De Tlaxcala à Tula
Publié le 7 Août 2011
De Tlaxcala à Tula
Petite balade historique dans le nord de Mexico .....
Le Popocateptl vu depuis Tlaxcala
TLAXCALA
Tlaxcala de Xicotencatl est la plus petite capitale des états mexicains, elle est située comme sont nom l’indique dans l’état de Tlaxcala et elle est habitée par 81.000 habitants.
Son ancien nom Tlaxcallan veut dire en nahuatl : « tlaxcalli » = galette de maïs, tortilla
Et le locatif « tlan » = lieu, endroit, d’où le nom de Tlaxcalla = endroit des galettes de maïs !
Histoire
Les tlaxcaltèques étaient les ennemis des mexicas de Mexico Tenochtitlan pourtant au XVIe siècle, les deux peuples partageaient une même culture et une même langue, le nahuatl et s’affrontaient néanmoins dans des « guerres fleuries » (xochiyayotl) qui leur permettaient de récupérer des prisonniers nécessaires aux sacrifices.
En vérité, la rivalité entre Tlaxcala et Tenochtitlan résidait dans l’indépendance de Tlaxcala, république importante de plus de 80.000 personnes située à moins de 60 kilomètres de la capitale.
Les tlaxcaltèques refusaient de se soumettre à l’autorité de Mexico Tenochtitlan, qui avait pourtant soumis les puissantes cités de Texcoco et Tlatelolco, fondant avec ses dernières la triple alliance.
Codex Azcatitlan, fin XVIè siècle. Cortés obtient l'aide de populations autochtones les Totonaques et Tlaxcaltèques, sans doute contraints et forcés.
Source: Wikimedia Commons BNF
Lorsque Cortès débarque, il doit subir la résistance de Tlaxcala, dont ces fameux guerriers tinrent l’assaut devant les conquistadors et furent à deux doigts de les anéantir !
Mais les espagnols réussirent à faire entendre aux tlaxcaltèques qu’une alliance leur permettrait de vaincre leur ennemi commun : Tenochtitlan et Moctezuma.
En 1521, 30.000 guerriers tlaxcaltèques participent à la destruction de la capitale, lors du siège mené par Cortès, abattant la cité en même temps.
Les tlaxcaltèques bénéficièrent à la suite de certains privilèges : ils servirent d’auxiliaires aux espagnols dans leurs conquêtes (au nord du Mexique) et fondèrent des établissements. Ils participèrent à la fondation de Santa Fé au nouveau Mexique et accompagnèrent également les espagnols aux Philippines au XVII e siècle.
Plaza de la constitucion
La ville en elle-même n’est pas merveilleuse, mais quelques sites sont à voir :
- Le grand marché des sarapes (ponchos)
- Le musée régional de Tlaxcala dans l’ex convento de l’asuncion
- Les fresques du palacio de gobierno (de Desiderio Hernandez Xochitiotzin) qui retracent la conquête
Tiré de l’UNESCO
Tlaxcala, son musée régional, l’ex convento et la cathédrale sont inscrits sur la liste indicative de l’UNESCO depuis décembre 2004.
CACAXTLA
Site archéologique situé dans l’état de Tlaxcala à 20 kilomètres de Tlaxcala et renommé pour ses peintures murales.
Le nom provient du nahuatl « cacaxtli » qui est un cadre en bois utilisé pour porter du matériel.
Les ruines ont été découvertes il y a une trentaine d’années et se sont celles d’une cité vieille de 2000 ans, le site est perché sur une colline avec les sommets enneigés des trois volcans en arrière plan.
Les fresques murales ont été peintes par les olmèques-Xicalancas et sont d’influence maya, Teotihuacan, zapotèque, mixtèque et nahuatl.
Le centre de la ville était le gran basamento, plateforme de 200 mètres de long et 25 mètres de haut.
L’apogée du site se situe vers 650 à 850 de notre ère après le déclin de Teotihuacan, il est d’ailleurs dit que la cité de Cacaxtla aurait contribué à cette chute.
Le site est abandonné définitivement entre 900 et 1000 de notre ère.
Peinture murale du bâtiment A représentant un guerrier jaguar
A VOIR
- Le temple de Vénus avec en contrebas de l’autre côté du ravin la pyramide de Xochitecatl
pyramide de Xochitectal
- Le temple Rojo
- Les fresques dont celle de la bataille qui fait 25 m2 et met en scène des guerriers d’origine olmèque-xicalanca avec des personnages de type maya.
détail du mur de la bataille
Représentation du chef de la tribu des Oiseaux-Guerriers, qui, tombé en disgrâce après sa d faite, se mutile volontairement le visage devant ses vainqueurs...
HUAMANTLA
Petite ville de 80.000 habitants de l’état de Tlaxcala, seconde ville de l’état, qui est dénommée « pueblo magico ».
Le gouvernement du Mexique soutient le développement des petites localités présentant de forts potentiels touristiques grâces notamment au
Programme Pueblos Mágicos (villages magiques).
A l’heure actuelle, 32 villes situées dans 24 Etats du Mexique y participent. Ce programme consiste à renforcer et à mettre en avant ces
destinations touristiques, à travers des projets stratégiques qui consolident leur capacité compétitive. En 2007, le gouvernement fédéral ainsi que les gouvernements étatiques et municipaux ont
attribué d’importantes ressources pour l’amélioration de l’image urbaine, de l’équipement, de la réhabilitation de sites d’intérêt et du développement d’information touristique.
Le 9 octobre 1847, a eu lieu la dernière bataille de la guerre américano-mexicaine connue sous le nom de bataille de Huamantla.
La mort du ranger Samuel Walker lors de la bataille d'Huamantla
La féria huamantlada
Chaque année au mois d'août se déroule à Huamantla la traditionnelle feria. La veille de l'Assomption, de nombreuses rues de la ville sont décorées de tapis faits de sciures très fines et colorées. Les motifs des tapis sont réalisés à l'aide de pochoirs et de tamis. Certains se composent également de fleurs, fruits ou légumes. Une fois les rues recouvertes de ces tapis, un char présentant une Sainte Vierge défile dans la ville, suivi par la population, les pèlerins et les touristes, détruisant alors les tapis. Le défilé dure toute la nuit, appelée la Noche que Nadie Duerme (en français : la nuit où personne ne dort).
Le samedi suivant, des taureaux sont lâchés dans la ville.
TEPOTZOTLAN
Cette charmante petite ville est située dans l’état d’Hidalgo, elle est classée aussi « pueblo magico ».
Le premier peuple à l’habiter furent les otomis puis vinrent ensuite la civilisation de Teotihuacan, les toltèques et ensuite les aztèques.
Lors de la « noche triste » le 30 juin 1520, les armées de Cortès voulurent se réfugier dans Tepotzotlan mais Macuilxochitzin seigneur de Cuautitlan leur refusa l’entrée. Cortès s’en empara par les armes.
En 1580, les jésuites s’établirent dans la ville et fondent le premier collège (séminaire de San martin) chargé d’éduquer les enfants des nobles indiens de la région.
Ils apprirent même la langue otomi pour mieux évangéliser la population indienne !!
Monuments coloniaux intéressants
- Plaza Hidalgo qui est la place principale
- Eglise baroque « iglesia de San Francisco Javier qui est l’un des trois plus beaux exemples d’architecture churrigueresque du Mexique (nous avons déjà vu celle de Guanajuato et la 3e est Santa Prisca à Taxco.) achevée en 1682
- Musée du vice-roi ( museo nacional del virreinato) noviciat des jésuites en 1585
TULA
Centre et capitale de l’empire toltèque (elle s’appelait à l’époque Tullan).
C’est la ville de Quetzalcoatl, ce dieu ambigu qui était comme une préfiguration du destin tragique du Mexique précolombien parce qu’il vit en ces hommes à la peau blanche venus de l’est et montés sur d’étranges animaux, l’accomplissement des prédictions de ses oracles.
Située sur un promontoire la ville édifiée en 800 occupe une superficie de 14 kilomètres carrés et s’est développée en deux phases : la phase » corral » (800 à 900) et la phase « Tollan » (900 à 1150).
Des traces d’incendie laissent penser à une fin brutale accentuée certainement par la sécheresse qui eu lieu entre 1149 et 1167, période de la fin de la culture toltèque.
Les monuments du centre cérémoniel sont répartis autour d’une place :
- A l’est : la pyramide C, qui est un monument mal connu
- Au nord : le grand temple de Tula dit aussi temple de Tlahuizcalpantecuhti = le dieu Quetzalcoatl sous la forme de la planète Vénus, dit aussi pyramide de l’étoile du matin
Il ne reste que la base du portique qui se trouvait devant le temple.
Au fond du portique se trouve une banquette décorée d’une procession de guerriers .
Les atlantes
Au sommet de la pyramide se trouvent les atlantes qui soutenaient le toit d’une salle. Les atlantes sont hautes de 4.60 mètres et formées de 4 morceaux emboîtés par un système de tenon-mortaise. Elles représentent des guerriers toltèques qui tiennent dans une main un « atlatl » (arme de propulsion) et dans l’autre main une poignée de flèches.
On dirait que les atlantes fixent l’horizon de leurs regards morts !
- Le palacio quemado ou palais brûlé, qui contient trois salles hypostyles et qui a été en effet détruit par un incendie : il servait sans doute de lieu e réunion de la classe dirigeante des guerriers.
- Sous l’édifice, des fouilles effectuées en 1993 ont révélé deux offrandes qui sont remarquables : un disque de mosaïque de turquoise et un pectoral de coquillages.
- Statues « Chac mool » : ce sont les éléments caractéristiques du site que l’on a déjà vu à Chichen itza. Elles étaient certainement destinées à recueillir des offrandes.
chac mool
- Deux terrains de jeu de balle, un à l’ouest et l’autre au nord de la place centrale
Le jaguar dans le Temple de Tlahuizcalpantecuthli
L'explication sur l'Etoile du Matin
Quetzalcóatl, après s'être sacrifié, devint Vénus. Cette planète était visible le matin pendant 236 jours lorsqu'elle précédait le lever du soleil, puis restait invisible pendant 90 jours. Les 250 jours suivants, elle était visible le soir et disparaissait de nouveau pendant 8 jours. Son cycle durait 584 jours; 8 années solaires de 365 jours, soit 2 920 jours, équivalaient à 5 années vénusiennes, et deux "siècles" de 52 années solaires équivalaient à 65 années vénusiennes. Sous sa forme matinale, Vénus s'appelait Tlahuizcalpantecuhtli, "le dieu qui naissait"; elle était représentée sous la forme d'un personnage qui plonge, la tête vers le bas, les pieds tournés vers le ciel. Le nom du dernier empereur aztèque, Cuauhtemoc, veut dire "l'aigle qui descend sur sa proie" en náhuatl, par extension, ce nom métaphorique peut être interprété comme « soleil couchant » car l'aigle symbolise le soleil dans la culture mexica.
Sous sa forme vespérale, Vénus devenait Xolotl, "le dieu qui meurt et s'enfonce à l'occident", le dieu barbu de la vieillesse.
Le culte de Quetzalcóatl-Tlahuizcalpantecuhtli était un culte à la renaissance, au
renouveau, à la vie éternelle qui, comme Vénus, naît à l'orient, rapportant de l'inframonde les choses bonnes et utiles. Combien de confusions dut créer dans l'esprit indigène la venue des
Européens par l'est : blancs, la couleur du centre, blonds comme le feu, et barbus.
Quetzalcoatl
Je traiterais le sujet de Teotihuacan qui fait partie de cette région dans un article séparé afin de mieux le détailler.
Caroleone
Sources : wikipédia, rêve mexicain