Face à une nouvelle entreprise négationniste de réhabilitation de Louis Renault

Publié le 23 Février 2011

Rétablir la vérité historique, un devoir de mémoire pour l’'honneur de toutes les victimes de la barbarie nazie.

 

Depuis ces dernières années, une entreprise de réhabilitation des dirigeants du haut patronat français sous l'Occupation est organisée sans la moindre source d’'archives et faits vérifiables.

Se servant d'un jugement de la cour d'appel de Limoges où les petits enfants de Louis Renault ont obtenu une condamnation intolérable contre le Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane (pour motif d'’utilisation d'une photo de louis Renault serrant la main à Hitler à Berlin en 1939), une nouvelle campagne est lancée au travers du « Monde magazine » du 8 janvier 2011.

 

Cette nouvelle entreprise négationniste, relayée par d'autres médias, vise à présenter Louis Renault en victime osant affirmer qu’'il n'aurait pas collaboré avec l'ennemi !

C’'est une insulte intolérable envers la mémoire de toutes les victimes de la barbarie nazie et en particulier envers les résistants de l'’entreprise morts sous les balles nazies ou dans les camps de déportation. Tous ces crimes n’'ont été possibles que grâce à la participation active de leurs complices au gouvernement de Vichy ainsi que dans la période dite « de la drôle de guerre » où débuta une répression féroce envers les militants.

Malgré la répression interne du « saigneur de Billancourt », la résistance intérieure, par ses actes de sabotage, a freiné dès les premiers jours de l'’occupation la machine de guerre au service de l'’occupant nazi.

Comme le signale Arsène Tchakarian dans son livre « Les fusillés du Mont Valérien », les premiers à être fusillés au Mont Valérien sont les dix-huit ouvriers syndicalistes C.G.T. des usines Renault de Boulogne-Billancourt, accusés d'avoir fomenté dans l'usine le refus de travailler pour l'occupant.

Durant toute l’'occupation, la liste des martyrs de notre usine s’'est allongée.


Le temps qui passe n’'autorise ni l’'oubli, ni l’'affront


Cette opération de réhabilitation de Louis Renault est également un affront aux élus du peuple qui ont clairement condamné les responsabilités de Louis Renault au travers du texte qui argumente l’'exposé des motifs de l’'ordonnance de nationalisation des usines Renault du 16 janvier 1945.

Grâce en particulier au niveau des luttes sociales, chacun s'’accorde à reconnaître que toute la période de nationalisation de l’'entreprise a permis un progrès social bénéfique à l’ensemble du monde du travail conjointement au progrès économique pour notre pays.

Trois militants syndicaux et politiques : - Aimé Halbeher - Roger Silvain - Michel Certano, figures historiques de la période de la nationalisation des usines Renault, ont eu dans le passé à combattre plusieurs tentatives de réhabilitation de Louis Renault dont celle de 1994 visant à justifier la dénationalisation de la R.N.U.R.

 

Aujourd'’hui, ils s'insurgent contre cette nouvelle tentative de réhabilitation.

Ils s’appuient et font leur le document ci-joint d’Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Paris VII-Denis Diderot qui d'une manière irréfutable valide la décision prise en 1944 de nationaliser l'entreprise pour collaboration avec l'ennemi.

Ces trois militants demandent au Monde de publier ce communiqué et le texte d’'Annie Lacroix-Riz au nom du droit de réponse.

 

Ce texte est adressé aux journaux, radios et télés qui ont repris et commenté l'’article du Monde Magazine du 8 janvier 2011 et au Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane.

Ils appellent les organisations démocratiques à populariser et soutenir ce devoir de mémoire pour rétablir la vérité historique et combattre les nouveaux négationnistes.

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Devoir de mémoire

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H
<br /> Pourquoi, à la lecture, de cet article, une nauséabonde impression se fait sentir, tant la haine transpire. D'où vient cette haine? D'une prétendue lutte des classes que beaucoup brandissent sans<br /> plus savoir à quoi ça correspond, mais par plaisir s'élever les classes entre elles. Le "saigneur de Billancourt" n'a t-il pas donné du travail à tant de gens: ouvriers, contremaîtres, cadres.<br /> Seriez vous là à vous dresser contre la réhabilitation d'un homme, peut être simplement assasiné dans sa prison, par des gens de votre trempe.<br /> Louis Renault n'a t'il pas participé comme personne à l'effort de guerre de 14-18? A t'il livré ne serait-ce qu'un blindé à l'armée allemande? Qu'en est-il d'un L'Oréal? D'un Hugo Boss? D'un Dior?<br /> Tous ces gens là qui aujourd'hui font du profit sur votre dos, alors qu'ils ont les mains bien plus sales que celles de Louis Renault qui a passé sa vie à mettre les siennes dans le cambouis et à<br /> ne surtout pas se préoccuper de politique.<br /> Vous vous trompez de cible, et à votre habitude, vous ne prenez pas la peine de faire le plus élémentaire travail d'histoire. Vous tentez de déformer la réalité des faits en ne précisant pas que la<br /> seule photo que vous utilisez date de 1938, date du Salon Automobile de Berlin.<br /> Heureusement que votre audience n'est plus ce qu'elle était.<br /> <br /> <br />
B
<br /> A propos du texte que l'historienne et militante communiste Annie Lacroix-Riz diffuse sur internet avec le concours d’anciens responsables CGT de Renault contre la décision de la cour d’appel de<br /> Limoges qui a condamné le centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane pour dénaturation grave de la vérité historique :<br /> - Selon Annie Lacroix Riz, le procès Renault s'inscrirait dans une prétendue volonté de réhabiliter le patronat français. Cette remarque à elle seule indique, dès le départ de l'article, que nous<br /> nous situons davantage de le champ idéologique que dans le champ historique, l'auteure puisant dans le registre habituel de la lutte des classes afin d'alimenter la sacro-sainte thèse de la<br /> revanche patronale, c'est-à-dire celle de la trahison des trusts (les 200 familles), qui se seraient ruées dans la collaboration pour se venger du Front populaire. Nous voilà bien dans le dogme.<br /> C’est en effet la thèse du PCF depuis plus de 60 ans. Et pour lui donner de la vraisemblance, il faut à tout prix que l'un des symboles de ce patronat tellement exécré, Louis Renault, soit<br /> évidemment d'extrême droite et qu'il ait financé la Cagoule. Comme pour toute thèse idéologique, les documents, les archives contemporaines, les preuves, ne comptent pour rien. C'est aussi bête que<br /> la thèse traditionnelle de l'extrême droite selon laquelle le sabotage des ouvriers communistes et les 40 heures seraient responsables de la défaite. Annie Lacroix-Riz insinue que si le dossier<br /> Renault des RG à la préfecture de police est presque vide, et qu'il ne vient donc pas étayer la thèse terroriste de la Cagoule, c'est que les archives ont disparu ! En résumé donc, si les textes<br /> existaient, ils prouveraient bien évidemment que Louis Renault était d'extrême droite et qu'il finançait la Cagoule... En réalité, Louis Renault n’a jamais financé de parti politique et encore<br /> moins des groupuscules extrémistes.<br /> Le lecteur honnête pourra mesurer l’objectivité d’une telle méthode.<br /> - A cela s’ajoute le procédé bien connu de l'amalgame, Annie Lacroix-Riz utilisant la carrière de François Lehideux pour condamner Renault avec lequel l’industriel n’a eu aucun lien pendant<br /> l’Occupation, l'auteure martelant de nouvelles insinuations sans le moindre fondement de preuves, à savoir que Louis Renault était d'accord avec la politique de Vichy. Aucun texte ne vient étayer<br /> cette nouvelle affirmation. Annie Lacroix-Riz a déjà imaginé que le constructeur aimait Mussolini avant-guerre (Quel texte ? Quelle archive ? Quelle simple allusion a-t-elle trouvée ?). Passons sur<br /> le "Hitler m'a dit", qui aurait servi à baptiser Louis Renault à la fin des années trente, formule piteuse qui ne vient pas de Saint-Loup, contrairement à ce qu'affirme A. Lacroix-Riz, mais de<br /> Lehideux, ancien ministre de Pétain, dont le témoignage douteux, comme ce fut souvent le cas, est encore retenu à charge contre Louis Renault. Voici donc une historienne communiste qui, pour servir<br /> sa thèse idéologique anti-patronale appelle à la rescousse le témoignage d’un ancien ministre de Vichy, contresignataire du second statut des juifs….<br /> - Je passe sur les longues envolées concernant la synarchie et autres divagations digressives dont le seul but est de masquer l'ignorance de l'auteure sur le fond du sujet: l'attitude de Louis<br /> Renault sous l'occupation et les archives de l’entreprise. Passons aussi sur le général Zuckertort, rebaptisé "Tuckertort" (sic). Tout ce qui ne sert pas le réquisitoire d’A. Lacroix-Riz est<br /> systématiquement escamoté, notamment le fait que Louis Renault n'a pas accepté l'ultimatum allemand du 1er août 1940, contrairement à d'autres industriels, n'envisageant des réparations au Mans que<br /> sous réserve d'acceptation du gouvernement français, qu’il a décliné la convocation d’un ministre du Reich, ce que peu de personnes auraient osé faire à cette date et qu’en outre, il n'a donné<br /> aucune instruction pour la réparation des chars contrairement à ce qu'affirme le compte-rendu du 4 août. Rappelons encore que lors de la réquisition des usines Renault par l’armée allemande, Louis<br /> Renault n’était pas encore rentré des Etats-Unis où il avait rencontré le président Roosevelt afin d’accélérer la production de chars pour l’armée française. Son intervention aux USA permettra<br /> notamment de standardiser la production des chars américains pendant la Seconde Guerre mondiale.<br /> Ce que la militante communiste et historienne Annie Lacroix-Riz oublie évidemment de rappeler dans son réquisitoire idéologique, c’est que l’Humanité clandestine, qui avait reparu grâce aux<br /> Allemands, appelaient les ouvriers à travailler sous la botte nazie, dès le 4 juillet 1940 (nous sommes à l’époque du pacte germano-soviétique) :<br /> Le journal se félicitait ainsi « de voir de nombreux travailleurs parisiens s’entretenir amicalement avec des soldats allemands (…) Bravo, camarades, continuez, même si cela ne plaît pas à certains<br /> bourgeois aussi stupides que malfaisants. La fraternité ne sera pas toujours une espérance, elle deviendra une réalité vivante ». Et le 13 juillet 1940, dans le même journal : « Les conversations<br /> amicales entre travailleurs parisiens et soldats allemands se multiplient. Nous en sommes heureux. Apprenons à nous connaître, et quand on dit aux soldats allemands que les députés communistes ont<br /> été jetés en prison pour avoir défendu la paix (…) on travaille pour la fraternité franco-allemande ».<br /> Et le 24 juillet 1940, l’Humanité lance un appel en faveur de la réouverture des usines sous occupation allemande :<br /> « Il faut organiser la reprise du travail et, pour ce faire, nous recommandons aux ouvriers :<br /> « 1. De s’assembler d’urgence à la porte de l’entreprise dans laquelle ils travaillent ;<br /> « 2. De s’organiser en comités populaires d’entreprise ;<br /> 3. de prendre tout de suite les mesures nécessaires pour faire fonctionner les entreprises en désignant un comité de direction parmi le personnel de chacune d’elles.<br /> « Devant la carence et le mauvais vouloir des capitalistes, les ouvriers ont le devoir d’agir, de procéder à l’ouverture des usines et de les faire fonctionner » (Cité par Gilbert Hatry, Louis<br /> Renault, patron absolu, 1982).<br /> - Notons encore l'absence de source directe sur l'entreprise, A. Lacroix-Riz allant puiser dans le fond qu'elle a déjà mille fois exploité, celui des renseignements de la résistance, sans rien<br /> apporter de nouveau sur la production, et multipliant au contraire les erreurs de fait. Or nous savons que ces comptes-rendus sont pour la plupart erronés et que, pour le moins, aucun historien<br /> sérieux ne se baserait uniquement sur de telles sources pour traiter de la collaboration économique. Rien sur les ordonnances de non-lieu obtenus par les PD-G des usines Renault et Caudron, rien<br /> sur les chiffres réels de production connus et publiés dès la Libération.<br /> La production des usines Renault pendant les 4 ans d’occupation correspond à la moitié de la production de la seule année 1939 pour la France et à 25% de celle du seul mois de mai 1940 pour l’armée<br /> française.<br /> Et comme l'auteure n'a rien de sérieux pour accuser Renault, elle brandit une invitation au Ritz où Louis Renault ne s'est jamais rendu... No comment.<br /> <br /> <br />
C
<br /> c'est toujours facile de récrire l'histoire comme elle nous arrange.....sauf que, mince, il y a encore des militants présents pour veiller au grain de notre devoir de mémoire.<br /> <br /> <br />