La joyeuse fête des morts des mexicains

Publié le 29 Octobre 2013

 

Les mexicains et la fête des morts : la bonne humeur au rendez-vous !

 

 

 

Calavera-Le-Paysancalavera le paysan

 

 

Profitez-en,  la fête des morts relatée par une païenne, ça vaut de l’or !!

Mais, j’aime tellement ce peuple que je l’aime avec toute ses traditions et ses coutumes, hormis celles liées au capitalisme et à la gloire du fric !!

Alors, bonne lecture et positivons la mort, j’aime assez cet exemple de fêter les morts dans la gaieté !!

 

Caroleone

 

 

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Il vaut mieux que l'indien demande au ciel
De le débarrasser de la vie

Parce que, mort, c'est bien mieux :
ll n'a plus à souffrir. »

 

Chanson populaire

 

 

 

Calaveras-01a.jpg

 

 

 

C’est le 2 novembre au moment de la toussaint que se révèlent les attitudes fondamentales devant la mort des indiens et mexicains qui partagent des traits communs à son égard : fierté, mépris du danger, vision tragique du monde……

La fête des morts chez les mexicains n’est pas une triste journée vouée au recueillement des disparus comme c’est le cas dans notre pays.

Les « dias de los muertos » sont l’occasion de se retrouver, les vivants et les morts pour faire la fête.

 

L'esprit Mexicain est entièrement traversé par le goût pour la morbidité, une fascination pour la mort que l'on constate dans de nombreux domaines et surtout dans l'artisanat populaire. Dans tous les lieux de passage touristique, on rencontre des artisans vendant des articles d'un plus ou moins bon goût pour un européen, tels des squelettes en bois de taille humaine, des têtes de mort, d'angelots étranges et de monstres mythiques. Souvent les couleurs sont vives. Le touriste comprend mal cette attirance malsaine pour le morbide et pense à de la simple dérision. Ici, pourtant, la mort est une chose que l'on ne semble jamais prendre au sérieux. Nous, Européens, nous avons du mal à les comprendre.

 

 

 

 

 

 

 

« Nous ne sommes que venus dormir, Nous ne sommes que venus rêver !
Est-il vrai, est-ce possible que nous soyons venus sur la terre pour y vivre ?
Ainsi que l'herbe à chaque printemps, nous nous transformons :
Elle reverdit, elle jette ses bourgeons, tout comme notre cœur.
A peine notre corps a-t-il fait quelques fleurs
Qu'il s'en retrouve tout flétri... »

« La vie est un songe » - Poème aztèque

 

 

L’origine de la fête des morts

 

Ce culte de la Mort, si fort et si présent au Mexique trouve son origine dans le souvenir de Mictecacihuatl qui, dans la mythologie aztèque, se présente comme la reine de l'inframonde, le Mictlan. Cette « Dame de la mort », épouse du seigneur de la mort, Mictlantecuhtli, veillait sur les sépultures et les os des morts... D'un autre côté, elle présidait aussi les festivités dédiées aux morts : son culte est probablement à l'origine de la tradition mexicaine de la Santa Muerte ainsi que de la figure emblématique de la fête des morts mexicaine, la Catrina.

 

 

 

Posada-Calavera-Catrina-01a                                                                             La catrina de Posada

 

 

La calavera

 

L’artiste José Guadalupe Posada a permis de populariser les calaveras, petits poèmes satiriques sur la mort ridiculisant les vivants dont souvent les hommes politiques et les gens célèbres.

 

 

la calavera

 

 

 

 

 

Autour des friandises

 

 

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Les deux jours qui précèdent le 2 novembre, on s’échange des friandises funèbres en sucre, têtes de mort (calaveras), objets symboliques. La coutume veut qu’on les offre aux êtres aimés, à ses enfants et ses parents.

Les plus appréciés sont celles qui sont de taille réelle et affichent sur un bandeau frontal le nom de l’heureux bénéficiaire.

 

Le pain des morts

 

 

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C’est une délicieuse brioche ronde au café décorée de tibias et complétés par des galettes qui cachent un tibia en guise de fève. On tire les morts comme on tire les rois !

 

Rendez-vous au cimetière

 

Le 1er novembre, c’est au cimetière que l’on donne rendez-vous aux morts pour faire la fête et banqueter sur les tombes.

Parmi les populations indiennes, ce rite est des plus frappants.

 

Au Chiapas, les Chamulas se livrent à une étrange cérémonie :

 

Le matin, les vivants viennent apporter des offrandes aux morts (ce qu’ils aimaient), ainsi que des œillets d’inde (campexochitl en nahuatl), afin de leur rappeler le parfum de leur terre. On leur parle, on les appelle au son des guitares et de l’accordéon.

La nuit, les lanternes brûlent afin de guider le retour des âmes. Les grandes portes qui recouvrent les tombes sont ouvertes après une longue attente. A l’aube, les âmes peuvent enfin établir le contact avec les mortels.

 

 

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Les tarasques de l’île de Janitzio, célèbrent aussi une mémorable nuit des morts. Après une joyeuse kermesse, toutes les femmes s’esquivent avec leurs enfants pour aller piqueter de bougies un champ que rien ne désigne comme un cimetière. Là aussi, s’amorce le long dialogue avec les morts.

 

 

 

 

Le-Jour-des-Morts-01arivera.jpg                                                           Le jour des morts Diego rivera

 

 

 

 

 

A Tepotzlan

 

 

El día de los Muertos fait presque deux semaines d’événement, puisque ici on conserve toujours la coutume de la Octava—huit jours après le retour des morts, c’est l’heure de leur départ.  On refait tout—altars, pèlerinage au Panthéon, repas, les vagues de gens qui vont de porte en porte avec des calabazas illuminées de bougies pour demander “limosna.”

 

 

Hommage aux enfants morts

 

La fête du 1er novembre est dédiée aux enfants  ( Angelitos ) qui ont quitté le monde des vivants et le jour suivant le 2 Novembre est consacré aux adultes.
   Dans les campagnes, pour se rendre au cimetière souvent l'on s’entasse  dans un vieux bus bariolé. Il n’y a quasiment que des femmes et des enfants, les hommes suivent dans leurs vieilles coccinelles ou parfois à cheval, chargés de fleurs multicolore.

 

 

 

cimetiere music

                                                                  C'est la fête au cimetière !

 

 

 

 SOURCES : viva.mexico, mexique voyage.com et livre perso

 

Caroleone

 

 

Article publié la première fois le 31/10/2011

Mise à jour le 24/10/2013

 

 

Les fêtes indigènes dédiées aux morts ont été inscrites au patrimoins culturel immatériel de l'humanité en 2008. Voir ci-dessous le lien :

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique

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S
<br /> Bonjour Caro, <br /> <br /> <br /> Pour moi, les vrais chagrins sont solitaires. Je ne vais jamais non plus sur les tombes, je n'ai pas besoin d'afficher mes sentiments. Ma relation avec les disparus se trouve dans mon coeur et ne<br /> regarde personne. La "pompe" des enterrements, le cercueil, la pierre tombale et son entretien ne sont là que pour s'afficher aux yeux des autres.<br /> <br /> <br /> Tiens, ré-écoutons Ferrat  et son "Alléluia" sur le besoin réel de participer aux enterrements du voisinage dans nos campagnes.... <br /> <br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=Xv25Mhm0Ync<br /> <br /> <br /> Et associons pour une fois Brassens et ses "funérailles d'antan" ...<br /> <br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=t0R4g2Hw7GI<br /> <br /> <br /> Bonne journée.<br />
C
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonsoir Serge,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je suis bien d'accord avec toi mais néanmoins tu sais que l'on respecte les volontés des défunts, en fait je crois bien que c'est la première question qui se pose à nous lorsqu'ils partent. Pour<br /> le cas de mon grand-père même s'il était coco il était croyant, bon, cela ne se voyait pas beaucoup certes mais il avait réglé tous les détails, la place était prête auprès de sa femme et son<br /> fils, le rapatriement du corps prévu etc, donc, on a suivi ses volontés.<br /> <br /> <br /> Pour mon père qui n'avait pas laissé de consignes, j'ai influencé ma mère et mes soeurs pour qu'on le fasse incinérer car il en parlait souvent quand nous étions enfants et il a été le premier<br /> incinéré de la famille ce qui a pas mal choqué, mais on ne regrette pas.<br /> <br /> <br /> Ensuite ce qui est choquant c'est que peu importe le feu ou la terre, la messe ou rien, la mort coûte cher et nourrit une mafia légale et personne n'a encore réussi à partir de façon<br /> anti-conformiste et révolutionnaire pour faire un beau pied de nez à cet honteux système.....peut-être une idée à creuser !<br /> <br /> <br /> C'est surtout ça qui me révolte......<br /> <br /> <br /> Bises et merci pour les chansons, c'est sûr qu'il y a matière à creuser avec ses deux là, de la graine à prendre aussi.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Bonjour Caro,<br /> <br /> <br /> Je dirais, personnellement, en bonne mécréante, que les morts se moquent pas mal d'être fêtés et qu'il faut surtout se dépêcher d'aimer les gens qui comptent pour nous quand ils sont vivants ....<br /> <br /> <br /> Et, comme dit almanitoo, les gens qui se rendent au cimetière pour fleurir une tombe ce jour-là, simplement pour faire comme tout le monde (j'en connais des tas), m'insupportent.  <br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br />  <br />
C
<br /> <br /> Bonsoir Michèle,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je suis mécréante aussi et ça m'amuse cette façon anti-conformiste qu'ont les mexicains et les indiens de fêter les morts mais pour autant en tant qu'horticultrice, cette fête à toujours été<br /> importante malgré tout pour moi. J'ai été élevée en vendant sur le marché devant le cimetière où reposent mes grands-parents à présent et ce depuis l'age de 6/7 ans, alors c'est quelque chose qui<br /> fait partie de nos vies.<br /> <br /> <br /> Mais je suis d'accord avec toi et Almanitoo au sujet de l'hypocrisie du conformisme qui mène les gens aux cimetières sans pour autant qu'ils se sentent concernés par les êtres qui y reposent.<br /> <br /> <br /> ça fait un bail que je ne suis pas allée au cimetière rendre visite à mes grands-parents, mon oncle et mon père mais demain j'y vais. Mes morts sont bien vivants près de moi chaque jour et ça ne<br /> me choque pas de ne pas aller les voir tous les ans : parce que lorsque je vais voir ma mère je donne la priorité aux vivants et non aux morts, en une demi-journée on ne peut tout faire.<br /> <br /> <br /> Et demain, je mettrais de vraies fleurs sur les tombes car ma mère et ma soeur mettent de fausses fleurs et sur la tombe de mes grands-parents c'est pour moi une insulte, ils auraient préféré<br /> qu'on ne leur mette rien que de fausses fleurs qu'ils ont toujours détesté.<br /> <br /> <br /> Pour des personnes qui ont passé une grande partie de leur vie dans la culture, imagine cet affront <br /> <br /> <br /> J'aimerais leur glisser un poème aussi mais ils ne liront pas aussi bien que vous sur la toile.<br /> <br /> <br /> Et tu as raison, les vivants comptent plus que les morts.<br /> <br /> <br /> D'ailleurs j'ai proposé à mes libres-penseurs à la suite des obsèques de notre camarade de leur offrir un poème post-portem avant leur mort afin qu'ils en profitent car je trouve que c'est nul de<br /> dire aux gens ce que l'on pense d'eux quand ils n'ont plus leurs oreilles pour l'entendre.<br /> <br /> <br /> L'idée n' a pas déplu (sachant que je suis la plus jeune, c'est quand même culotté de ma part mais cela ne veut pas dire que je ne partirais pas avant eux )<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Voilà voilà tout ce que cette fête m"inspire.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises et bonne soirée<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Bravo aux mexicains, je trouve cela très<br /> chouette d'aller pique-niquer dans le cimetière afin de confondre avec les âmes des défunts!!j'ai vu qu'ils y en a qui jouent de la musique!! je prèfère cela à Halloween et autre Toussaint triste<br /> et monotone!!Mais ceci n'engage que moi!! Merci Caro, ton article est intéressant!!BISOUS FAN<br />
C
<br /> <br /> C'est une façon comme une autre de fêter ses morts.....du moment où on ne les oublie pas et où on y pense avec sincérité.<br /> <br /> <br /> Je suis contente de t'avoir appris quelque chose, bonne soirée non tristounette et gros bisous baveux aux têtes de morts.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Caro<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Des friandises funèbres en sucre... Faut que j'y réfléchisse mais il y a quelque chose que j'aime bien là-dedans, comme une reconnaissance peut-être que la mort et les côtés doux et savoureux de<br /> la vie sont liés??? Moins glauque ça se trouve que de faire semblant que la mort et la douleur n'existent pas???<br /> <br /> <br /> J'adore le poème aztèque.<br /> <br /> <br /> Merci! Belle journée!<br />
C
<br /> <br /> Bonjour Cardamone,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Tu sais, le syncrétisme religieux qui est très prégnant au Mexique a favorisé cette particularité de la joyeuse fête des morts. Et s'il doit y avoir un pays qui fête de nombreux morts, des morts<br /> injustes c'est bien celui-ci et je comprends qu'alors ils aient eu envie de ressortir des principes hérités des aztèques voire de la révolution mexicaine pour en tirer quelque chose de joyeux.<br /> <br /> <br /> Comme je le disais à Fan, les aztèques et les mayas dont descendent encore les indigènes cités dans l'article étaient des peuples qui ne craignaient pas la mort car selon eux ils vivaient une<br /> seconde vie après celle-ci. D'où parfois la présence de candidats aux sacrifices lors des rituels aztèques !<br /> <br /> <br /> Ils en avaient assez de cette vie-là et voulaient d'un coup se projeter dans la suivante <br /> <br /> <br /> Je dois dire que cette éventualité d'une seconde vie fait avaler la pilule amère de la décapitation plus facilement !<br /> <br /> <br /> Une autre façon de voir les choses comme nous l'enseigne de nombreux peuples indigènes.<br /> <br /> <br /> Le conformisme chez nous détruit les parts de rêve et la religion avec ses habits qui sentent la naphtaline a encore de beaux jours devant elle pour coloniser les faibles cervelles et leur faire<br /> avaler ses hosties.<br /> <br /> <br /> Bisous et merci de ta visite, je t'offre une friandise mais elle n'est pas d'halloween <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Caro<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> .... oui...tant que je ne suis pas obligée de les manger devant toi...<br />
C
<br /> <br /> C'est bizarre, c'est fait en sucre, en gélatine, c'est assez glauque à vrai dire ?<br /> <br /> <br /> ça me tente pas, je préfère te les laisser <br /> <br /> <br /> Je ne suis pas gourmande en fait mais cela ne va pas te surprendre <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br />    .......... ben....merci<br />
C
<br /> <br /> Chuis sûre que ça te fait plaisir <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> C'est vrai qu'avec ma sale mentalité d'occidentale, j'ai envie d'ironiser sur le crane en sucre ...avec mon nom dessus...mais en y regardant de plus près, ce n'est pas plus grotesque que nos<br /> pratiques avec des gens qui se font un devoir chaque année à date fixe d'aller poser un pot de fleur sur la tombe de quelqu'un auquel ils ne pensent jamais et souvent qu'ils n'aimaient pas...<br /> <br /> <br /> Par contre je me demande comment se passent les enterrements. Sont-ils tristes, ou font-ils la fête à l'exemple de ces grandes tablées campagnardes de nos pays ou les gens se réunissent pour<br /> faire ripaille après les obscèques?<br /> <br /> <br /> C'était très intéressant caro et les illustrations jubilatoires,<br /> <br /> <br /> Bises<br />
C
<br /> <br /> Bonjour Almanitoo,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Tu sais pour ma part que ce soit une tradition ou une autre, cela n'a pas grande importance car les morts que l'on a aimé restent à jamais dans nos coeurs et c'est bien pratique car on peut les<br /> emmener partout avec nous. Pour autant, comme l'année dernière j'étais à fond dans l'année du Mexique et que j'avais fait l'article sur Posada, cette particularité m'a interpellée et j'ai trouvé<br /> ça sympa et moins rigoureux que nos coutumes comme tu le dis.<br /> <br /> <br /> Je ne peux pas te dire ce qu'il en est des enterrements au Mexique, je ne le sais pas mais à mon avis vu qu'ils sont plus chrétiens que nous malgré tout, ça doit être dans le même style que les<br /> nôtres.<br /> <br /> <br /> Les ripailles après les obsèques en effet, ça m'a toujours un peu choqué mais quand la famille vient de loin c'est aussi la moindre des choses d'offrir un petit buffet.<br /> <br /> <br /> Si les illustrations t'ont éclatée alors c'est cool, c'est fait pour ça tu t'en doutes.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises et merci de ta visite<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Bon appétit Almanitoo ( on dirait des prothèses mammaires)<br /> <br /> <br /> <br />