loi de la Terre Mère » qui accorde des droits à la nature, à l’instar des droits de l’homme.  Même si cette initiative n’a eu pour le moment qu’un impact limité au niveau international, elle crée cependant un précédent législatif très original en matière de protection de l’environnement.

 

 

 

 

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                                             Le Salar de Uyuni - CC Jessie Reeder - Flickr/Fotopedia

 

En quelques mots, la « Ley de Derechos de la Madre Tierra » bolivienne instaure les droits suivants à la Mère Nature :

 

  • droit à la vie
  • droit de perpétuer les processus naturels indépendamment de toute intervention humaine
  • droit à l’eau et à l’air pur
  • droit à être exempt de pollution
  • droit à la diversité et à la non modification cellulaire ou génétique
  • droit de la nature à ne pas être affectée par des projets d’infrastructure ou de développement qui pourraient perturber l’équilibre des écosystèmes ou des populations en place

 

 

 

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Elle introduit par la même occasion un certain nombre d’obligations légales au niveau institutionnel et inscrit le développement durable dans la vie politique locale et nationale.  Cette loi s’inspire directement des croyances et des traditions populaires andines, en particulier celle de la Pachamama.  Le culte de la déesse-terre reste très vivant dans les communautés quechuas et aymaras dont l’origine remonte à l’ancien empire Inca (Equateur, Pérou et Bolivie andine, nord du Chili et nord-ouest de l’Argentine).  Evo Morales est lui-même le premier président Bolivien élu d’origine amérindienne, et il a déjà consacré une bonne partie de son programme économique à renégocier les contrats passés avec les multinationales qui exploitent les ressources naturelles du pays (gaz, pétrole, industries minières).  Dans le même esprit, la Bolivie qui détiendrait la moitié des réserves mondiales de lithium dans la région du Salar de Uyuni préfère pour l’instant ne pas exploiter ces ressources puisque ce territoire mondialement connu attire les touristes en grand nombre.

C’est donc le genre de dilemme auquel le pays se trouve confronté aujourd’hui.  En effet, en termes économiques, malgré la richesse de ses ressources naturelles, la Bolivie reste l’un des pays les plus pauvres d’Amérique Latine.  Exploiter ses ressources en lithium favoriserait sans aucun doute un redressement de la balance économique.  Mais sous l’angle de cette nouvelle loi de la Terre-Mère, en quoi consiste vraiment la « richesse » d’un pays ?  Loi utopique ou vision originale d’un futur durable ? A suivre.

 

ecolopop infos

 

Source : HV

 


Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA

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A
<br /> Bonjour Caro,<br /> <br /> <br /> Bonne occasion de placer quelques lignes d'un texte qui donne une partie des raisons pour lesquelles je ne goberai jamais Mélenchon... il y en a bien d'autres mais celles-la... première partie il<br /> parle de la Wallonie en montrant qu'il n'y connait rien et qu'il n'a fréquanté d'autre "Bruxelles" que celui qui nous révulse... dans l'autre il parle "d'écologie"<br /> <br /> <br /> Source : Quoi de plus grec qu’un Belge en ce moment ?<br /> <br /> <br /> Dans tout cela, ce qui me pose problème comme on le devine, ce sont les références à la « Pacha Mama » « Père Cosmos »<br /> et autres articles religieux dont je ne vois pas ce qu’ils apportent au débat sur des sujets qui doivent être traités dans leur portée et implication universels. Je n’aime pas la folklorisation<br /> de la religion destinée à lui donner un air exotique. Constater que la revue internationale des Verts est intitulée « Pacha Mama » me consterne. Je ne cache pas mon désarroi face à la<br /> cérémonie chamanique  par laquelle les autorités boliviennes ont décidé d’inaugurer ce sommet des peuples sur le changement climatique de Cochabamba. Pour moi comme pour mes camarades, ce<br /> sommet doit être celui des citoyens du monde en lutte contre le capitalisme et pour le respect de l’intérêt général humain et donc de l’écosystème. Il ne saurait se placer sous les auspices de<br /> quelque religion ou particularisme que ce soit. Certes, nous pouvons comprendre la portée symbolique que revêt historiquement la célébration d’une telle cérémonie aux yeux de nos camarades issus<br /> des communautés indigènes. Nous savons leur fierté d’être le fer de lance de la lutte pour l’intérêt général humain après  plus de cinq siècles d’oppression violente ininterrompue.<br />  Pour autant la célébration de ce sommet en Bolivie, à Cochabamba, ville symbole de la lutte contre la privatisation de l’eau, nous semble être un signe suffisamment fort et compréhensible<br /> par tous. Y mêler des rites religieux en l’honneur du « Père Cosmos » et de la « Terre Mère », c’est  prendre le risque de restreindre la portée de ce sommet dont les<br /> objectifs sont pourtant essentiels pour l’Humanité. C’est aussi nous embrigader dans des rites et croyances avec lesquels nous ne voulons rien avoir à faire. C’est pourquoi nous y sommes<br /> opposés. Au niveau national comme international, je crois pouvoir dire que le Parti de Gauche défend de la même façon, quelque soit le culte concerné, le principe de laïcité, garant de la<br /> représentation de tous les citoyens sans discrimination.  Nous voulons que celui-ci soit respecté à l’avenir. Si les prêtres chamaniques sacrifient des fœtus de lama et les prêtres<br /> catholiques des hosties, que ce soit à l’usage de leurs ouailles, sans que le sommet y soit contraint de participer.  Cela n’enlève rien à notre soutien au sommet, bien sûr. Mais cela situe<br /> notre exigence universelle sur le sujet.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> No comment... voilà ma réponse énervée à ce qu'il dit comme balivernes au sujet de mon pays dont il ne connait ni l'histoire, ni la<br /> réalité concrète actuelle, et son attitude ne peut que renforcer le pourvoir de l'extrême-droite flamande, alors que dans la vie de tous les jours, des francophones et des néerlandophones se<br /> fréquentent avec bonheur... et que pour nous tous labelgitude est une réalité concrète qui nous colle à la peau...18 ans hors du pays, dont 12 en France, et elle est toujours là.... Mélenchon bave à l'idée d'annexer la Wallonie (c'est lui qui le<br /> dit!) - Le blog de Anne Wolff<br /> <br /> <br /> Bisous et bonne journée<br /> <br /> <br /> Anne<br />
C
<br /> <br /> Bonjour Anne,<br /> <br /> <br /> C'est le paradoxe que je rencontre dans mes engagements anarchiques qui combinent combat laïc , progressiste et droits des peuples indigènes.<br /> <br /> <br /> Et je dois dire que mes camarades libres penseurs m'acceptent comme je suis, que l'on discute très bien de ces paradoxes et qu'il existe une tolérance vis à vis de mes engagements que je suis<br /> seule à avoir pu permettre l'acceptation.<br /> <br /> <br /> Comme je me considère comme athée ( je ne le suis pas à vrai dire) et que je suis libre penseuse, je comprends fort bien les arguments posés par mélenchon pour ce qui est de sa critique de la<br /> cosmovision andine. Mélenchon est laïc et en cela je ne le critiquerais pas, mais on ne peux forcément pas analyser les problématiques de l'Amérique latine en se basant sur nos traditions laïques<br /> européennes.<br /> <br /> <br /> Si l'on veut être carthésien, alors on se ferme toutes les portes et de mon côté, il était hors de question que je me ferme ces portes là.<br /> <br /> <br /> Je ne peux évidemment pas juger pour ce qui est de ton territoire Anne, je te laisse nous en faire part et tu as raison de venir exprimer ton vécu et ton ressenti ici même.<br /> <br /> <br /> Cela peut ouvrir des débats intéressants et politiques.<br /> <br /> <br /> Je voulais juste t'apporter un peu de mon expérience dans le domaine concerné, la défense des peuples en respectant leurs croyances.<br /> <br /> <br /> Quand j'ai voulu intégrer un groupe de soutien au Chiapas, j'ai vu que le religion était très présente et loin encore d'avoir analysé tous les problèmes de la société mexicaine comme je le fais à<br /> présent, je n'avais pas trop envie de rejoindre un groupe lié au religion. J'ai donc choisi Espoir chiapas qui a un fonctionnement anar mais qui aide les indigènes en respectant leur mode de vie<br /> comme le font les zapatistes.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Soutenir les peuples du Mexique en étant authentiquement laïc , occulter la religion, ou plutôt le syncrétisme religieux était impossible. De plus, les défenseurs des indigènes au Chiapas sont<br /> des curés que l'on dit "rouges" et qui sont réellement dévoués à leur cause . Voir Michel Chanteau sur EC.<br /> <br /> <br /> On ne peux étudier des peuples indigènes en niant leur cosmovision et leurs rites qui peuvent paraitre même barbares encore pour les civilisés. ( et quand Mélenchon parle du foetus de lama, c'est<br /> en rapport avec les rites des médecins kallawaya qui certes ont une façon de soigner peu orthodoxe, en attendant, les boliviens n'ont quasiment qu'eux pour les soigner et ils le font très bien).<br /> <br /> <br /> Ma liberté de pensée me permet de le faire pour le mieux, à partir du moment où j'ai rangé mes idéaux laïcs pour me consacrer pleinement à mes recherches, j'ai réussi à m'accepter avec mes<br /> contradictions et cela a été bénéfique.<br /> <br /> <br /> Je me situe donc en tant que narratrice dans mes textes et même si je suis loin de valider toutes les croyances, je sais que celle qui consiste à mettre en haut de la pyramide la pachamama ou<br /> terre mère est une des choses en laquelle j'ai toujours voulu croire.La vision du monde andin palce l'homme au centre de la pyramide, il est donc de ce fait moins important que la terre mère<br /> contrairement à ce que le socialisme nous a habitué et quand j'ai découvert cela, j'ai été scotchée car en effet pourquoi donner toute l'importance aux hommes ? Ne sont-ce pas ceux qui détruisent<br /> l'univers qui leur est offert si gracieusement ?<br /> <br /> <br /> Nous pouvons fort bien en tant que progressistes nous occuper des droits de l'homme avec des règles sociales comme le fait fort bien la Bolivie sans pour autant le situer en priorité sur la<br /> planète.<br /> <br /> <br /> Ensuite, on peut être choqués par tout ce qui se passe autour du président Moralès et se vision du monde, le vivre bien qui résulte des croyances aymaras et quechuas( ICI) sont en décalage avec tous nos principes<br /> mais seuls les gens ouverts comme nous peuvent le comprendre et moi je leur fait confiance.<br /> <br /> <br /> On peut aussi dire que le président Chavez est soutenu par tous les communistes et progressistes du monde alors qu'il est un fervent catholique !<br /> <br /> <br /> Est-ce pour cette raison que nous devrions le laisser de côté ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bon, j'arrête parce que tu m'offres l'opportunité de m'exprimer à ce sujet et je pourrais en faire un roman !<br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />