Bolivie : Commémoration de la mort de Tupak Katari il y a 229 ans
Publié le 27 Novembre 2010
English | · Bolivia: 229 Years Since the Sacrifice of Tupac Katari |
Português | · Bolívia: Os 229 anos da imolação do líder andino Tupak Katari |
Español |
· Bolivia: 229 años de la inmolación de Tupak Katari
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Le 14 novembre est une date importante dans l'histoire des pays andins car on y commémore la mort, il y a 229 ans, du chef Tupak Katari.
Entre 1720 et 1730 se développait déjà dans la région andine un sentiment anticolonial envers la domination des autorités espagnoles. Aux alentours de 1780, une série de révoltes éclatèrent sur les hauts plateaux des Andes, signe du mécontentement des peuples indigènes. En 1781, Tupak Katari prit la tête d'une grande rébellion indigène et assiégea le centre de la ville de La Paz où étaient installés les Espagnols. Ce mouvement anticolonial était un affront fait au pouvoir établi, et de fait, Katari, après avoir été capturé, fut condamné à mort.
En souvenir de ce chef indigène, plusieurs commémorations se sont déroulées en différentes localités. Ainsi, le 14 novembre, une cérémonie a eu lieu sur la place de la communauté des Peñas dans la commune de Batallas à La Paz. C'est justement en ce lieu qu'en 1781, le chef Tupak Katari fut attaché à quatre chevaux par les bras et les jambes pour être ensuite écartelé. Dans une autre commune de la province d'Aroma à La Paz, Radio Atipiri relate sur son blog la cérémonie de dimanche :
Dans la commune de Ayo Ayo, dans l'ayllu (communauté) Sullcavi, dans la communauté Lacaya (lieu de naissance de Julián Apaza), les habitants et les autorités autochtones ont accompli des cérémonies rituelles en remerciement de la lutte pour la liberté que soutint le chef indigène Tupak Katari.
Ils ont fait des offrandes aux quatre endroits où les Espagnols, après avoir écartelé Julián Apaza, abandonnèrent ses membres dans le village de Peñas.
Les commémorations de la commune de Ayo Ayo, qui ont commencé le 12 novembre, se sont prolongées jusqu'au 15, jour où, dès les premières heures de la matinée, les autorités autochtones et les membres des différentes communautés ont commencé à se rassembler sur la place principale. Après une minute de silence suivie d'une cérémonie rituelle, a commencé la commémoration. A la mi de la matinée, l'assistance a été appelée à se rendre à l'endroit d'où une marche devait partir.
Radio Atipiri offre dans son blog le compte-rendu suivant des cérémonies qui se sont déroulées le lundi 15 :
Plusieurs délégations des coopératives agricoles des 20 provinces du Département de La Paz sont arrivées dans la commune de Ayo Ayo jouant de la musique et portant le costume traditionnel de chaque communauté et ayllu.
Les participants sont arrivés en costume traditionnel. Par exemple, les femmes arboraient des châles couleur café, des pull-over blancs, des chapeaux noirs et des jupes plissées en flanelle rouge. Les Mallkus (les chefs autochtones) sont arrivés en ponchos wayrurus (rouge et noir), ceints de l'écharpe-ceinture symbole de l'autorité, en chapeaux noirs et écharpes couleur café.
Il y a 229 ans, les bourreaux de Tupak Katari, après l'avoir écartelé, exhibèrent ses restes démembrés en différents lieux de La Paz à titre d'exemple pour les rebelles. Ainsi, son cœur aurait-il été emmené dans la région d'El Alto. Le journal Cambio décrit l'hommage qui y a été rendu:
La levée du drapeau qui a lieu traditionnellement chaque lundi à 7 heures du matin dans la ville d'El Alto sous la responsabilité des autorités municipales, militaires, policières et des habitants, s'est transformée hier (le 15 novembre) en une émouvante cérémonie de commémoration du martyr Julián Apaza, plus connu sous le nom de Túpac Katari. A cette occasion, le projet de loi pour la Route Tupac Katari (las Rutas de Túpac Katari) a été présenté.
Le 19 novembre a également eu lieu un festival de musiques et de danses autochtones dans les principales rues de la ville d'El Alto et une rencontre organisée par l'Université indigène Tupak Katari est prévue pour les 26 et 27 novembre prochains.
Bien que le temps ait passé, les peuples autochtones gardent en mémoire le message que cria Tupak Katari: “Je reviendrai et nous serons des millions!”