Helios Gómez , un artiste-militant aux multiples talents
Publié le 22 Août 2012
Hélios Gómez
Son véritable nom : Hélios Gómez Rodriguez
Né : à Séville en 1905
Mort : à Barcelone en 1956
Il était un peintre et dessinateur espagnol, révolutionnaire, anarcho-communiste et poète.
Né dans une famille gitane rurale et prolétaire, il gardera toujours au fond de lui un fort sentiment identitaire gitano et andalou.
Adolescence
Apprentissage technique et politique en tant qu’ouvrier-peintre céramiste dans une usine sévillane, il suit en parallèle des cours à l’école des arts et métiers de la ville. Il est militant de la confederacion nacional de trabajo fondée par des fédérations de libertaires.
Sa carrière artistique, politique et militante
Ses premières œuvres sont publiées dans le journal anarchiste Paginas libres, il illustre des livres de Rafael Laffon et Felipe Alaiz.
1925
Première exposition à la Kursaal de Séville
1926
Deuxième exposition à l’Ateneo de Madrid et la galerie Dalmau de Barcelone
Convaincu de l’urgence d’un changement politique, il s’engage auprès des anarchistes et pratiquera son art en restant fidèle à ses idéaux.
1927
Paris
Il est en exil et y sera arrêté et expulsé de France car il a participé aux manifestations de protestations contre l’éxécution de Sacco et Vanzetti.
Bruxelles
Il s’installe et travaille comme décorateur, illustre le livre de Max Deauville « Rien qu’un homme ».
1928
Amsterdam, Vienne, Berlin, voyage de 2 mois en union soviétique
1929
Berlin : il expose, collabore à des publications, le Berlinger, Tageblatt, il suit des formations de typographe et d’architecture intérieure.
1930
El capitalismo
Publication de son premier album par l’association internationale du travail (AIT) : Dias de ira.
Fin 1930
Barcelone
La chute de primo de rivera le fait revenir dans son pays et il s’établit à Barcelone. Il collabore à des revues républicaines et communistes : l’Opinio, la Rambla, la Batalla, l’Hora, Bolivar et Nuevo España. Il réalise des couvertures et des illustrations d’ouvrages d’organes de gauche essentiellement.
1930
Publication du manifeste « Porqué me marcho del anarquismo », il adhère à la fédération communiste catalano-Balear( bloc obrer i camperol, bloc ouvrier et paysan) : il en sera expulsé peu de temps après.
1931
Il devient membre du PCE, il illustre l’organe du parti Mundo obrero.
1932
Arrestation à Madrid pour son militantisme, incarcéré et transféré à la prison de Jaen. Il reçoit la liberté provisoire et s’enfuit en Belgique il y assistera aux grèves minières du Borinage, publiera un dessin « Le drapeau rouge »
Octobre
Union soviétique
Il y vit jusqu’en février , résidant à Moscou, il voyage aussi en Sibérie, expose au musée Pushkin en 1933.
1933
Publication de son deuxième album « Revolucion espanola » aux œuvres plus réalistes.
1934
Barcelone : Il est à nouveau arrêté en automne dans le contexte d’un soulèvement ouvrier en Catalogne. Départ pour Bruxelles.
1936
L'espagne est une république de travailleurs de toutes classes
Publication de son troisième album sur les évènements de 1934 : « Viva octubre »
1935
Barcelone : il revient et fonde le groupe El sis avec d’autres artistes
1936
Il fonde le syndicat des dessinateurs professionnels qui lancera l’affichisme militant pendant la guerre avec une production massive d’affiches anarchistes et républicaines Début de la guerre civile, il est partout :
- Il participe aux barricades pour défendre Barcelone
- Il adhère à l’alliance d’intellectuels antifascistes de Catalogne
- Il est nommé commissaire politique d’UGT
- Il organise la colonne Ramon Casanellas
- Il embarque avec l’expédition Bayo pour libérer Ibiza et majorque
- Il s’engage sur les fronts d’Aragon, de Madrid et d’Andalousie
- Il est milicien de la culture dans la 26e division
- Il dessine l’en-tête et la maquette du journal El frente
1937 - Evacuacion
Fin de la guerre
France
Il est exilé et se réfugie dans notre pays, mais il sera interné entre février 1939 et mai 1942 dans les camps de concentration d’Argelès sur mer, de Bram et du Vernet d’Ariège, puis ensuite il sera déporté dans les camps de Djelfa ( Algérie)
1942
Barcelone
Il créée l’éphémère groupe LNR (libération nationale républicaine) et la Casa Andaluci ( la maison d’Andalousie)
1948
Présentation de travaux surréalistes à la galerie Arnaiz à Barcelone, fresques murales pour la décoration de différents établissements : le club de Jazz Colón, la résidence universitaire San Jaume de Barcelone
1945 – 1948 -1954
Il est arrêté, incarcéré à la prison Modelo de Barcelone, il y peint l’oratoire dit « La capilla gitana » et constitue un corpus poétique.
Détail du panneau central de la cellule
Malgré l’ordre de libération en 1950, il restera prisonnier encore quatre ans et mourra à Barcelone deux ans près sa libération en 1956.
L'Associació Cultural Helios Gómez déploie de grands efforts depuis des années pour populariser dans le monde entier l'œuvre si riche et multiforme de l'un des plus remarquables artistes du peuple rom.
Son site donne accès à une intéressante iconographie.
Rosa Luxembourg dans Juventud obrera
Caroleone
Sources : association Helios Gómez, wikipédia
Merci à Almanitoo, envoyée spéciale gitano-coco-andalouso-ténébreux