Exclusions et discriminations des jeunes afrodescendants en Amérique latine

Karol Assunção

« LES jeunes afrodescendants constituent l’un des groupes les plus durement touchés par les processus structurels d’exclusion, d’iniquité et de pauvreté », est-il précisé dans le rapport « Jeunesse afrodescendante en Amérique latine, réalités diverses et droits (non) respectés » rendu public lors de la Rencontre ibéro-américaine de l’Année internationale des Afrodescendants : Afro XXI, qui s’est tenue à Salvador de Bahia, au Brésil.

Le document élaboré par le Fonds de population des Nations unies (FNUAP) et la Commission économique pour l’Amérique latine (Cepal), présente un panorama général des jeunesses afrodescendantes en soulignant les profils démographiques et socio-économiques des jeunes, ainsi que l’importance de renforcer leur inclusion dans la société en général.

À partir d’informations émanant d’organisations afrodescendantes, le document signale que ces jeunes vivent une « triple exclusion » : ethnique en leur qualité de descendants d’Africains, sociale pour être pauvres ; et générationnelle. Les jeunes sont également confrontés à un quatrième type d’exclusion fondée sur le genre. « La jeunesse afrodescendante est foyer de plusieurs tension, et elle porte de nombreuses revendications qui pourraient être résumées comme suit : davantage d’inclusion dans la société, un plein accès au développement et à l’exercice de ses droits, et davantage d’espaces de participation et de décision par rapport aux adultes »

D’après le rapport, le Brésil, la Colombie, le Costa Rica, l’Équateur, le Salvador, le Guatemala, la Honduras, le Nicaragua et le Panama réunissent à eux seuls un peu plus de 24 millions de jeunes afrodescendants âgés entre 15 et 29 ans. Sur ce total, le Brésil est le pays affichant le plus grand nombre de jeunes afrodescendants (plus de 22 millions).

Le document précise par ailleurs que la majorité de cette jeunesse est urbaine. Difficultés d’accès aux biens et aux services publiques, violence, discrimination au travail et fort taux de mortalité pour causes externes figurent parmi les principaux problèmes que confrontent les jeunes. L’étude fait remarquer qu’au Brésil, par exemple, les probabilités qu’un jeune afrodescendant entre 15 et 17 ans soit assassiné sont 125,8% fois plus élevées que celles d’un jeune blanc.

La vie sexuelle et reproductive des jeunes est également évoquée. « Dans la plupart des pays on assiste à une plus forte incidence de la maternité chez les jeunes afrodescendants de 15 à 19 ans que chez le reste des jeunes. On a aussi remarqué un lien assez fort entre éducation et maternité chez les adolescents. Le taux de maternité à l’adolescence est beaucoup moins élevé chez les afrodescendantes mieux éduquées.

Le rapport attire l’attention sur les inégalités d’opportunités face à l’enseignement et au travail. Il est signalé que dans six des neuf pays étudiés le pourcentage de jeunes afrodescendants qui n’étudient ni ne travaillent est supérieur au reste.

« Dans ce contexte général où la jeunesse afrodescendante est victime d’un processus d’exclusion et de discrimination, nous rappelons que ces deux pratiques doivent être éradiquées car elle constituent une violation flagrante des droits de l’Homme. Du point de vue économique, certaines études insistent sur les coûts associés à la discrimination en soulignant que l’élimination d’un tel phénomène serait bénéfique pour la société en général. » (Tiré de Adital)

GRANMA

Afrodescendants dans l'état du GUERRERO au Mexique, sur cocomagnanville

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Caroleone