Brésil : Le peuple Kanoê
Publié le 22 Avril 2013
Les kanoê
Autres noms : canoé, kapixana, kapixaña
Peuple indigène du Brésil vivant dans l’état du Rondônia au Brésil.
Agriculteurs, chasseurs, pêcheurs cueilleurs
Population : 319 personnes (2014)
Langue : kanoê parlée par 7 personnes, langue isolée du tronc macro-tucanoan ( vraisemblablement)
Les kanoê se trouvent relativement dispersés dans la région du sud de l’état de Rondônia près de la frontière avec la Bolivie. La grande majorité vit le long de la rivière Guaporé et se caractérise par une longue histoire de contacts avec le monde des blancs ce qui contraste avec la famille composée de 3 personnes qui vivent sur le fleuve Omeré, affluent de la Corumbiara et qui vit isolé avec les 5 indiens de la tribu des akuntsu.
Ce sont des histoires tragiques qui ont conduit cette ethnie à une réduction significative de la population. Ils luttent de nos jours pour leur survie physique et culturelle dans une région occupée en majorité par les bûcherons menaçant l’usufruit de leurs terres.
Rio Guaporé
Terres indigènes (T.I)
- T.I du rio Branco - 236.137 hectares, 679 personnes, homologuée. 7 peuples y vivent : Aikaná (langue aikaná), Arikapú (langue jabuti), Aruá (langue mondé), Djeoromitxi (langue jabuti), Kanoê (langue kanoê) Makurap (langue tupari), Tupari (langue tupari). Villes : Alta Floresta d’Oeste, São Francisco do Guaporé, São Miguel do Guaporé.
- T.I Rio Cautário – en cours d’identification. Villes : Guajará-Mirim et Costa Marques. 3 peuples y vivent : Djeoromitxi (langue jabuti), Kanoê (langue kanoe) et Kujubim (langue txapakura)
- T.I du rio Guaporé – 115.788 hectares, 911 personnes, homologuée, 10 peuples y vivent : Aikaná (langue aikaná), Arikapú (langue jabuti), Aruá (langue mondé), Djeoromitxi (langue jabuti), Kanoê (langue kanoê) Makurap (langue tupari), Tupari (langue tupari), Wari (langue txapakura), Kujubim (langue txapakura), Wajuru (langue tupari). Villes : Guajará-Mirim.
- T.I du Rio Omerê - 26.177,18 hectares, 3 personnes, réserve homologuée. Villes : Chupinguaia, Corumbiara. 2 peuples y vivent : Akuntsu (langue tupari) et Kanoê (langue kanoe).
Brésil - Peuple Kanoê - Histoire du contact - coco Magnanville
image Histoire du contact des Kanoë du rio Guaporé Dans la région sud de la province du Rondônia, il existe de nombreux peuples indigènes qui partagent des aspects culturels, bien qu'ils parle...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/08/bresil-peuple-kanoe-histoire-du-contact.html
Kanoés du rio Guaporé
Ils sont fortement insérés dans le mode de vie de la société brésilienne, la plupart est marié avec des membres d’autres groupes ethniques ou à des non-indiens. Mais ils ont conscience d’être un peuple autochtone uni par des liens de parenté et veulent développer des projets pour revitaliser leur identité ethno culturelle et linguistique.
Ils sont très accueillants et courtois avec les visiteurs. Une tasse de chicha est offerte au visiteur et à son départ on lui offre de petits présents, de la nourriture surtout , des bananes le plus souvent.
Kanoês du rio Omeré
C’est un groupe d’indiens isolés qui ont été contactés en 1995 après dix ans de tentatives par la FUNAI.
Une seule famille survit de ce côté, Tutua la mère, une fille du nom de Txinamanty et un fils Pura.
Cette famille monolingue dans la langue kanoê a survécu aux massacres qui ont dissout le groupe.
Ce groupe se caractérise par rapport aux autres par un certain perfectionnisme par exemple dans l’entretien du village, du sentier toujours débarrassé des racines et bien entretenu.
L’histoire du groupe de l’Omeré
Les premiers contacts en 1996 ont pu relever le récit de l’histoire de la disparition du groupe.
Le groupe composé d’environ 50 personnes dont beaucoup de femmes et d’enfants entrepris un jour d’envoyer des hommes en expédition à la rencontre d’autres ethnies pour négocier des mariages.
Tous les hommes des plus anciens aux jeunes adultes partirent laissant les femmes et les enfants seuls. Plusieurs passèrent, les hommes ne revenaient pas, les femmes très anxieuses décidèrent d’envoyer deux d’entre elles aux nouvelles. Lorsqu’elles revinrent les nouvelles qu’elles rapportaient étaient tragiques : leurs maris et leurs fils avaient été tués.
Les femmes entrèrent en panique et désespérées décidèrent d’un suicide collectif. Aidées d’un poison qu’elles donnèrent à boire aux enfants et prirent ensuite, tout le groupe ou presque s’empoisonna. Mais Tutua ne réussit pas à boire le poison et trouva la force de lutter pour la vie, vomit ce qu’elle avait bue et arriva aussi à sauver ses enfants Txunimanty et Pura aisni que sa sœur et sa nièce. Par la suite la sœur de Tutua devint folle et les abandonna ainsi que sa fille qu’elle laissa à Tutua. Cette dernière et les enfants partit trouver refuge dans la forêt en essayant d’établir des contacts avec les akuntsu pour faire des mariages.
Mais les akuntsu n’étaient pas vraiment décidés à se mêler à d’autres peuples de plus les relations entre les deux ethnies avaient toujours été houleuses. D’ailleurs la nièce de Tutua fut tuée par les akuntsu et cette mort aggrava encore les relations. Malgré tout au bout d’un moment, Txinamanty tomba enceinte du chef akuntsu Baba et un garçon naquit, nommé Opéra (= jaguar).
La funai décida de réunir les derniers descendants de la famille de Tutua avec les derniers akuntsus au bord de la rivière Omeré, proche de son camp afin de les protéger.
Mode de vie des deux groupes
Ils cultivent des parcelles de terres sur le mode de fonctionnement de l’abattis brûlis des indiens d’Amazonie avec des secteurs spécifiques. Ils sont très travailleurs et courageux, les femmes transportent des paniers de racines de maniocs très lourds. Leurs cultures sont celles de la canne à sucre, patate douce, maïs, igname, manioc, arachide, tabac, ananas, papayes, bananes.
Ils élèvent des poulets et des cochons (queixadas)
Artisanat
Ils fabriquent des chapeaux de palmes tressées avec sur le bord des rubans de plastique noir. Ils ont comme les akuntsus des colliers et des boucles d’oreilles fabriquées avec des perles de forme trapézoïdales découpées dans les bidons de plastique abandonnées par les fermiers, deux plumes d’aras rouges coincées dans un botoque en os placé dans un trou entre les narines.
Ils font des rituels chamaniques dans lesquels le tabac en poudre est mélangé à un hallucinogène.
Article qu'il convient de relier à celui sur les akuntsu par rapport aux kanoê de l'omeré ICI
Caroleone
Source : socioambiantal