Brassens et Ferrat : Dialogue sur l'engagement (vidéo de l'ina)

Entre les deux, mon coeur balance.....(les deux opinions s'entend!!)

Comments

[hobo-lullaby]

Bonsoir Caro


Moi aussi j'ai une chaussure rouge et l'autre noire ! C'est vrai qu'au saut du lit c'est parfois compliqué !


Bon, de retour d'Ardèche, je vous offre : http://www.youtube.com/watch?v=DijL8aLmNKk


car pour chanter la Montagne c'était lui le meilleur !


Bises aux châtaignes et au picodon !


Serge

[caroleone]

Bonsoir Serge,


Le grand blon lui il n'a qu'une chaussure noire non ?


J'espère que ton WE s'est bien passé, merci beaucoup pour la magnifique vidéo de Ferrat qui ensoleille ma soirée.


Tu as dû bien manger ces deux jours, j'en suis sûre.


Bisous mon ami et bonne soirée


 


caro





 


 

[Serge des bois]

Et pour répondre à tes interrogations sur la façon de mener sa vie et de faire ce qu'on peut quand ça entraîne des répercussions sur la vie des autres, je te suggère encore Ferrat :


http://www.youtube.com/watch?v=q6hb6KCI9sc


En effet, vaste sujet philosophique comme dit Serge ...


Bises Caro

[caroleone]

Bonjour Serge,


 


Tu as trouvé la réponse qu'il fallait, t'es trop fort .


Et je suis toujours épatée de tes connaissances au sujet de Ferrat. Tu vois, avec ceci on peut parler tranquillement des engagements et de la politique en nous servant de ces chansons, je trouve
ça plus cool pour ma part que les discussions marxistes qui nous lavent le cerveau.


Bises et merci encore pour la découverte


 


caro





 


 

[hobo-lullaby]

Bonsoir Caro


J'ai bien aimé le commentaire de Serge, ses interventions sont mieux qu'une encyclopédie car elles sont toujours ouvertes à la bonne page !


Je connaissais cette vidéo, mais ça fait toujours plaisir de revoir ces deux moustachus de la chanson. Au dela des idées qu'ils défendent, je trouve touchant ce mélange de timidité et de respect
qu'il y a dans leur dialogue.


Mais pour autant, ne defendent ils pas chacun à leur manière une certaine idée de la Liberté. Si le sujet de philo était : "La liberté est elle individuelle ou collective ?", je pense qu'ils
auraient eu tout les deux la moyenne, mais si j'eu été correcteur, j'aurai filé une bonne note à Almanitoo !


Merci pour avoir lancé ce beau sujet !


Bisoux et bon week end (ardèchois pour ce qui me concerne)


Serge

[caroleone]

Bonjour Serge,


Tu sais quand j'ai vu ce document, j'y ai vu mes deux couleurs riches de leurs contradictions parfois mais pourtant si complémentaires : le rouge de l'égalité et le noir de la liberté, principes
chers aux communistes libertaires dont j'ai trouvé le meilleur expemple de ce qui me ressemble chez Carlo Cafiero.


Mais, que d'incrompréhensions voyons -nous notre route jonchée comme ici même à propos de ces deux engagements d'artistes que nous aimons l'un et l'autre.


Quand je dis qu'un jour je me lève du pied noir et l'autre du pied rouge, c'est fatigant à la fin, même moi je m'y perd et en te lisant je me dis que dans le partage des deux couleurs, je dois
quand même avoir un plus gros pourcentage de rouge, peut-être suis-je à la hauteur de 60/40 pour utiliser des chiffres une fois n'est pas coutume.


Toi, je sais que tu peux comprendre cela car tu es issu d'une famille de militants cocos et ton esprit critique t'as permis d'analyser tous les travers de nos engagements sincères.


En tout cas je te remercie d'être venu t'exprimer : tu es quand même fort car chacun y trouve son compte dans ton propos et repartira de cette lecture le sourire aux lèvres


Bon week-end ardéchois, salue pour moi les châtaigniers et les personnes qui te sont chères.


 


Bisous du WE


 


caro


 


 

[almanitoo]

Non, je n'arrive pas à vivre sans obéir à aucune règle, mais au risque de me compliquer la vie, voire de me retrouver en quarantaine, je contourne tout ce que je peux.


Ca a des conséquences facheuses pour moi, mais c'est un choix, un comportement que j'ai en moi depuis l'enfance.

[caroleone]

Tu sais Almanitoo,


 


Je crois que chacun de nous tente de faire son possible pour ne pas entrer à fond dans un système qui l'exploite.


Je ne vais pas raconter toute ma vie, mais je crois bien que malgré tout je fais partie des gens qui sont hors norme dans la façon de mener leur vie et cette façon d'être a fait malheureusement
que deux de mes enfants sont comme moi atypiques et ne trouvent pas leur place dans la société. Et ça, autant tu peux l'assumer quand c'est pour ta pomme, autant c'est difficile malgré tout de
l'admettre pour ses enfants car l'inquiétude règne.


Mais j'ai confiance en leur potentiel qui est sûrement latent, enfin cela me plait de le penser et je sais qu'ils trouveront leur voie plus difficilememnt que les autres, mais ils la trouveront.


Bises et bonne soirée


 


caro

[almanitoo]

Obeissance et conformisme, bienchef!

[caroleone]

Tu arrives à vivre dans la société sans obéir à aucune règle Almanitoo ?


La liberté et l'anticonformisme sont des valeurs dont je rêve, mais elles sont bien loin de nourir mon quotidien malheureusement. J'ai bien été obligée de me plier aux règles de la société pour
élever mes enfants, et même si dans ma tête c'est toujours la révolution, je suis le mouvement et je ne pense pas que ceux qui sont rebelles à tout et l'assument en et tentent d'en vivre soient
bien nombreux.


Par contre, je me bats toujours pour défendre les autonomies et ceux qui sortent du rang, c'est à ça que l'on voit malgré tout ceux qui parlent et ceux qui agissent, l'autogestion et l'autonomie
ont leurs règles et elles sont bien souvent bien plus contraignantes que celles de la vie en société.


Les caracoles zapatistes ont des règles de vie: le travail est communautaire, chacun se plie à ses tâches, chacun est responsable d'uns secteur un jour ou l'autre et la démocratie règne. Je ne
vois pas les citoyens que je connais se plier un jour ou l'autre à ses consignes et pourtant : elles sont des règles de vie d'une société qui veut son indépendance et sa liberté !!


Va comprendre ce paradoxe, il existe et je n'ai pas l'utopie de croire qu'un sytème de vie en liberté au sein d'une communauté soit exempt de règles. Alors comment vivre l'obéissance dans ses
conditions ?


Non, si tu veux vraiment être libre comme tu le souhaites, il n'y a qu'une condition : la vie d'ermite.


Voilà c'que j'en dis .


 


Bises


 


caro

[almanitoo]

Pour ne reprendre que le modèle de société des abeilles, destinées avant leur naissance à une fonction précise, bonjour la liberté individuelle!


Ce genre de société me fais fuir, personnellement...


Pour Brassens en renvoyant dos à dos Anglais et Allemands, n'a-t-il pas tout simplement voulu dénoncer le principe de la guerre?

[caroleone]

Tu sais Almanitoo, quand je cite les abeilles et les fourmis c'est par rapport à la colonie qui sans elle ne permettrait pas de fonctionner. Chaque jour on peut constater comme le dit Ferrat
qu'un être seul n'est rien.


Je suis contre l'individualisme, mon utopie est basée sur le partage et la communauté, même si ça en fait bondir certains, les règles de société même si elles sont contraignantes sont nécessaires
à la vie en commun, et même si je m'y suis pliée à regret, je ne les condamne pas. Les indiens ont leurs règles de vie sociale qui peut paraitre bien contraignante comme celle des abeilles aux
personnes que nous sommes qui nous pensons libres et émancipés mais il n'en est rien. Ta réflexion me fait penser à ce que je suis en train d'étudier succinctement à propos d'un peuple indigène
narré par des touristes , fort bien par ailleurs mais avec leurs réflexions propres et critiques par rapport au mode de fonctionnement de ctete ethnie. Je me détache de ceci afin de bien les
appréhender et grâce à ce détachement, j'en arrive à les comprendre et à devenir tolérante par rapport aux us et coutumes de chaque peuple premier confronté à des mesures qui sont uniquement
sensées pérenniser leur peuple. Pour les abeilles il en est de même, sans règle de vie sociale, la ruche est condamnée. Alors à fortiori pour l'homme civilisé, la mise à l'écart condamne.


Je ne supporte pas de mon côté d'être seule, j'aime ma tranquillité et mon calme, mais je ne pourrais pas vivre seule je le sais, j'ai trop besoin de monde autour de moi, même éloigné de mon
champ de vision, j'ai trop besoin du groupe, de la masse, des groupes pour me sentir à ma place même si parfois c'est dur à vivre.


Je ne peux pas te répondre au sujet des propos de Brassens, sans doute Serge ou un autre camarade qui connait l'histoire de ses chansons pourrrait nous éclairer, je méconnais assez Brassens en
dehors des chansons apprises à l'école.


Pour autant j'apprécie ses chansons que je découvre petit à petit comme celles que j'ai mises sur mon article sur les chats.


 


Bises et merci de tes réflexions


 


caro

[Serge des bois]

Bonsoir Caro,


Pour bien saisir ce qu'il y a derrière les mots de ce dialogue, il faut se remettre dans le contexte de l'époque : Brassens avait choqué, notamment les anciens résistants, avec une chanson "Les 2
oncles" où il renvoyait dos à dos ceux qui avaient choisi de se battre aux côtés des Anglais et ceux qui avaient choisi les Allemands.


Bien qu'il ne se soit pas exprimé dessus, je pense que Ferrat avait cette histoire en tête lorsqu'il a décidé de répondre à une autre chanson "Le pluriel" dans laquelle Brassens disait : "à
plus de 4, on est une bande de cons", mettant clairement en cause l'intelligence de ceux qui ont choisi de se battre en se regroupant pour être plus fort. C'est cela que Ferrat a dénoncé
dans sa chanson "En groupe en ligue en procession", en répondant clairement : "on peut me dire sans rémission, qu'en groupe en ligue en procession, on a l'intelligence bête, je n'ai qu'une
consolation, c'est qu'on peut être seul et con, et que dans ce cas, on le reste".


On peut donc parfaitement reconnaître les qualités de poète et de musicien de Brassens et considérer que, par contre, au niveau politique il était dans l'erreur la plus absolue, sa référence à
l'anarchisme n'étant qu'une tentative de justification d'un individualisme forcené.


Donc oui, entre les deux, mon choix va, sans aucune hésitation possible, envers les analyses et les prises de position de Ferrat, en dénonçant celles de Brassens.


Un autre chanteur, Leny Escudero a répondu à une chanson de Brassens qui l'avait choqué "Mourir pour des idées", par  sa chanson "Vivre pour des idées".


Désolé, Caro, si ça fait un peu "vieux combattant"    


Bises

[caroleone]

Bonjour Serge,


 


Comme j'aime quand tu saisis la perche tendue et viens éclairer nos lanternes !


Vieux combattant, non mais, imagine un peu ce que l'on peut apprendre de vos savoirs, de vos expériences, de vos connaissances !


Au contraire, il faut les diffuser, nous enrichir de vos vies si riches et que les générations se fertilisent l'une l'autre au lieu de se méconnaître.


Alors, à présent que tu as posé les bases de cette discussion, évidemment mon ressenti n'en sort que renforcé et je peux dire comme toi, que je suis du côté de Ferrat bien entendu.


Je ne peux croire que l'on ne croit pas en la force de l'unité des hommes, mes petits fourmis alors n'auraient plus qu'à retourner dans leur fourmillière au lieu de nous montrer le chemin à
suivre....tout comme les abeilles qui ont des règles de vie sociale à étudier de près.


Merci encore pour ces explications, je découvre tout ceci, tu t'en doutes, j'étais trop jeune pour m'intéresser à ces débats et c'est super de les découvrir à présent.


Je connais la chanson de Ferrat En groupe en ligne en procession et maintenant je la comprends.


 


Bises et bonne journée


 


caro

[almanitoo]

Tu as donné la reponse toi-même


Bises

[caroleone]

Ah oui keujaidis ?


M'en rappelles plus ma pauv'dame.....chuis un poisson rouge !


 


glop glop .....bisous bulleux. caro

[almanitoo]

Ton coeur balance? Le mien aussi, mais par tempérament, tu sais vers qui je penche, tout comme je sais vers qui tu penches!

[caroleone]

Bonsoir Almanitoo,


 


Non, je ne sais pas vers qui tu penches ?


Moi, je suis partagée entre les deux opinions, mon côté rouge parfois s'oppose à mon côté noir et parfois ils s'associent parfaitement. Là pour le coup, je suis du côté de Ferrat forcément car je
suis révolutionnaire et je crois à la force d'un groupe, d'une masse. Mais je suis d'accord aussi avec le fait qu'un écrit puisse contribuer à participer à la prise de conscience collective ainsi
qu'au fait de ne pas opposer ses opinions. Avec le recul (je crois que ce dialogue remonte à 1967), on peut dire que Ferrat à parfaitement réussi les deux . Et ses chansons et ses textes sont là
pour nous aider à comprendre le monde. Et son engagement qui est resté d'une fidélité exemplaire est là aussi pour nous comme un chemin à suivre.


L'un comme l'autre méritent le plus grand des respects et les voir ainsi réunis m'a fait vraiment chaud au coeur. Je ne peux pas m'en rappeler évidemment.


 


Bises et merci de ta visite


 


caro