Des langues et des hommes : Les langues mayas

Publié le 26 Juillet 2012

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J'inaugure aujourd'hui une nouvelle série sur le thème des langues du monde, un thème que je rencontre bien souvent au détour de mes recherches sur les peuples premiers, sujet indissociable de ces derniers.

Et qui mérite notre attention, du moins dans la prise de conscience de la disparition de ces dernières.

Comment ne pas être inquiets de voir disparaître les langues des hommes ?

Comment parler d'eux si l'on ne connaît pas leur langue, comment peuvent -ils transmettre leurs savoirs et connaissances ancestrales en se servant de la langue des colons ?

Tout est alors décalé et non conforme.

Certains associations réagissent et font de la préservation des langues leur cheval de bataille, c'est le cas de sorosoro mais aussi de l'UNESCO .

Et c'est aussi bien souvent le cas d'indigènes qui prennent les choses en main dans leurs communautés et comme ils savent très bien défendre leurs droits et combattre pour ces derniers, je leur fais largement confiance.

 

J'ouvre bien sûr ce thème avec les peuples qui me tiennent le plus à coeur et vous ne serez donc pas surpris en voyant les mayas arriver en tête !!

Merci pour votre patience

 

caroleone

 

 

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Almanach maya

 

 

 

 

Les langues mayas

 

 


 

Famille : langues amérindiennes

 

Les langues mayas descendent d’une langue commune, le proto-maya, vieille d’environ 4000 ans.


Zone de répartition : zone maya du Mexique au Honduras :


-         Mexique du sud (Yucatan et Chiapas)

-         Guatemala (ensemble du territoire)

-         Belize

-         Honduras

-         Salvador


Nombre de locuteurs : 5 millions de personnes


Langues les plus parlées :

 

-         Le quiché : 2.500.000 locuteurs au Guatemala


-         Puis le yucatèque : 750.000 locuteurs au Mexique dans la péninsule du Yucatan

 

 

Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme


Maya du Yucatan 


"Tuláakal wíinik ku síijil jáalk'ab yetel keet u tsiikul yetel Najmal Sijnalil,
beytun xan na'ata'an sijnalil yetel no'oja'anil u tuukulo', k'a'abet u bisikuba bey láaktzilil yetel tuláakal u baatzile'.

 

( Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.)

 

 

Phonologie

 

 

Au niveau consonantique, les langues mayas présentent la particularité — vue d'un indo-européen-de posséder des consonnes éjectives qui sont produites avec un mouvement de la glotte plus ou moins simultané à la production de la consonne et le plus souvent un mouvement ascendant du larynx. C'est donc une consonne glottalisée utilisant un flux glottal, donc non pulmonaire, au même titre que les consonnes injectives.

 

Le système de voyelles comprend une disposition typique d'un grand nombre de langues, à savoir cinq voyelles qui optimisent la couverture du diagramme aperture-point d'articulation : /a/ ouvert, /e/ et /o/ semi-ouvert, et /o/ et /u/ fermés. Il y a en général une opposition de quantité au niveau phonologique : /a/ et /a:/, /e/ et /e:/, etc.

 

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Les groupes de langues


 

Le proto-maya s’est scindé en 5 groupes linguistiques entre 1600 et 700 av. JC.

 

 Ces 5 groupes comptent 29 langues dont voici les détails. Pour chaque groupe pour lesquels existe un article que j’ai réalisé sur ce blog, vous aurez le lien ainsi qu’une petite image, ne manquez pas d’en prendre connaissance :


 

1. Groupe CHOL (cholan-tzeltalan)

 

 

Branche CHOL


 CHOL (134.000 loc.) CHONTAL (40.000 loc.) Mexique


 CHOR’TI (Guatemala 30.000, Honduras 10)


Branche TZELTALAN


TZOTZIL (264.000 loc.)

 

TZELTAL (190.000 loc.) Mexique

 

 

 

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Les ch'orti'

 

 

 

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Les choles

 

 

 

 

tzeltales.jpgLes tzeltales

 

 

 

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 Les tzotziles

 

 

 

 

 

2. Groupe HUAXTEQUE (wasteca)


 

 CHICOMUCALTEQUE (chikomuselteko) éteinte Guatemala

 

 HUASTEQUE (wasteco) 150.257 locuteurs (San Francisco Chontla, San Luis Potosi et Tantotuya) Mexique

 

 

 

 


 

3. Groupe KANJOBAL-CHUJ (kanjobalan-chujean)

 


 

 Branche CHUJ (chujean)


       CHUJ (51.088 loc.) Guatemala


      TOJOLABAL (36.000 loc.) Mexique


Branche KANJOBAL (kanjobalan) 5 langues


      KANJOBAL-JACALTEQUE -  JACALTEQUE (98.300 loc.) Q’ANJOB’AL (145.300 loc.) Guatemala


      MOCHO (168) Mexique

 


 

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Les tojolabales


 

 

4. Groupe QUICHE-MAM (quichean-mamean)


 

Branche GRAND-MAM (grand mamean)


       IXIL-AWAKATEKO (18.000 loc.) Guatemala

      IXIL (69.000 loc.)


     MAM (545.000 loc.)


       TACANEQUE (Guatemala 10.000 loc., Mexique 1200 loc.)


      TEKTITEKO (Guatemala 1265 loc., Mexique 1000 loc.)


Branche GRAND-QUICHE


      Q’EQCHI’ ou kekchi (Guatemala 400.000 loc. Belize 9000 loc., Salvador 12.286 loc.)


      POCOM ou pocoman : POQOMAN (48.000 loc.), POQOMCHI (92.164 loc.) Guatemala


              QUICHE ou quichean :


      CAKCHIQUEL (450.000 loc.)


       QUICHE –ACHI : ACHI (85.500 loc.), K’ICHE (2.300.000 loc.) Guatemala


      TZ’UTUJIL (83.800 loc.)


       SACAPULTEQUE (sakapulteko) 36.823 locuteurs au Guatemala


      SIPACAPENO (sipakapense) 8000 locuteurs au guatemala


      USPANTEQUE (uspanteko) 3000 locuteurs au Guatemala


 

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Les cakchiquel


 

 

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Les quichés


 

 

5. Groupe YUCATEQUE (yucatecan)


 

 Branche MOPAN-ITZA


      MAYA ITZA Guatemala 12 locuteurs)


     MAYA MOPAN (Belize 8375 loc., Guatemala 10375 loc.)


Branche YUCATEQUE –LACANDON


     LACANDON (lakantun) 1000 locuateurs au Mexique


       MAYA YUCATEQUE (Mexique 700.000 loc. Belize 5000 loc.)

 

 

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Les lacandons

 

 

 

 

 

 

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Les langues mayas menacées

 

Le tz’utujil est la langue la plus menace aujourd’hui. Avec seulement une poignée de locuteurs natifs, très âgés et des jeunes générations dont la langue maternelle est l’espagnol, cette langue maya rique de s’éteindre très prochainement.

D’autres langues telles le lacandon, le mocho, le tektiteko et l’awateko sont proches de l’exticntion.

Toutes ces langues sont considérées comme » sérieusement en danger « par l’UNESCO.

D’autres langues sont classées « en danger » : ce sont le sakapulteko, le sipakapense, le tz’utujil, le caqchikel, l’akatejo, le ch’orti, le chontal et le mopan. (Sources sorosoro)

 

 

Deux vidéos en langue tektiteko

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Dictionnaire maya

 

 

On peut trouver sur la toile des dictionnaires de langues premières, c’est le cas pour les langues mayas dont vous trouverez des cours de langue, de prononciation, le dictionnaire classique maya-espagnol, le vocabulaire, la grammaire etc….

 

Retrouvez le dictionnaire maya  ICI

 

 

 

Le livre maya par excellence : Le popol-vuh

 

 

Le Popol Vuh est un texte mythique relatant l'origine de l'univers, que l'on pourrait comparer au livre de la Genèse de la Bible. Il est écrit en quiché (k'iche' : se prononce kítchè), une variante du maya parlée au Guatemala.

Un manuscrit a été rédigé en caractères latins, au XVIe siècle.

Il a été découvert par le prêtre Francisco Jiménez au début du XVIIIe siècle. Il a recopié le texte et réalisé une traduction en espagnol. Seuls quelques extraits ont été publiés.

Au milieu du XIXe siècle, l'abbé Charles Brasseur de Bourbourg se rend au Guatemala. Il redécouvre ce texte et publie une traduction en français, sous le nom de Popol Vuh.

 

Voici les premières lignes du livre, dans une orthographe et une ponctuation modernisées (de l'édition de Sam Colop) :

 

Quiché

Are uxe‘ ojer tzij
  waral K‘iche‘ ub‘i‘.
Waral
  xchiqatz‘ib‘aj wi
  xchiqatikib‘a‘ wi ojer tzij,
utikarib‘al
uxe‘nab‘al puch rnojel xb‘an pa
  tinamit K‘iche‘
  ramaq‘ K‘iche‘ winaq.

Traduction française

« C'est la racine de l'ancienne parole
  de ce lieu nommé Quiché
Ici
  nous écrirons,
  nous installerons l'antique parole,
l'origine
le commencement de tout ce qui a été fait dans la
  nation quiché
  pays du peuple quiché. »




 

 En savoir plus sur le popol vuh sur wikipédia  ICI

 

 

La langue maya dans les codex : la bande dessinée précolombienne

 

Le codex de Madrid ou codex tro- cortesianus

 

 

 

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Le codex Tro-Cortesianus (ou Codex de Madrid) est un codex maya de la région de Campeche ( XIIe -XVee siècle). Il est composé de 56 feuillets de papier végétal « amate » plié en accordéon.

Le Codex Madrid est le mieux conservé et le plus long des 3 codex mayas avec ses 112 pages (70 pages pour le codex Troano et 42 pages pour le codex Cortesianus). Il est composé de 56 feuillets peints sur les deux faces. Arrivé au bout du cinquante-sixième feuillet, le scribe a retourné le manuscrit et a commencé la page 57 au dos de la page une. Comme pour le Codex de Dresde, les pages sont divisées horizontalement par des traits rouges. Chaque page possède une bordure rouge.

 

 

Le codex de Dresde

 

 

 

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Le codex de Dresde (ou Codex Dresdensis) est un manuscrit maya de la région de Chichén Itzá (XIIe-XVe siècle). Il est composé de 39 feuillets de papier végétal « amate » plié en accordéon.

C’est un manuscrit pictural précolonial qui présente le calendrier et les rituels associés. Le texte qui se trouvait dans la partie supérieure de chacune de ses feuilles a été effacé par l’eau ou l’humidité: la chambre forte où il était conservé fut inondée lors du bombardement allié sur la ville pendant la Seconde Guerre Mondiale (du 13 au 15 février 1945). D’après les spécialistes, le Codex de Dresde est le plus beau des codex mayas.

 


 

Le codex de Paris


 

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 Le codex de Paris (ou Codex Peresianus) est un codex manuscrit maya du XIIIe siècle (Palenque, Chiapas). Il est composé de 11 feuillets de papier indigène « amatl » plié en accordéon, écrits recto-verso. Il est actuellement à la Bibliothèque nationale de France à Paris.

Après le Codex de Dresde, il s'agit du deuxième des quatre codex maya actuellement connus.

 


 

Le codex Grolier

 

 

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Un quatrième Codex Maya semble avoir été découvert dans les années 1970. Ce  fragment de onze pages appelé Codex Grolier aurait été trouvé dans une grotte mais n’a pas été authentifié de façon formelle. Conservé dans un musée au Mexique, il n'est pas exposé aux yeux du public. Ses pages sont bien moins complexes que celles des autres codices, les dieux y sont grossièrement représentés. Chacune représente un héros ou un dieu, tourné vers la gauche. Le haut de page est marqué d'un nombre tandis que le bas de page gauche présente apparemment une liste de dates.

 

Vous pourrez en apprendre plus sur les codex sur cocomagnanville ICI

 

 

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Glyphes - Museo del sitio Palenque

 

 

Caroleone

 

 

Sources : wikipédia, sorosoro, tlfq.ulaval.ca,lexilogos dictionnaire maya en ligne

 

 

 

 

 


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