Posada et ses calaveras révolutionnaires
Publié le 31 Octobre 2012
JOSE GUADALUPE POSADA
Graveur et illustrateur mexicain
Posada devant son atelier de Mexico
Il est né le : 2 février 1852 à Aguascalientes
Et mort le : 20 janvier 1913
Des talents précoces
Posada se révèle très doué en dessin dès son plus jeune âge.
Sa technique de gravure est encore peu utilisée au Mexique, il s’agit de la lithographie.
1868 : Il commence comme apprenti graveur dans l’atelier de Trinidad Pedroza.
1871 : Début de sa carrière de caricaturiste, il imprime et édite dans le même atelier une brochure nommée El Jicote (inversion malicieuse de El Quijote). Ce pamphlet s’adressait à des ouvriers lors de la campagne contre l’ex gouverneur Jesus gomez Portugal. La brochure cesse de paraître suite à un dessin de Posada qui n’a pas plu au gouverneur local.
1875 : Il vit à Guanajuato et épouse Maria de Jesus Vela. Il loue une imprimerie et un magasin d’illustration commerciale et d’images religieuses prospère jusqu’en 1888.
1901 : Publication de gravures célèbres au Mexique : Los 41 maricones.
Création de squelettes satiriques, les calaveras qui deviennent les principaux personnages de ces gravures. Il créée le magazine nommé « Hojas volantes » (feuilles volantes), une sorte de feuille de choux distribuée sur la voie publique pour une somme modique. Les dessins de couverture sont les meilleurs arguments de vente et ceux qui feront sa renommée : les premiers calaveras, noceurs et fêtards en espagnol, dansent, se battent, vivent sous les yeux des mexicains, ils représentent les pauvres, la misère, l’injustice, c’est le peuple mexicain tout entier.
Número 1. José Guadalupe Posada. Broadside, full sheet, zinc etching. (Mexico: Antonio Vanegas Arroyo, 1910). One of the most
Il dessine « Les aventures de Don Chepito », un vieil homme chauve et naïf victime des femmes, victime des bandits, un antihéros.
Les tristes aventures de Don Chepito
Don Chepito torrero
Son œuvre se traduit également dans :
- Les images pieuses
- Les portraits de gloires nationales
- Les publicités
- Les affiches de spectacle
- Les illustrations pour les journaux
Expression du dessin militant
Ces créations concernent la politique ou la religion, ce qui lui vaut de séjourner plusieurs fois en prison et le contraint à fuir tout au long de sa vie.
Son œuvre mêle aussi bien les histoires vraies, les faits divers, les histoires fantastiques et légendaires racontées au Mexique.
Ses cibles : la dureté du travail, la vanité des puissants, la souffrance des humbles.
Il dénonce encore et toujours le régime de Porfirio Diaz qui tourne à la dictature.
Il publie également de nombreuses gravures dans la presse des travailleurs : journaux El argas, la patria, El ahuizote, El hijo del ahuizote, journaux qui deviendront clandestins.
A travers l’œuvre de Posada, c’est tout un panorama de la société mexicaine du début du siècle que l’on découvre, une société chaotique en gestation, pleine de violence et de passion, pleine de vie.
Un peu comme la société mexicaine du 21e siècle !!
Années 20 : Ces œuvres sont connues du public français grâce à l’artiste Jean Charlot, ce sont les calaveras qui sont les plus célèbres.
Il inspire ses compatriotes
Le muraliste José Clemente Orozco qui a connu Posada dans sa jeunesse reconnait avoir été influencé par son travail.
Il reste un modèle pour les surréalistes comme Rivera et bien d’autres.
Calavera la Catrina
Mort dans la misère qu’il dénonçait !
Il meurt dans la pauvreté, enterré au panthéon de Dolores à Mexico dans une tombe de 6e catégorie. Sept ans après son décès, personne ne réclamant ses restes pour leur donner une sépulture, ceux-ci sont placés dans une fosse commune !!
Depuis 2006, on peut trouver un recueil de gravures de Posada en français : Viva Posada ! (éditions l’insomniaque)
SOURCES : viva mexico.com, wikipédia
Caroleone
Article publié la première fois le 20/10/2011
Un ouvrage en français à recommander
Posada : génie de la gravure
https://nouveautes-editeurs.bnf.fr/annonces.html?id_declaration=10000000505508&titre_livre=Posada