Balade dans le Cantal
Publié le 28 Juin 2011
Cet article est dédié à mes camarades et amis corréziens qui se reconnaîtront et que je remercie sincèrement pour cette belle découverte, ses moments de liberté et de partage autour de nos nombreux points communs et de leur belle région.
Des moments rares dans notre vie de cinglés et qui en sont d'autant plus chers à nos yeux !
Caroleone
Vue depuis le pas de Peyrol, les pensées sauvages en premier plan
Première étape : pause gastronomique au Puy Mary
Le restaurant panoramique
Le Puy Mary ou Puech Mariou en languedocien est un ancien volcan qui est le plus grand strato-volcan d’Europe et qui a formé les monts du Cantal.
Il est situé dans le parc naturel des volcans d’Auvergne et culmine à 1783 mètres.
600.000 visiteurs fréquentent ce site chaque année.
Le petit restaurant panoramique auquel nous avons eu la chance de déjeuner est situé à 1589 mètres d’altitude.
Nous avons donc pu avoir un petit aperçu de la cuisine auvergnate en dégustant la traditionnelle « truffade », plat de pommes de terre (trufla en auvergnat) accompagnée de tome fraîche de cantal et de lard grillé (une sorte de tartiflette). Le dessert était une » pachade », gâteau de crêpes qui était fourré aux myrtilles et accompagné de crème chantilly !!
Autant vous dire qu’après ce copieux repas et les 35 degrés affichés au zénith, nous ne nous sommes pas aventurés à l’ascension du sommet du Puy Mary !!
Ce sera pour une prochaine fois à la fraîche…..rendez-vous est pris !!
la fameuse truffade qui tombe dans les baskets !!
Le Cantal se décline autour du gris des ardoises de Salers
C'est la cité moyenâgeuse et montagnarde,
Taillée en pleine lave, au coeur du Haut Pays,
Et qui, depuis mille ans, sur nos monts et nos Puys
Sentinelle toujours debout, monte la garde"
Arsène VERMENOUZE
Porte du beffroi, dernier vestige de l'ancien rempart médiéval
Porte de la Martille,également dernier vestige de l'ancien rempart
Clin d'oeil sympathique à la petite marchande de charcuteries et fameux fromages !
Située au nord-ouest du département du Cantal, à 900 mètres d’altitude, la région de Salers est une " planèze" morcelée et humide.
Une planèze est un plateau de basalte volcanique limité par des vallées convergentes dont les coulées forment des plateaux qui offrent un plan de dessin triangulaire.
Salers est le joyau architectural de la région et le village est inscrit comme l’un des plus beaux de France.
La ville s’est constituée autour du château situé sur une butte dominant la vallée de la Maronne.
vue de l'esplanade de barrouze
Elle a pris sa configuration actuelle en deux temps au XVe et au XVIe siècle. Le roi Charles VII autorisa la construction des remparts en 1428 pour lutter contre les anglais et les « routiers ». Quelques fragments subsistent des murailles et deux portes.
maison de la Ronade
Détail d'une porte cloutée
Toit couvert de lauzes
En 1550 s’établit à Salers le bailliage royal des hautes montagnes d’Auvergne, la construction de maisons de lave noire élégamment jointoyées au mortier blanc est réalisé pour l’aristocratie et la noblesse de robe qui font de Salers une ville bourgeoise.
Les toits sont à pente aiguës et percés de lucarnes.
Les fenêtres sont délicatement décorées ainsi que les ogives des portes.
Chacun avait à cœur d’étaler sa noblesse en érigeant des tourelles d’angle à encorbellement rondes ou octogonales coiffées de chapeaux pointus en ardoise.
Hôtel de ville et maison dite du bailliage
Maison du bailliage
société historique du pays de Salers
Tyssandier d’Escous
Place Tyssandier d'Escous avec la statue dédiée
Ernest-Gabriel Tyssandier d’Escous (1813/1889) entreprend d’améliorer l’espèce de vaches de Salers en sélectionnant les meilleurs sujets en s’inspirant en cela de l’élevage du Charolais.
En 1852 est adoptée officiellement la dénomination « race de Salers » et il créé le concours pour les animaux mâles reproducteurs de race Salers pure.
Louis Pasteur, ami de Tyssandier d'Escous lui fait obtenir le mérite agricole.
Le Cantal se décline dans les tons acajou de la vache de Salers
Tu vois mon petit papy, j'ai aussi rencontré de "drôles" de vaches.....
Les vaches de Salers que nous avons vues dans les estives sont élevées pour la viande.......
Sur le territoire de Salers vivaient déjà au temps des romains des vaches à la robe acajou, à tête triangulaire et aux élégantes cornes en forme de lyre.
Au XIXe siècle sont crées les sociétés d’agriculture et tout s’accélère, Tyssandier d'Escous entreprend d’améliorer la race et en 1908 les caractéristiques sont fixées sur le herd-book avec pour dominantes rusticité, poids et longévité.
Après la première guerre mondiale on assiste à l’amélioration des qualités laitières avec la création des premiers syndicats de contrôle laitier en 1925.
"Carla brunette"
"Caramel au beurre salé"
"Frisette cacaotée"
" Sacajou"
La Salers est localisée dans les monts du Cantal, son berceau d’origine mais aussi dans tout le massif central et elle également exportée dans 25 pays.
Le cheptel français est composé de 300.000 têtes (6000 contrôlées pour la production laitière).
En production laitière, elle peut produire 2000/2400 kilos d’un lait très riche en matières grasses par lactation. Son lait est utilisé pour la production des fromages AOC régionaux notamment le Cantal et une de ses variétés le Salers.
Au premier
plan les veaux Bianco et Bruno en vis à vis
Vous remarquerez un intrus au milieu des vaches de Salers, le taureau charolais, dont les qualités sont recherchées pour améliorer la masse musculaire
Fromage de Cantal tradition Salers
Venez découvrir la Salers sur ce site : http://www.maisondelasalers.fr/fr/index.aspx
La tomme de Salers sur cocomagnanville
Bibiche : "Quand est-ce qu'on part ?"
Le Cantal se décline dans les vieilles pierres des burons
Les burons sont des maisonnettes disséminées dans la montagne où les buronniers vivaient et fabriquaient la fourme de Cantal après chaque traite.
Le nom provient de la racine « bur » qui a donné en vieux français le mot buiron » qui signifie « cabane ».
A l’origine simples cabanes de branchages, les burons ont été bâtis en pierres maçonnées et couvertes de lauzes à partir du 18 e siècle.
L’atmosphère y est tout imprégnée de l’odeur du petit-lait et de l’humidité indispensable.
Une unique porte ménagée dans le mur pignon permet d’entrer dans la première pièce où le fromage est fabriqué et ensuite dans le caveau qui sert à conserver et faire mûrir les nouvelles pièces de fromage (tommes)
Pas de cheminée pour le feu qui se fait dehors ni de chambre pour les bergers.
L’estive au buron était assurée par 4 buronniers :
- « le roul », un adolescent qui servait d’homme à tout faire
- « le bédelier » qui s’occupait des veaux
- « le pastre », premier berger qui fabriquait la tomme fraîche
- « le cantalès », le patron-vacher du buron
- Sans oublier le chien qui ramène les vaches
Actuellement dans le Cantal il existe trois burons remis en activité :
- Le buron du col de Légal entre Aurillac et Salers qui fabrique le cantal de juin à septembre
- Le buron de la Reiche à Saint Bonnet de Salers
- le buron d'Algour à Saint Paul de Salers
Buron avec son enclos en pierre sèche au Puy Mary au début du XXe siècle.
Le Cantal se décline dans le vert des estives
Dépaysement assuré, panorama splendide, calme, plénitude, toute la civilisation s'évapore d'un coup de petite brise rafraîchissante, le stress citadin s'envole au vent de la liberté de ce paradis du bout du monde.
Pas un bruit, pas une voiture, pas un être vivant qui passe à part les quelques troupeaux de vaches qui paissent tranquillement. C'est le far west auvergnat mais en mieux parce que français !!
On a presque envie d'aller s'installer dans un buron abandonné .....
Le Cantal se décline dans le jaune des gentianes
La grande gentiane ou gentiana lutea pousse dans la région de Salers et du Puy Mary en altitude. Sa floraison a lieu sur les pieds qui sont âgés d’au moins 5 ans de juin à août.
C’est une grande herbe robuste et vivace qui peut vivre 50 ans. Il faut attendre 7 à 10 ans avant de pouvoir récolter les racines.
Cette récolte se fait uniquement dans le massif central par les gençanaïres à l’aide d’une grande fourche nommé « la fourche du diable » qui possède un manche de 1.80 m et pèse 14 kg. Ils peuvent extraire jusqu’à 200 kilos de racines par jour. Ce travail pénible s’effectue de mai à octobre, les racines sont ensuite mises à sécher au soleil, entières ou tronçonnées.
La "fourche du diable"
La gentiane est l’une des trois premières plantes médicinales utilisées en France, près de 1000 à 1500 tonnes sont utilisées chaque année pour combler les besoins de l’artisanat et de l’industrie.
C’est une plante qui a des vertus toniques digestives et stimulantes que l’on retrouve aussi dans la liqueur traditionnelle.
Pour les passionnés de plantes, j’écrirais sous peu un article plus complet sur mon blog rosacorleone.
Bonne visite et bonne lecture !!
Caroleone