Mexique : La civilisation Aztèque

Publié le 2 Juin 2011

Les premiers mexicains :

 

La civilisation aztèque

 

Période postclassique : 1325 à 1521

 

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La conquête

Les aztèques (aztecas) ou mexicains  descendent d’une tribu semi barbare d’un millier d’hommes nommée mexica qui, avant la conquête espagnole dominaient la majeure partie du Mexique actuel. Tous les autres groupes ou ethnies les avaient rejetés.

Les codex montrent que les Aztèques revendiquaient une double origine nordique, à la fois chichimèque  et toltèque qui leur conférait le prestige à la fois de la vaillance guerrière des chasseurs-cueilleurs et de l'héritage culturel des fondateurs de Tula. Les Aztèques partageaient effectivement avec ces peuples la même langue (le nahuatl), mais aussi les mêmes croyances astrales, la même pratique des sacrifices humains et une même organisation militariste de la société

Des invasions venues du Nord provoquèrent la ruine de Tula, capitale de l’empire toltèque.

La période suivante fut caractérisée par des conflits entre cités et c’est à ce moment qu’apparurent les premiers récits relatifs aux aztèques. En 150 ans, les aztèques soumettent tous les peuples vivants autour du lac y compris le peuple de Tlaxcala.

 

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Selon leur légende, c’est le dieu tutélaire Huitzilopochtli, le colibri solaire qui guida les aztèques menés par leur chef Xolotl vers leur terre promise après une longue marche dans les steppes désertiques du nord. Ce symbole fort est resté présent dans la tradition mexicaine, il figure sur le drapeau et des pièces de monnaie.

 

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En 1325 : fondation de la capitale Tenochtitlan (Mexico) sur l’îlot de la lagune du lac Texcoco .Une vision d’un aigle dévorant un serpent à cet endroit leur permit de le choisir.

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 Tenochtitlan  image

 

La langue

C’est la langue nahuatl azteca (ceux d’aztlan) qui est composée de glyphes qui sont à eux seuls tout un art. C’est une langue souple et riche qui retrace aussi bien les évènements qu’expriment des idées abstraites, des poésies sonores et rythmées.

La musique étant liées à la poésie, les textes étaient accompagnés de percussions ou d’instruments à vent.

L’écriture

Elle combinait des éléments pictographiques, des idéogrammes et des symboles phonétiques Les livres étaient nombreux dans les bibliothèques des temples, des écoles et des résidences nobiliaires Les scribes écrivaient sur des supports variés : fibres d'agave, peau de chevreuil à la manière des parchemins, écorce battue, etc…

Des milliers de manuscrits furent détruits par les Espagnols au moment de la conquête et de la période coloniale.

LE(S) CALENDRIER(S) :

Un disque de basalte de 3mètres60 de diamètre a été exhumé sous les décombres de la ville, il est couvert de hiéroglyphes qui résument l’ensemble des conceptions cosmologiques et chronologiques des anciens mexicains.

Aztec Calendar Stone2006

 La pierre du soleil aztèque, également connue sous le nom de « calendrier aztèque », synthétise l'essentiel de la cosmogonie aztèque (Musée national d’anthropologie, Mexico).

 

Nous avons vu que les Mayas utilisaient deux calendriers : Tzolkin et Haab. Qu'en est-il chez les Aztèques ?

Ces deux calendriers existent aussi chez eux. Le calendrier sacré porte le nom de Tonalpohualli (Tzolkin chez les Mayas). Le calendrier civil, lui, se nomme Xiuhpohualli (Haab chez les Mayas).

 

1) Le Calendrier Tonalpohualli :

Même construction que pour son homologue Maya : cycle de 260 jours.
Même fonctionnement aussi : rotation imbriquée de treize nombres et de vingt signes.
Un jour (Tonali) est donc constitué par la combinaison d'un chiffre et d'un nom.

En revanche, les glyphes et les divinités protectrices changent : 3 exemples

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Cipactli

Crocodile

Tonacatecuhtli (dieu protecteur)

 

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Itzcuintli

Chien

Mictlantecuhtli

 

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Ocelot

Jaguar

Tlazolteotl

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Ce compte sacré de 260 jours a été découpé en périodes (trecenas analogues à nos semaines) de 13 jours placées sous le signe du glyphe commençant la série. Chaque "treizaine" était elle-même placée sous la protection d'une divinité. On en arrive à la distribution suivante :

 

NOM

DIEU

NOM

DIEU

1

Cipactli

Ometeotl

11

Ozomahtli

Patecatl

2

Ocelotl

Quetzalcoatl

12

Cuetzpalin

Itzlacoliuhqui

3

Mazatl

Tepeyollotl

13

Ollin

Tlazolteotl

4

Xochitl

Huehuecoyotl

14

Itzcuintli

Xipe Totec

5

Acatl

Chalchihuitlicue

15

Calli

Itzpapalotl

6

Miquiztli

Tonatiuh

16

Cozcacuauhtli

Xolotl

7

Quiahuitl

Tlaloc

17

Atl

Chalchihuihtotolin

8

Malinalli

Mayahuel

18

Ehecatl

Chantico

9

Coatl

Xiuhtecuhtli

19

Cuauhtli

Xochiquetzal

10

Tecpatl

Mictlantecuhtli

20

Tochtli

Xiuhtecuhtli

 

1) Le Calendrier Xiuhpohualli :

Même construction que pour son homologue Maya : "Année" (xihuitl) = 18 "mois" (meztli) de 20 jours + 5 jours néfastes (nemontemi).
Même fonctionnement aussi : rotation imbriquée de treize nombres et de vingt signes.
Un jour (Tonali) est donc constitué par la combinaison d'un chiffre et d'un nom.

En revanche, les glyphes des meztli et les divinités protectrices changent : exemples

 

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VI

Etzalcualiztli Consommation

 

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IX

Tlaxochimaco Offrande des fleurs

 

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XVIII

Izcalli Croissance 

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 Le dernier jour du dernier mois de l'année (xihuitl) donnait son nom à celle-ci. Ce nom était associé à un nombre de 1 à 13. Cette association de type "roues dentées" nous est maintenant familière. Seuls quatre noms pouvaient revenir : Acalt (Roseau) ; Tecpatl (Silex) ; Calli (Maison) ; Tocltli (Lapin). L'année 1-Roseau était donc suivie de 2-Silex suivie de 3-Maison...
Au bout de 52 ans toutes les combinaisons sont épuisées et on recommence à 1-Roseau.

3) Le Compte calendaire :

Ce cycle de 52 ans, qui existait donc aussi chez les Aztèques portait le nom de xiuhmolpilli. Il était subdivisé en quatre périodes de 13 ans portant le nom du symbole associé au chiffre 1. Par exemple, le groupe de 13 années qui commence par 1-Maison sont les "années Maison" ou signe Maison . A la fin de ce cycle de 52 ans, les Aztèques célébraient la Fête du Feu nouveau.

4) Les jours complémentaires :

Avec une année de 365 jours le calendrier n'était pas en phase avec l'année tropique moyenne de 365,25 jours environ. Comment les Aztèques ont-ils procédé pour corriger cet écart ? En ajoutant 1 jour tous les 4 ans comme dans le calendrier julien, plusieurs jours à espaces réguliers (comme dans le calendrier chinois) ou... en ne faisant rien (comme dans le calendrier égyptien) ?

Toutes les hypothèses (y compris sur cette page dans une mouture antérieure) ont été émises sur le sujet mais, sans l'ombre d'une preuve, une hypothèse ne reste que du blabla.

Et, en l'état actuel des choses et des recherches, il faut bien reconnaître que c'est Michael D. Coe de l'Université de Yale qui a raison quand il écrit (Mexico p.181) que "... ni les Aztèques ni aucun des autres méso-américains n'utilisèrent les années "bissextiles" ni un quelconque système d'intercalation pour rectifier le fait que la l'année vraie est un quart plus longue que 365 jours" (traduction "libre" par mes soins).

Jusqu'à preuve du contraire, nous considérerons donc le calendrier aztèque comme un calendrier "vague" au même sens que le calendrier égyptien.

J'ajoute que, selon Edouard Seler (voir ici), entre l'année de la conquête (1519) et la date des écrits de Sahagún ,en quelques quarante ans, aucune intercalation n'a été effectuée.

D'ailleurs, puisqu'à chaque jour (y compris aux jours néfastes) correspond un glyphe différent, pourquoi ne trouve-t-on aucune trace de glyphes pour les jours complémentaires s'ils existent ?

5) Concordance avec notre calendrier : Elle n'est pas déterminée avec exactitude. Nous savons que certains fixent la chute de Tenochtitlan le 13 août 1521 (calendrier julien) qui correspondrait au 1-coatl de l'année 3-Calli.


Nous ne pouvons terminer l'étude des calendriers aztèques sans évoquer la fameuse Piedra del Sol (Pierre des Soleils) souvent incorrectement appelée calendrier aztèque. Son nom aztèque était Cuauhxicalli (réceptacle de l'Aigle).

Si vous voulez faire connaissance avec cette pierre, cliquez ici

 http://www.louisg.net/C_azteque.htm

Les monnaies

Elles étaient de deux types :

Fèves de cacao : pour payer les petits achats, par exemple, un petit lapin valait 30 fèves, un œuf de dinde, 3 grains

Le quachtli : longueur standard de tissu de coton ; leur valeur allait de 65 à 300 fèves de cacao.

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codex sur lequel figure un cacaoyer   image

Une société de classes

Comment est choisi l’empereur aztèque (tlatoani, du nahuatl : «  celui qui parle, celui qui commande »

C’est un collège électoral composé de l’élite militaire et sacerdotale de l’empire qui peut voter pour le tlatoani qui dirige chaque cité-état.

L’empereur, à sa mort est remplacé soit par son frère, soit par son neveu.

Le pouvoir de l’empereur est d’origine divine, limité uniquement par le grand conseil.

Les grands dignitaires

 

  • Cihuacoatl (serpent-femme) : c’est la 2e personne de l’état après le tlatoani

Il organise l’expédition des armées

Il juge en appel

Il remplace l’empereur en son absence

  • Le tlacateccatl (qui commande les guerriers) et
  • Le tlacochocalcatl (préposé à la maison des javelines)

 Ils assistent le cihuacoatl en tant que dignitaires militaires.

Tous les grands dignitaires appartenaient à l’assemblée du « Tlacocan », lieu de parole ou grand conseil.

Les MECEHUALTIN  (simples citoyens)

 

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               meceualtin au travail  image

DOIVENT

  • Le service militaire
  • Les travaux collectifs

RECOIVENT des calpulli (organisations tribales de quartier) :

  • Une parcelle de terrain pour y construire leur maison et cultiver les terres
  • Envoyer leurs enfants dans les telpochcalli (temples-écoles des guerriers

ACTIVITES

-          Agriculture, emplois dans le commerce, l’administration et la justice

Pour accéder à des rangs plus élevés dans la hiérarchie militaire, la capture de prisonniers était primordiale.

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Guerrier jaguar (Codex Magliabechiano).

Les TECUHTLI (seigneurs ou dignitaires)

Sont aux hautes fonctions militaires et civiles

OBTIENNENT

  • A titre viager, les terres cultivées par les macehualtin ou des esclave
  • Une partie du tribut versé par les provinces
  • Leurs fils étaient instruits dans les calmecac (temples-écoles formant les futures élites de l’empire)

La CLASSE INTERMEDIAIRE (les artisans et négociants)

OBTIENNENT

  • Des organisations communautaires propres
  • Les orfèvres, joailliers, plumassiers sont groupés en corporations et en quartiers
  • Travaillaient au palais de l’empereur et des grands seigneurs

Les négociants Pochteca (classe favorisée par les empereurs) prenaient beaucoup d’essor.

OBTIENNENT :

  • Sont chargés du commerce du luxe avec l’extérieur
  • Ont leurs propres tribunaux et peuvent offrir aux dieux des victimes humaines achetées sur les marchés (ce qui était réservé en principe aux nobles)

Prêtres

Les prêtres étaient exemptés d'impôts et menaient une vie célibataire, rythmée par les jeûnes, les rituels et les pénitences. Ils recevaient leur formation dans le calmecac. Ils avaient un rôle social en s'occupant des hôpitaux et en gardant les livres sacrés. Le clergé recevait de nombreuses offrandes gérées par un trésorier général (tlaquimiloltecuhtli).

Le clergé était ouvert aux femmes et hiérarchisé : les temples de quartiers étaient confiés à de simples desservants. Les provinces étaient sous la responsabilité de prêtres supérieurs. Enfin, deux grands-prêtres s'occupaient du grand temple de la capitale.

Condition féminine

Certaines filles devenaient sages-femmes et recevaient le même apprentissage que les guérisseurs. Des peintures représentent des femmes présidant des cérémonies religieuses, mais il n’existe aucune référence à des femmes prêtresses. Enfin, quelques-unes étaient choisies pour intégrer la maison du chant et de la danse, d’autres pour le jeu de balle, deux occupations de haut rang social

********

Empereurs aztèques

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             Chimalpopoca    image

 

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      Moctezuma II  image 

 

 

  • 1375: Acamapichtili
  • 1395: Huitzila­huitl
  • 1417: Chimalpopoca
  • 1427: Itzcoatl
  • 1440: Moctezuma I
  • 1469: Axayacatl
  • 1481: Tà­zoc
  • 1486: Ahuitzotl
  • 1502: Moctezuma II
  • 1520: Cuitlahuac
  • 1521: Cuauhtemoc

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           Cuauhtemoc  image

 

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   itzcoatl : la natte, le diadème de turquoises et la volute qui s'échappe de sa bouche indiquent qu'il s'agit d'un Tlatoani (Codex Mendoza).  image

Les esclaves

Ils existaient chez les aztèques, avaient un maître et aucuns droits civiques. Certains d’entre eux capturés à la guerre étaient destinés au sacrifice.

Ils semblaient être bien traités, pouvaient se marier et leurs enfants être libres. Les femmes pouvaient être libérées si elles avaient des enfants de leur maître ou étaient mariées avec lui.

Ils pouvaient acheter leur affranchissement et ceux qui au moment de la vente d’esclaves réussissaient à s’enfuir et franchir la porte du palais devenaient libres.

 

Un peu d’histoire

Tributaires d’Azcapotzcalco

Les mexicas restent soumis à l’état d’Azcapotzcalco, une grande puissance régionale, la plus importante depuis les toltèques jusqu’en 1428.

Triple alliance

 

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     symboles des états de la triple-alliance Madman2001

Maxtla, un tlatoani (empereur) d’Azcapotzcalco captura le tlataoni mexica Chimalpopoca qui meurt peu après ( sucide ou assassinat).

Les aztèques considèrent Maxtla responsable de la mort de leur souverain et son successeur Itzcoatl s’allie donc avec le chef de Texcoco Nezahualcoyotl pour vaincre Maxtla. Tlacopan rejoint la coalition qui en 1430 s’empare de la capitale téponèque, met fin aux jours de maxtla et remplace par la triple alliance la domination d’Azcapotzcalco.

Elles sont au nombre de 38  et sont dirigées par la triple alliance Mexico- Texcoco- Tlacopan) mais c’est néanmoins Mexico qui dirige l’empire

La capitale judiciaire et intellectuelle est Texcoco.

Les provinces gardent leur autonomie interne mais sont néanmoins soumises à un tribut reçu par le calpixque (fonctionnaire aztèque) assisté de scribes.

Petit aide mémoire chronologique :

 

Dates

évènements

 

1428

Victoire décisive des Mexicas sur leurs voisins

 

Régne de Itzacoalt

1440-1469

Régne de Moctezuma 1er

1455

Conquéte de l'Oaxaca

1458

Conquête du golfe de Veracruz

1469-1481

Régne d'Axayacatl

1476

Conquête de la vallée de Tolucan

1481-1486

Régne de Tizoc

1486-1502

Régne de Ahuizotl

env 1490

Ahuizotl conquiert la côte ouest du Mexique

1500

Conquête de la ville de Soconusco

1502

Régne de Moctezuma II

1508-1513

Moctezuma attaque la cité de Huejojingo : échec

1515

Moctezuma attaque la cité de Tlaxcala : échec

1519

Cortès débarque au Mexique

1520

Moctezuma II meurt prisonnier de Cortès

30-juin 1520

Retraite de la Noche Triste

1521

Chute de Tenochtitlan

1525

Mort de Cuauhtemoc, fin de l'empire

 

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                la Noche triste - Ptcamn~commonswiki

 

La conquête espagnole et la fin de l’empire

En voyant toutes ces villes et villages construits sur l'eau et sur les pourtours du lac
et une chaussée parfaitement droite et de niveau qui conduisait à Mexico.

 

Nous restâmes stupéfaits d'admiration
et nous disions que cela ressemblait à ces choses
d'enchantement qui sont racontées dans le livre d'Amandis...
Je ne sais comment je le raconte ;
voir des choses inouïes, pas même rêvées, comme nous le voyions...

Bernal Díaz

Le 18 février 1519, Hernán Cortés débarque au Yucatán accompagné de quelques dizaines de soldats. Le 13 août 1521, Tenochtitlán tombe sous ses assauts; le dernier empereur est capturé, les Aztèques sont décimés et soumis à jamais. On peut se demander pourquoi un État organisé à ce point pour la guerre et une civilisation aussi élaborée se sont effondrés comme châteaux de sable devant une poignée d'Espagnols. L'explication tient sans doute au décalage technologique (les Mexica n'ont ni épées de fer ni armes à feu). Elle tient aussi au pessimisme de la vision religieuse aztèque. Moctezuma II, scrupuleux et méditatif, très attentif aux présages, croit reconnaître dans les Espagnols qui arrivent sur la côte du Mexique les représentants de Quetzalcóatl, le roi-prêtre des Toltèques, le dieu-serpent à plumes dont le retour est annoncé par d'anciennes prophéties. De plus, l'année 1519 coïncide avec la fin d'un cycle calendaire de cinquante-deux ans, qui marque la suspension du temps. Ces êtres étranges, blancs, barbus et vêtus de fer, qui lancent la foudre et possèdent des chevaux, animaux que personne n'a jamais vus au Mexique, ont tous les caractères des dieux. Les Aztèques, prêts à les accepter comme tels, ne veulent que les honorer.

L'explication de la chute de Tenochtitlán réside enfin dans la complicité active des peuples voisins, soumis depuis trop longtemps à la puissance mexica, fatigués de donner leur fortune à son empereur, et leurs enfants à ses dieux. Les Totonaques et les seigneurs de Tlaxcala rejoignent Cortés, qui se présente devant Tenochtitlán (Mexico) avec une armée de plus de 30 000 indigènes. Moctezuma hésite: il cherche la preuve qu'il se trouve devant des dieux. Il reçoit les Espagnols et prépare pour eux des fêtes, en l'honneur, notamment, de Huitzilopochtli. Mais Cortés doit regagner la côte à la hâte pour combattre des émissaires de l'Espagne venus lui demander des comptes sur son épopée. Pendant ce temps, Alvarado, son lieutenant resté sur place, organise, sous on ne sait quel prétexte, le massacre de la foule venue assister à une cérémonie religieuse. À son retour, Cortés trouve la capitale aztèque en révolte; Moctezuma, tenu responsable de la situation, est tué par le peuple. L'insurrection progresse. Assiégés, Cortés et ses compagnons doivent se frayer un chemin hors de la ville; ils sont décimés par les guerriers aztèques enragés: c'est la Noche Triste (la Nuit Triste) du 30 juin au 1er juillet 1520. Cortés en réchappe pourtant. Il va reconstituer ses forces et réinvestir méthodiquement Tenochtitlán à partir de la fin de 1520. Le 13 août 1521, au milieu des ruines de sa ville dévastée par les canons, le dernier empereur aztèque se rend aux Espagnols. Il s'appelle Cuauhtémoc, l'«Aigle-qui-tombe», c'est-à-dire le Soleil couchant; le soleil aztèque s'éteint pour toujours.

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   Hernan Cortez and La Malinche meet Moctezuma II in Tenochtitlan, November 8, 1519. Facsimile (c. 1890) of Lienzo de Tlaxcala - Tillman

 

La culture et l’art aztèques

 

Sur le plan artistique, les aztèques accomplirent une synthèse de toutes les cultures environnantes.

Leur architecture est inspirée des toltèques : pyramides, palais soutenus par des colonnes, enceintes ornées de têtes de serpents.

Arts mineurs

Maitres en l’art de l’orfèvrerie et du travail de la plume, la perfection des œuvres des artistes précolombiens qui travaillaient le jade, le cristal de roche et réalisaient des masques incrustés de turquoise et des boucliers recouverts de mosaïques de plumes ont suscité l’admiration des européens.

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Sculpture monolithique de la déesse Coyolxauhqui (reconstitution des couleurs originales).

Les CODEX

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  codex borbonicus  image

Ce sont les travaux des religieux dont Bartolomé de Las Casas qui à l’aide des indiens ont permis de recueillir et rédiger l’histoire de l’art et de la culture des aztèques dans des codex.

Les codex sont véridiques, ils racontent la vie effective des aztèques, de leurs rois, de leurs dieux, de leurs guerres sans rien ajouter ni retrancher.

Les coutumes que ces textes et ces dessins décrivent étaient destinées aux gentilshommes de la cour d’Espagne et se devaient d’être extraordinaires, d’où certaines améliorations.

La poésie et l’écriture prenaient parfois une forme naïve et une touche de sensibilité :

« Je viens ici à la saison des pluies,
car je puis chanter sur les fleurs,

et le chant réjouit mon cœur.
Les eaux des fleurs forment comme une écume,
et mon cœur s'est enivré ».

« Le bal de Nezahualcóyotl » - Chant Aztèque

 

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L’agriculture

 

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         Chinampas, jardins flottants image

 

Elle repose sur une pratique efficace permettant de nourrir des millions de personnes. C’est tout d’abord une agriculture vivrière pluviale qui s’améliore progressivement. Les terroirs sont aménagés en terrasses sur les pentes au moyen de murets de pierre.

Dans les vallées, les paysans maîtrisent les techniques de l’irrigation.

Dans les régions marécageuses, les terres cultivables, les chinampas ou jardins flottants sont établis. Les villes avaient leurs petits champs et leurs jardins dans lesquels chaque famille pouvait faire pousser du maïs, des fruits et des plantes médicinales.

Le maïs était l’une des cultures les plus importantes constituant l’essentiel de l’alimentation des aztèques.

Les femmes maîtrisaient déjà la fabrication de la tortilla.

Les autres productions agricoles étaient celles de l’avocat, des haricots, des courges, des patates douces, des tomates, de l’amarante, de la sauge et du piment.

Sur le littoral poussait le coton, le cacao et l’arbre à caoutchouc.

Les aztèques ont également su domestiquer le dindon sauvage originaire de la région.

La religion

 

Mythologie

Caractérisée par son syncrétisme, la mythologie aztèque était un mélange de traditions polythéistes, chamanistes et animistes héritées pour la plupart de civilisations mésoaméricaines plus anciennes. Comme la plupart des autres mythologies de Mésoamérique, donc, elle était principalement astrale et déterminée par l'observation du ciel, et, dans son panthéon, le dieu de la pluie (Tlaloc) et le serpent à plumes (Quetzalcoatl) tenaient une place très importante aux côtés de Huitzilopochtli, le dieu tribal originel des Mexicas.

Cosmogonie

Les dieux, selon les croyances en vigueur au Mexique à l'époque aztèque (XIVe siècle de notre ère), avaient successivement créé quatre mondes ou « soleils », chaque fois anéantis. Le premier, formé sous un Soleil d'escarboucles (autre nom du rubis, pierre précieuse d’un rouge vif), disparut dans des cataractes torrentielles ; les quelques êtres humains qui survécurent devinrent des poissons. Le deuxième monde, constitué sous un Soleil de feu, fut détruit par des jets de flammes, et les hommes furent changés en divers animaux. Le troisième monde, né sous un Soleil noir, fut englouti à la suite d'un tremblement de terre, et les hommes furent dévorés par les bêtes sauvages. Le quatrième monde, apparu sous le Soleil de l'air, s'acheva par la métamorphose des hommes en ouistitis. Enfin, un cinquième monde fut créé par Quetzalcoatl et Xólotl, qui connut le Déluge universel : seuls un homme et une femme parvinrent à gagner le sommet de la montagne et évitèrent l'extermination ; ils repeuplèrent la terre telle que devait la connaître et la travailler le peuple aztèque.

 

Vie après la mort

Selon les croyances aztèques, les guerriers morts au combat ou sacrifiés se rendaient au ciel oriental près du Soleil puis revenaient sous forme d'un papillon ou d'un colibri au bout de quatre ans. Mais les gens du commun n'échappait pas au Mictlan et disparaissaient après un voyage difficile de quatre ans Les noyés allaient au tlalocan, « paradis » du dieu de la pluie Tlaloc.

Le panthéon aztèque

  • HUITZILOPOCHTLI (colibri de la gauche)

Dieu solaire, protecteur des guerriers

 

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             Huitzilopochtli  image

 

  • TLALOC : vieux dieu de la pluie, de la foudre et des éclairs, vénéré par les paysans. Son culte subsiste encore de nos jours.

 

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  • TEZCATLIPOCA  (seigneur au miroir fumant) : protégeait l’empereur, les esclaves et les magiciens. Il introduisit la pratique des sacrifices humains.

 

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              Tezlatlipoca  image

 

  • QUETZALCOATL (serpent à plumes) : dieu des prêtres. Héros culturel, i avait donné le maïs aux hommes, inventé l’écriture, le calendrier et les arts.

 

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        Quetzalcoatl  image

 

  • XIPE TOTEC (notre seigneur l »écorché) : représentait le renouveau de la végétation

 

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   xipe totec  image

 

  • CENTEOTL : jeune dieu du maïs associé à XOCHIPILLI (divinité du chant de la musique des des jeux)

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 centeotl  image

 

  • TLAZOLTEOTL : déesse du plaisir charnel, patronne des courtisanes. Elle présidait le rite de la confession au cours duquel les pénitents avouaient leurs fautes

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     tlazolteotl  image

 

Les sacrifices humains

C’est cette caractéristique principale qui a été retenue par les catholiques européens qui les premiers ont rencontré cette civilisation.

Le sacrifice humain était pratiqué dans toute la Mésoamérique, les aztèques, il est vrai ont étendu la pratique à un niveau sans précédent.

Cortès rapporte qu’environ 3000 à 4000 personnes étaient sacrifiées par an.

Le codex Duran affirme qu’en 1487, lors de la célébration du Templo Mayor à Tenochtitlan par Ahuitzol, 80.400 captifs furent sacrifiés en 4 jours (les historiens eux s’accordent sur le chiffre de 2000).

Les victimes étaient bien souvent des esclaves mais aussi des prisonniers de guerre, des condamnés et dans certains rituels, des nobles, des femmes vierges, des enfants ou des personnes « marquées » (nains, bossus).

Certains aztèques se portaient  volontaires au sacrifice afin d’être divinisés car ils croyaient à la vie après la mort.

Les méthodes de sacrifice dépendaient du dieu auquel il était consacré, la méthode la plus fréquente étant la  cardiectomie (extraction du cœur) pratiqué sur la victime vivante à l’aide d’un couteau d’obsidienne ou de silex.

Les sacrifices pouvaient se faire aussi par pendaison, crémation ou noyade.

 

Vie quotidienne des aztèques

Loisirs

Le jeu de balle (tlachtli)

Ce jeu à but religieux organisé avec des paris sur chaque équipe était réservé aux classes supérieures aztèques.

Pratiqué à l’aide d’une grosse balle de caoutchouc (olli) qu’il fallait faire passer dans un anneau vertical accroché à environ 3 mètres de haut, deux anneaux se faisant face.

 

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 Offrande de balle en caoutchouc au dieu Xiuhtecuhtli (Codex Borgia).

Le patolli : jeu de l’oie sur 52 cases (en référence aux 52 années du cycle solaire)

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jeu du patolli ( codex florentin) image

Le totoloque : jeu d’adresse consistant à lancer 5 billes en or sur différentes cibles (paris organisés)

 

 

Alimentation

 

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    Des Aztèques partageant un repas (Codex florentin, fin du XVIe siècle)

 

Elle entre toujours dans les traditions culinaires mexicaines aussi bien dans la confection des plats que dans leur appellation qui sont des mots dérivés du nahua.

 

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 Illustration aztèque représentant un plant de maïs

   Codex magliabechiano

La base était constituée par le maïs, les haricots et les courges agrémentés de piment et tomate.

Le maïs était consommé sous forme de galettes (tortillas), pin et bouillie.

Les aztèques consommaient également une algue trouvée dans le lac Texcoco, la spirulina qui servait à faire un gâteau riche en flavonoïdes.

L’agave servait à faire l’aguamiel boisson sucré et ses fibres étaient utiles pour confectionner des vêtements et des cordages.

L’agave servait également à faire le pulque (octli), breuvage fermenté.

L’ivrognerie était interdite chez les aztèque sauf pour les anciens, elle était punie de mort pour les jeunes !!

Les fèves de cacao entraient dans la composition du xocoatl (boisson amère).

A la fin des repas, les dignitaires fumaient la pipe (tabac, aromates) et consommaient des champignons hallucinogènes.

Après la conquête espagnole, des plantes comme l’amarante furent interdites à cause de leur usage rituel.

Retrouvez les articles concernant LE MAIS, LE CACAO et LES CACTUS sur cocomagnanville, rubrique année du Mexique.

 

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 Mayahuel responsable de l'ivresse des dieux en compagnie du buveur de pulq et du maguey représenté par la jarre sacrificielle.(codex vaticanus) image

Viande et poisson

Peu de sources animales, à part le dindon et le chien (xoloitzcuintle), chapulines(sauterelles), chenille et larves.

Le lac de Texcoco leur fournissait du gibier d’eau, des écrevisses et du poisson.

Ce manque de source de protéines à certainement dû poser un problème alimentaire important dans cette civilisation d’où des suspicions d’anthropophagie …..

Je vous parlerais de la suite de ce sujet qui est TENOCHTITLAN dans un autre article afin de limiter la longueur de ce dernier et n’être pas tentée de « faire court ».

Sources : wikipédia, livres personnels, viva mexico

Caroleone

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J
cool