CUBA à l'honneur : José Marti, l'éducateur

Publié le 4 Janvier 2012


CUBA se conjugue au socialisme

 

 



JOSE MARTI, leçons de choses sur l'éducation

 

 

 

 

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L’année de Cuba ne pouvait commencer sans évoquer l’homme auquel se réfèrent les révolutionnaires, celui qui a fait germer dans les cervelles ses petites graines d’humanisme, de droit humain et d’éducation, de poésie, de celui qui a fondé le parti républicain à Cuba.
Un homme complet, un héro martyr qui a si bien su dire les choses dans toute leur simplicité avec des mots qui restent gravés dans les mémoires et qui guident nos pas sur les chemins de la vie.

Voici un texte qui rend hommage à l’éducateur et qui nous montre que même à notre époque, les principes qu’il a mis en avant sont toujours d’actualité et dignes d’être en bonne place dans nos revendications.

Bonne lecture

caroleone


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Je cultive une rose blanche
En juin comme en janvier
Pour l’ami sincère
Qui me tend franchement la main

Et pour la personne cruelle qui déchire
Le cœur qui me fournit la vie,
Je ne cultive ni agaces ni épines :
Je cultive une rose blanche.

José Marti

 

 


 

 

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De grandes leçons d’humanisme, d’éducation et de sagesse à tirer de ce petit bonhomme de cubain.

Au milieu de toutes les qualités et de toutes les valeurs que représente l’homme José Marti, je vais commencer par un rôle qui tient une importance clé à mes yeux et qui peut nous servir d’exemple actuellement : l’EDUCATION.

José Marti (1853/1895) est sans conteste la figure la plus importante du XIXe siècle cubain. Cité par les révolutionnaires de Fidel Castro comme « l’auteur intellectuel » et l’inspirateur de la révolution cubaine, il est à l’origine de la création au XIXe siècle de la conscience continentale d’une Amérique métisse, celle qu’il nomma « Notre Amérique » en opposition à l’Amérique anglo-saxonne.

C’est par hasard que Marti a été maître et professeur au sens « scolaire » du terme encore qu’il faille préciser que la structure même de sa personnalité fait que, chez lui, le contingent exprime le permanent.
Un des maîtres à penser de Marti en la matière se nomme José de la Luz y Caballero qui a imprégné la génération qui a précédé celle de Marti et a légué des enseignements fondamentaux.
Un autre maître à penser de Marti se nomme Rafael Maria Mendine et s’est de lui que Marti tient tous ses engagements. Mendine était un professeur de Marti, il avait créé dans son école une atmosphère de poésie et de culture qui nourrit l’activité créatrice de Marti et à laquelle il s’éveilla aux sentiments et à l’intelligence.



Son expérience en tant que professeur

-    Madrid : Il fait ses « armes » comme précepteur de deux enfants, il a 18 ans


-    Saragosse : Il acquière quelques licences : droit civil, droit canon, philo, lettres


-    Guatemala : Il enseigne la littérature et la dissertation à l’école normale centrale
                    
  Il enseigne à l’université la littérature allemande, française, anglaise et italienne

-    La Havane 1878 : Il enseigne au collège d’enseignement primaire et secondaire Hernandez y Plasencia


-    Venezuela 1881 : Collège Sainte Marie, chaire de langue et littérature française


-    New York : création de le revue mensuelle « L’âge d’or », revue destinée à distraire et instruire les enfants d’Amérique. Il devient l’animateur de la ligue de l’instruction qui défend les ouvriers de couleur. Il revient à l’enseignement comme professeur d’espagnol à la Central High School.

 

 

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L’âge d’or

Quels messages veut-il faire passer dans l’âge d’or ?

Il veut que les petits américains sachent comment se font toutes ces choses de verre et de fer, ses machines à vapeur, les ponts suspendus et la lumière électrique.


  "Lorsqu’un enfant voit une pierre colorée, je veux qu’il sache pourquoi la pierre a des couleurs "


"  Nous travaillons pour les enfants parce que ce sont eux qui savent aimer, parce qu’ils sont l’espérance du monde ".



Définitions de l’éducation selon José Marti



-    «  L’éducation (  ) doit apprendre aux hommes à obtenir librement et honnêtement les moyens qui leur sont indispensables pour vivre dans l’époque à laquelle ils appartiennent, sans négliger pour autant la délicatesse et les aspirations supérieures et spirituelles de ce que l’être humain a de meilleur en lui. »

-    «  L’éducation a envers l’homme un devoir auquel elle ne peut se soustraire : l’adapter à son époque sans la détourner de la grande finalité humaine. »

-    « Eduquer, c’est donner à l’homme les clés du monde, qui sont l’indépendance et l’amour, et l’armer pour qu’il puisse parcourir l’univers du pas allègre qui est celui des hommes libres naturels. »



Marti distingue nettement éducation et instruction :



La première intéresse les sentiments


Et la deuxième concerne la pensée

Mais il faut reconnaître qu’il n’y a pas de bonne éducation sans instruction puisque les « qualités morales gagnent en valeur lorsqu’elles sont rehaussées par les qualités de l’intelligence ».

Il pense que chaque époque exige des institutions et des formes d’éducations appropriées :


«  A un monde nouveau, il faut une vie nouvelle ».

Il émet également l’idée qu’il est dangereux d’éduquer un enfant en dehors de sa patrie :

«  Le danger qu’il y a à éduquer les enfants en dehors de la patrie est presque aussi grand que la nécessité dans les pays en voie de formation de les éduquer là où ils peuvent acquérir les connaissances qui leur permettront de développer leur pays naissant. »


« Le danger est grand car on ne saurait cultiver des orangers pour les planter en Norvège ni des pommiers pour qu’ils donnent des fruits en Equateur : à l’arbre exilé, il faut conserver la sève natale pour qu’il puisse prendre racine une fois replanté dans sa terre d’origine ».



En cela je retrouve le principe qui est mis en place dans la fondation CHAMANGA créée par Anne-Marie Sendic en Uruguay : lorsque les élèves boursiers ont terminé leurs études, ils sont tenus moralement de rester un ou deux ans sur le territoire afin de faire profiter un peu de leur savoir acquis sur place . C’est judicieux et créatif, porteur d’avenir puisque ces jeunes doivent par ailleurs donner un peu de leur savoir pour former des jeunes.

 

 

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Trois questions soulevées par l’éducation selon Marti

-    Comment former des hommes bons sinon par l’amour ?


-    Comment faire en sorte qu’ils soient libres si ce n’est en leur permettant de vivre en liberté ?


-    Comment les rendre utiles si ce n’est par les connaissances scientifiques des forces de la nature ?
-   
Pour Marti l’éducation est un acte d’amour. Il prône la création de maîtres « missionnaires » capables de mener une campagne de tendresse et de science, de maîtres itinérants qui soient des hommes de dialogue et non pas des pédagogues pédants.

Le principe de l’individualité

Il pense qu’il est le facteur essentiel de l’éducation et elle sera présentée par les pédagogues européens du début du XXe siècle comme l’élément régulateur de l’éducation. Marti pense que l’étude est le « chemin de fer mais el caractère, l’individualité de l’enfant, voilà la locomotive ».
Par cette voie, il arrive même à formuler un concept d’auto-apprentissage : l’éducation c’est l’effort que fait l’homme pour guider ses propres forces.

Mise en avant de l’éducation populaire

Il la considère comme la base du progrès des peuples :

«  L’éducation populaire ne signifie pas exclusivement que la classe pauvre est éduquée mais que toutes les classes de la nation, c'est-à-dire le peuple lui-même soit bien éduqué ».


Une telle éducation d’autre part est l’unique moyen de parvenir à la démocratie car, et ce sont les propres termes de Marti, « un homme ignorant est en passe de devenir un animal et un homme instruit dans la science et la conscience est en voie de devenir dieu et il n’y a pas là, à hésiter entre un peuple de dieux et un peuple d’animaux."

Sa conception de le politique éducative donne la prépondérance aux principes de l’éducation nationale, de la liberté de l’enseignement et de l’enseignement obligatoire.


L’éducation scientifique

Dans une société instruite synonyme de « peuple libre », on éduque pour la liberté tout comme l’amour forge l’homme bon.
Il oppose à la formule «  éducation classique », celle d’éducation scientifique magnifiée par un amour poétique de la nature, naturalisme spiritualisé, non biologique ou matérialiste proche de Rousseau.
Comme les autres grands éducateurs latino-américains de l’époque, Marti a ouvert dans le domaine pédagogique un chemin dont il reste une importante partie à parcourir.

Education des populations rurales

« Le maître qui va enseigner à la campagne doit pour pouvoir faire œuvre véritablement fructueuse, bénéficier d’une préparation adaptée aux besoins du paysans, riche d’une connaissance intuitive et empirique différent de l’homme de la ville. »

A propos des travailleurs cubains noirs du tabac qui ont « migré aux Etats-Unis

« Il n’y a aucun danger de guerre des classes à Cuba. L’homme veut dire l’homme plus que le blanc, le mulâtre ou l’homme noir. Les âmes des hommes et des nègres blancs sont montées ensemble à la bataille où elles ont combattu et sont mortes pour le pays."

 

D'abord admiratif envers le pays de liberté qu'il croit voir en les Etats-unis, il prendra rapidement la mesure de la menace que le géant expansionniste constitue pour l'autonomie des jeunes nations d'Amérique latine.

 

 

 

L’éducation des femmes


Il met en garde contre l’attitude aliénante qui consiste à accorder trop de valeur à la beauté des femmes, ce qui reviendrait à les considérer comme une chose :

«  L’éducation et la formation que la femme reçoit ne doivent pas nier son identité en tant qu’être humain de sexe féminin mais au contraire le renforcer et lui permettre de s’assumer en toute dignité et sûreté en tant que personnes et que membre de la société. »

« Il faut former la femme de façon qu’elle n’ait pas à vendre ses faveurs pour pouvoir acheter du pain et qu’elle puisse naviguer seule sur une mer démontée… »

L’éducation des indiens

Il impose de dispenser aux indiens une éducation qui correspond à leur situation, à leurs possibilités et à leurs besoins les plus urgents…la terre, ses difficultés d’utilisation, les avantages que l’on peut en tirer, les différentes ressources naturelles….

« Un peuple n’est pas indépendant lorsqu’il est libéré de ses chaînes : il commence à l’être lorsqu’il a extirpé de son être les vices de l’esclavage honteux….l’habitude de la servilité, toute trace de la faiblesse et de la vile flatterie qui permettent aux despotes d’exercer leur domination sur les peuples esclaves « .



Sur le racisme

Raciste est un mot confus et il convient de l’éclaircir. L’homme n’a aucun droit spécial du fait qu’il appartienne à une race ou à une autre : qu’on dise homme et l’on dit tous les droits. Le noir parce que noir n’est pas inférieur ni supérieur, à aucun autre homme. Le blanc qui dit « ma race » pèche par redondance, le noir qui dit « ma race » pèche par redondance ».




Encore des citations


«  L’éducation commence avec la vie et ne prend fin qu’avec la mort…… »


« L’esprit ne cesse d’évoluer et va s’enrichissant et se perfectionnant au fil des années. "
«  Tout ce qui divise les hommes, tout ce qui les spécifie, les isole ou les parque est un péché contre l’humanité ».


« Tout homme a deux mères, la nature et les circonstances « .

 

 

 

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                                                La statue de José Martí veille sur la Place de la Révolution

 




Notre Amérique sur Cocomagnanville

 

 

Un autre texte de José Marti traduit par Jacques-François Bonaldi, sur le site Cuba solidarity project:


 

ADIEU. SOIS JUSTE - Les « Testaments » de José Martí (1895)

 

 

SOURCES : le texte de Ricardo Nassif et sur le net

 

 

Caroleone

 

 

 

 

 

 

 


Rédigé par caroleone

Publié dans #Devoir de mémoire, #Cuba, #José Marti

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C
<br /> Bonsoir Serge,<br /> <br /> <br /> Je suis revenue plus tôt que prévu et j'ai trouvé la réponse à ta question...ouf !!C'est une faute de frappe, il fallait lire négres au lieu de régnes, ça m'arrive souvent et heureusement que tu<br /> l'as vue !! J'ai dû buter sur le mot "nègre" que je n'aime pas trop pour dire la vérité !!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Voici le texte et j'ai rajouté un petit complément en prime....merci encore.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A propos des travailleurs cubains noirs du tabac qui ont « migré aux Etats-Unis<br /> <br /> « Il n’y a aucun danger de guerre des classes à Cuba. L’homme veut dire l’homme plus que le blanc, le mulâtre ou l’homme noir. Les âmes des hommes et des nègres blancs sont montées<br /> ensemble à la bataille où elles ont combattu et sont mortes pour le pays."<br />  <br /> D'abord admiratif envers le pays de liberté qu'il croit voir en les Etats-unis, il prendra rapidement la mesure de la menace que le géant expansionniste constitue pour l'autonomie des<br /> jeunes nations d'Amérique latine.<br />  <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br />
S
<br /> Bonjour Caro,<br /> <br /> <br /> Voilà encore un travail qui augure bien des joies à venir de ton année Cuba.<br /> <br /> <br /> Encore une fois ton travail nous offre de quoi réfléchir et méditer.<br /> <br /> <br /> A l'heure où le monarque s'échine à casser notre éducation nationale, les textes de José Marti sur l'importance primordiale de l'éducation dans<br /> l'émancipation de l'homme nous permettent de mieux comprendre pourquoi la destruction de notre système éducatif fait partie des priorités du pouvoir en place.<br /> <br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> <br /> PS : Je ne comprends pas la phrase ci-dessous.<br /> <br /> <br /> « Il n’y a aucun danger de guerre des classes à Cuba. L’homme veut dire l’homme plus que le blanc, le mulâtre<br /> ou l’homme noir. Les âmes des hommes et des règnes blancs sont montées ensemble à la bataille où elles ont combattu et sont mortes pour le<br /> pays."<br />
C
<br /> <br /> Bonjour Serge,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je ne retrouve plus le passage de cette phrase, c'est vrai que j'ai dû mal la retranscrire, tu as vu mon écriture, c'est un vrai combat pour moi que de relire mes notes !!<br /> <br /> <br /> Aussi, comme je pars en réunions, je vais rechercher ma source en rentrant et sinon, je la supprimerais, parce qu'en effet cela n'est pas clair.<br /> <br /> <br /> J'ai d'autres citations plus sympas de plus sur le racisme.....<br /> <br /> <br /> Merci pour ta perspicacité en attendant, cela me fait toujours plaisir lorsque l'on trouve des erreurs dans mes textes, si tu savais comme c'est mon rêve de chaque jour !!<br /> <br /> <br /> Parfois, j'écris des erreurs volontaires pour voir si ça passe !! C'est pas le cas sur ce texte .....<br /> <br /> <br /> A plus tard.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br /> <br />