[cspcl-fr] Le peuple organisé de Mitzitón dénonce une attaque de paramilitaires
Publié le 30 Décembre 2010
Le peuple organisé de Mitzitón dénonce une attaque de paramilitaires
Le peuple organisé de Mitzitón, Chiapas, adhérent à l'Autre Campagne.
Le 26 décembre 2010.
À la Commission Sexta,
Aux Conseils de bon gouvernement,
Au Congrès national indigène,
À la Sexta internationale,
À tous les adhérents à la Sixième Déclaration de la forêt Lacandone,
Aux centres des droits de l'homme non gouvernementaux,
Aux médias libres et indépendants,
Avant tout recevez un salut des hommes, femmes, filles et garçons et
personnes âgées du peuple organisé de Mitzitón adhérent à l'Autre
Campagne. En ces jours qui sont jours de fête dans beaucoup de lieux,
notre cœur est fort mais en même temps nous ne sommes pas tranquilles à
cause de tout ce que nous font les paramilitaires. Cette fois, comme nous
l'avons déjà fait, nous écrivons pour dénoncer les attaques que nous avons
reçu de la part des paramilitaires de l'Armée de Dieu "Alas de Águila"
[Ailes d'aigle].
Le 23 décembre aux environs de 18 h 30, quatre de nos compañeros ont été
attaqués alors qu'ils se rendaient à la maison ejidale. À quelques mètres
de celle-ci, un groupe d'une vingtaine de paramilitaires les attendait.
Comme il faisait nuit tous n'ont pu être reconnu mais ont quand même été
reconnu Miguel Díaz Gómez, Luis Rey Pérez Heredia, Carmen Gómez Gómez,
Feliciano Jiménez Heredia, Roberto Jiménez Heredia, Victor Heredia
Jiménez, Tomás Díaz Gómez et Julio Hernández Gómez.
Ces paramilitaires commencèrent à frapper nos compañeros et trois d'entre
eux, Manuel de la Cruz Vicente, Julio de la Cruz Vicente et Lucio de la
Cruz Vicente, en se débattant et en luttant réussirent à s'échapper. Ils
ont été copieusement frappés et ils leur ont entaillés la tête, parce
qu'ils ne les ont pas seulement frappés avec leurs poings mais également
avec des bâtons et des pierres. Mais le compañero Domingo de la Cruz
Vicente n'a pas réussi à s'échapper et ils l'emmenèrent à la maison de
Francisco Gómez Díaz et de Gregorio Gómez Jimémez où les paramilitaires
ont fait une prison pour nous enfermer. C'est derrière une grille d'un
mètre et demi qu'ils l'ont mis et là ils l'ont enduit d'essence, l'ont
uriné dessus, l'ont déshabillé et continuèrent à le frapper pendant une
heure. Ce compañero a été terriblement frappé, ils l'ont traité comme même
un animal ne doit pas être traité et déjà bien maltraité ils l'ont emmené
dans une camionnette près de la maison ejidale et l'ont laissé là.
À 20 h 30, ils se mirent à mitrailler près de l'endroit où se situe notre
panneau Adhérents à l'Autre Campagne, on a entendu beaucoup de tirs, ils
ont peut être vidé un ou deux chargeurs. Aux environs de 23 heures, les
quatre compañeros étaient revenus à leur maison, là arrivèrent une
nouvelle fois les paramilitaires voulant les sortir de leur domicile pour
pouvoir les tuer. Deux camionnettes arrivèrent sans lumières. Il y a deux
entrées à leur maison et quand ils virent le véhicule sans lumière, ils se
cachèrent et ils arrivèrent à entendre ce que disaient ces paramilitaires.
Et ils virent que les paramilitaires Roberto et Feliciano se mirent à
tirer des balles à 300 mètres de la maison.
Après, à l'aube, vers 2 heures du matin, ils mitraillèrent une autre fois
depuis la maison de Gregorio. Depuis cette nuit, presque toutes les nuits
ils tirent et les balles passent près de la maison de nos compañeros entre
autre du compañero Pedro Díaz Gómez.
Où est la justice, la punition pour ceux qui violent les droits
qu'affichent tant le mauvais gouvernement de l'État que le gouvernement
fédéral ? Nous avons déjà beaucoup de dénonciations publiques, cela est
suffisant pour qu'ils enquêtent, nous avons déjà donné des preuves et en
portant les dénonciations aux autorités des agressions, de la coupe
clandestine [de bois, ndt] et de toute sorte de délits que ces
paramilitaires commettent à notre encontre et ils ne font rien, ni ne
respectent leur parole, parce que pour eux leur parole ne vaut rien, pour
cela leurs représentants viennent ici et signent des accords et ensuite
font comme si rien ne s'était passé.
Le mauvais gouvernement continue à dire que le problème est religieux, une
fois de plus nous voulons qu'il soit clair que nous respectons la croyance
de chacun, ce avec quoi nous ne sommes pas d'accord et que nous n'allons
pas permettre est que des délits dans notre communauté continuent à être
commis et que l'on continue à utiliser l'Armée de Dieu "Alas de Águila"
pour nous attaquer et empêcher notre lutte, notre organisation et notre
chemin vers l'autonomie et les droits que nous avons comme peuple indigène
que nous sommes.
Ce dimanche 26 décembre nous nous somme réunis en assemblée générale où a
été décidé d'exiger le respect de l'accord signé avec les fonctionnaires
du mauvais gouvernement le 5 juillet dernier et qui jusqu'à maintenant n'a
pas été respecté, le déplacement des paramilitaires, le gouvernement pour
cela demande un mois pour négocier avec ceux de l'Armée de Dieu et jusqu'à
maintenant rien a été fait.
Le peuple a déjà pris sa décision, il est fatigué de tant de torture et de
menaces. Nous voyons comment ces paramilitaires se sentent chaque fois
plus forts et pour cela continuent à nous frapper, à tirer, à chercher à
nous provoquer. Si quelque chose arrive à notre village le responsable
directe sera Juan Sabines Guerrero et Felipe Calderón Hinojosa, pour avoir
donner l'impunité à des délinquants paramilitaires et ne pas accomplir
leur promesse qu'ils ont promis et signé au peuple de Mitzitón.
Cordialement
Le peuple organisé de Mitzitón, adhérent à l'Autre Campagne.
http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=799