Chili : Le désert d'Atacama
Publié le 11 Mars 2013
Le désert d’Atacama
Désert hyperaride du Chili situé au nord du pays dans la région d’Antofagasta.
C’est un désert plutôt rocheux, rocailleux avec parfois des endroits couverts de sable et de dunes.
Il occupe 105.000 km2 sur une bande longue de 1000 kilomètres bordant le pacifique et longeant la cordillère des Andes et dont l’altitude varie de 1000 à 3500 mètres.
En pays aymara, l’Atacama offre une ligne volcanique qui marque la frontière entre le Chili, la Bolivie et l’Argentine.
Tout au long de cette barrière naturelle, des volcans frôlant les 6000 mètres côtoient des lagunes aux eaux turquoise, des geysers et des vallées encaissées.
C’est le désert le plus aride au monde.
Certains secteurs n’ont jamais reçu aucune goutte de pluie depuis 80 ans au moins. Les précipitations sont extrêmement faibles, moins de 50mm de pluie par an en moyenne, et 0.1mm dans certains endroits. Le secteur le plus sec se situe au niveau du tropique du capricorne dans les environs d’Antofagasta ou San Pedro de Atacama. On explique l’absence de précipitations en raison des deux barrières naturelles, la cordillère de la côte retenant les nuages du pacifique et la cordillère des Andes qui, elle retient les nuages venant du bassin amazonien.
Les hautes et basses pressions ainsi que le courant froid de Humboldt bloquent également la formation de gros nuages.
L’amplitude thermique est très forte entre le jour et la nuit ; jusqu’à 45° le jour à -10° la nuit.
Géant d'Atacama, géoglyphe anthropomorphique situé sur le flanc de la sierra unida
Quelques cours d’eau et oasis malgré tout parcourent le désert :
- La vallée du fleuve Lluta près d’Arica
- La pampa del Tamarugal classée réserve nationale et Pica à l’est d’Iquique.
Certains endroits de l’Atacama bénéficient d’un « fog marin » connu sous le nom local de "comanchaca" qui apporte de l’humidité permettant la vie d’algues, de lichens et de cactus.
Le désert compte trois aires protégées : le parc national Pan de Azúcar (438 km2), la réserve nationale de La Chimba (30 km2) et la réserve nationale de la Pampa del Tamarugal (1 023 km2).
Un ciel limpide
Le désert d’Atacama est un lieu exceptionnel pour l’astronomie, son ciel est limpide 350 jours par an, l’air sec, l’absence de nuages, l’isolement et l’absence de pollution lumineuse ou humaine ainsi que l’altitude en sont les facteurs favorisants.
Observatoire de la Silla dans le désert d'Atacama
Un sous-sol très riche
Le désert d’Atacama regorge en minerais, cuivre, fer, or, argent, lithium, salpêtre qui expliquent l’exploitation minière sur son terrain dont la gigantesque mine de Chuquicamata dont je ferais un article à part.
Mine de cuivre malachite et azurite
Le salpêtre dans la mine d'humberstone
La première exploitation à grande échelle est celle de l’argent au XIXe siècle dans le petit nord et la province d’Atacama. Les fabuleuses fortunes qui en sortirent furent en bonne part gaspillées. Le métal dura peu et s’épuisa presque totalement. Vers 1870 commence l’exploitation du guano et du nitrate dans les provinces de Tarapaca et Antofagasta. Celle du nitrate connut un développement extraordinaire. La production de nitrate était dans son entier exportée vers l’Europe. Le Chili était le seul pays au monde à posséder cet excellent engrais, mais pendant la seconde guerre mondiale on mit au point un nitrate de synthèse qui fit tomber en décadence l’exploitation du nitrate naturel. La production avait été de 3.000.000 de tonnes en 1917 ; elle passa à 500.000 tonnes en 1968.
Dépôt de sel
Le salar d’Atacama
Salar d'Atacama, avec au loin le volcan Licancabur
Le salar ou dépôt salin d’Atacama est le plus grand du Chili, situé dans la région d’Antofagasta au sud de la ville de San Pedro de Atacama et au pied des volcans Licancabur ( stratovolcan andin de 5916 m) et Lascar ( volcan gris actif de 5592m).
Ce désert est l’un des plus grands gisements de lithium au monde, il est exploité dans la partie sud du salar.
Sa superficie est de 300.000 hectares, son altitude de 2500 mètres, sous le salar se trouve un lac salin caché par la croûte solide du sel.
Le sel du salar provient de la dissolution des sels du sol volcanique de la région environnante, par les eaux apportées par les précipitations sur la chaîne andine toute proche. Dans un premier temps, ces dernières s'infiltrent et s'accumulent dans le sol, se chargeant de sels. Dans un deuxième temps, il se produit un affleurement de ces eaux souterraines dans la dépression du salar. Puis les eaux s'évaporent et les sels apportés s'accumulent, formant une croûte solide de sels minéraux. Celle-ci est cimentée par les poussières amenées par le vent du désert.
La guerre du pacifique ou la guerre du salpêtre
La rivalité engendrée pour l'Atacama et surtout le territoire des Charcas entre, d'une part le Chili soutenu par le Royaume-Uni de Grande-Bretagne, relayant en partie les intérêts des grandes puissances européennes, et d'autre part, le Pérou et la Bolivie républiques solidaires par un traité de défense à l'origine, est la cause de la guerre du Pacifique, encore dénommée guerre du salpêtre ou du nitrate, qui dura de 1879 à 1884. La guerre du désert en 1880 mit aux prises l'armée chilienne et l'armée bolivienne, avec les batailles incertaines de Pisagua, Tacna, Tarapaca et Arica. La prise de Morro de Arica amène la victoire définitive du Chili et le retrait précipité de la Bolivie.
La flore
Le désert présente un niveau élevé d’endémisme végétal dont certaines espèces se démarquent par leur adaptation à des conditions de survie plus qu’extrêmes.
Plusieurs systèmes végétatifs se distinguent et les familles de plantes les plus représentées sont évidemment les cactacées, puis les astéracées, les nolanacées, les borraginacées et les apiacées. Le long de la côte, lorsque les montagnes isolées rencontrent les nuages, une zone de brouillard se développe avec une couche de stratus concentrée contre les flancs des collines. L'humidité qui en résulte permet le développement de communautés végétales appelées « lomas » (« petites collines ») formées de plantes annuelles et d'arbustes ligneux.
En tout 550 espèces vernaculaires représentant 225 genres et 80 familles sont représentées.
Parmi elles, trois cactus endémiques : eulychnia iquiquensis, erisyce sp et copiapoa sp.
Eulychnia iquiquensis
Eriosyce sp.
Une espèce particulière la griffe du lion ou bomarea ovallei.
La faune
Colibri d'Arica ( en danger d'extinction)
Peu d’animaux sont adaptés à de telles conditions climatiques. Les quelques plantes herbacées et lichens permettent la survie d’insectes et scorpions proies des lézards du genre tropidurus et des géosittes. On rencontre des arcahnides (nerudia atacama). Chez les mammifères on peut rencontrer une souris et un renard. Les lomas hébergent une faune plus importante avec des oiseaux : le bruant chingolo, le jacarini noir, le colibri d’arica, le géositte à bec épais etc….
Bruant chingolo
Un lézard dans le salar d'Atacama......
Le désert parfois fleurit
Désert fleuri ou desierto florido .
Un phénomène qui se déroule dans le désert d’Atacama suite à des conditions climatiques favorables (ce qui est assez rare) et qui provoque l’apparition d’une grande diversité de fleurs entre les mois de septembre et novembre . Ce phénomène s’étend dans sa plus grande ampleur du nord de la vaille de Vallenar jusqu’au nord de Copiapo.
Un poème de Pablo Neruda célèbre l'Atacama
Intolérable voix, sel
disséminé, cendre
substituée, thyrse noir
avec sa perle extrême où la lune apparaît
aveugle, en des couloirs de cuivre en deuil.
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Caroleone
Sources : wikipédia, chile exception