Honduras : Les tolupanes ou xicaques

Publié le 24 Juillet 2012

Les tolupanes ou xicaques

 

 

 

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On les appelle aussi jicaque

Peuple autochtone du Honduras qui vit dans les communes d’Yorito, Morazan , Victoire et Ollancito dans le département d’Yoro ainsi que dans les communes d’Orice et Marale dans le département de Francisco Morazan.

Ils sont répartis dans 28 groupes pour une population d’environ 10.000 personnes.

C’étaient des chasseurs cueilleurs.

Langue : Tol de la famille jicaque-tol, groupe hokan-siouan.

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Histoire

Avant 1500, la vallée de Sula était habitée principalement par des groupes d’ascendance maya ( ch’ortis entre autre) et les tolupanes alors dénommés jicaques. La rivière Ulua les séparait, les mayas vivant sur le côté ouest de la rivière et les tolupanes du côté est de la rivière.

Lors de la conquête espagnole menée par Pedro de Alvarado en 1536, les tolupanes résistèrent et se battirent pour ne pas être privés de liberté avec à leur tête le chef cacique Cicumba. La résistance fut vaine et le cacique Cicumba fait prisonnier, les tolupanes qui l’accompagnaient sont morts de famine.

Après une résistance obstinée de plus de quatre siècles aux colonisateurs et aux missions pastorales, un groupe de quelques tolupanes s’est regroupé vers 1860 dans la montaña de la flor.

Ils vivent de l’agriculture en cultivant le café et sont chasseurs cueilleurs occasionnels.

La communauté est divisée en deux sections soumises au régime de la patrilinéarité et dirigées chacune par un cacique. Leur isolement est exceptionnel du point de vue biologique en rapport avec le taux de consanguinité trois fois supérieur à ceux considérés les plus élevés au monde.

Les terres

Des lois approuvées en 1836 attribuent aux 28 groupes de tolupanes des titres de propriété mais certains de ces actes ont disparu.

En 1992, 20 groupes ont acquis les titres de leur terre et six ont eu la garantie de la possession ancestrale.

Les non autochtones, éleveurs, agriculteurs lorgnent sur les terres revendiquées par les tolupanes et continuent de les menacer, voire assassinant les dirigeants. Une réserve leur a été attribuée dans la montaña de la flor.

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Mode de vie

Habitat

Les maisons sont des huttes construites en bahereque (palmier) au plafond de manaca (feuilles de palmier) et de terre.

Certains logements sont construits en bois sans latrines ni eux potable ni électricité. Les maisons sont assez éloignées les unes des autres et orientées traditionnellement au nord. A présent c’est le chemin qui sert pour les orienter.

A l’intérieur, pas de lit, les tolupanes dorment sur un plancher constitué de planches.

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Agriculture

C’est une agriculture de subsistance tournée principalement vers la culture de « grains » essentiels : maïs, haricots, café.

Ils peuvent exploiter des terres pauvres de mauvaise qualité pour vendre sur le marché les compléments pour pouvoir se payer ensuite de quoi suppléer leur alimentation.

Quelques cultures possibles : manioc amer (yuca), pomme de terre, ayote, piment, lime, papaye, canne à sucre (un peu), riz, sorgho, tabac, ainsi que les cactus qui produisent les cochenilles.

90% des terres des tolupanes sont à vocation forestière et riches de nombreuses espèces médicinales. Les essences de bois sont exploitées par les compagnies nationales et étrangères. Les tolupanes n’ont pas accès aux ressources de la forêt à cause de l’usurpation de leurs terres.

Ils peuvent éventuellement exploiter quelques racines dans les sous-bois et cueillir du bois et des bananes. Ils peuvent également récolter les plantes médicinales, des ignames, et du miel.

L’organisation du travail des individuelle, mais la communauté possède une milpa qui est travaillée en commun.

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La chasse

Ils chassent de petits animaux avec l’aide des chiens : chevreuil, cochon de montagne, cusuco, dindes, lapins, singes et oiseaux participent au menu.

La sarbacane est toujours utilisée : elle est faite avec une tige d’un arbuste dont la pulpe centrale est facile à extraire, auquel on laisse un trou iniforme d’un pouce de diamètre. Les projectiles sont confectionnés avec des boules de boue séchée au soleil au diamètre d’environ un centimètre.

L’arc et les flèches ont été abandonnés au profit des fusils.

Artisanat

Ils fabriquent des vanneries et des paniers de bambou qu’ils échangent avec les habitants des hameaux voisins dans un échange sous forme de troc pour compléter l’alimentation habituelle.

Habits traditionnels

Au siècle passé, les vêtements étaient confectionnés avec l’écorce de l’arbre à caoutchouc. Selon l’anthropologue Anne Chapman, ils ont  adopté le style vestimentaire métis au temps du père Subirana (1856 – 1864). De nos jours seuls les communautés de la montaña de la flor utilisent encore le vêtement traditionnel ; le balandran.

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Un cacique

Les croyances

Le monde surnaturel est placé sous l’autorité d’un ancêtre apical* coiffant celle de deux divinités majeures ou TOMAM, l’une gouverne l’espace oriental, Tomam l’aîné et l’autre l’espace du couchant, Tomam le cadet. Tomam l’aîné règne sur les êtres surnaturels et les humains, Tomam le cadet est le cacique des indiens morts.

Chacune de ces instances a des sous-ordres, des subordonnés mais l’aîné avec ses auxiliaires, ses messagers, les maîtres des animaux et les « liauros » (les diables) se présente de fait comme la divinité majeure.

Pour les tolupanes, cette asymétrie de pouvoirs s’inscrit l’intérieur d’une classification bipartite qui discrimine deux univers, liés respectivement à  la lune et le soleil, au sexe féminin et masculin, aux indiens et aux métis.

Anne Chapman montre bien comment cette double articulation du système dualiste asymétrique et hiérarchique correspond à l’approche durkheimienne* des systèmes classificatoires combinant les relations de hiérarchie (asymétrie) et de correspondances (symétrie).

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Communauté de la montaña da la flor

Les tolupanes ou jicaques du Honduras représentent historiquement en Amérique centrale l’avancée du type américain de la culture dite la « forêt tropicale ».

Aujourd’hui, la majorité des quelques milliers de tolupanes ont perdu la plus grande partie de leur culture. La communauté la plus conservatrice connue sous le nom «  Montaña de la flor » regroupant environ 300 individus présente encore les caractéristiques traditionnelles suivantes :

Habitat dispersé, système de moitiés, organisation dite égalitaire, chamanisme, culture des tubercules, usage de la sarbacane, tissage des écorces et jeux de ficelle. Il convient d’y ajouter pour les situer dans le présent, l’abstinence d’alcool, un très petit nombre de pratiques magiques, l’absence de rites chrétiens, la production du maïs, un artisanat peu développé, la vente et le troc de petite quantité de café aux marchands ambulants contre des machetes, des tissu, du sel et des munitions pour leurs vieux fusils.

Funérailles

Les communautés qui vivent encore dans la montagne de la fleur veillent leurs morts dans la cuisine pendant 24 heures. Ils n’utilisent pas de cercueil pour l’enterrement, le corps étant enterré avec les couvertures personnelles du défunt. Les morts ne sont pas pleurée, juste veillés et aucun commentaire n’est fait durant la veillée.

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Les mots savants

  • Ancêtre apical : ancêtre de la génération la plus ancienne qu’ont en commun deux ou plusieurs individus, ancêtre de référence.
  • Durkheimienne : de Durkheim, fondateur de la sociologie moderne.

Sources : le bâton de parole, Anne Chapman (Les enfants de la mort, univers mystique des indiens tolupan(jicaque)

Caroleone

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens, #ABYA YALA, #Honduras

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