Au coeur de l'Ardèche
Publié le 29 Mai 2012
Découvertes ardéchoises au coeur fidèle
Ils quittent un à un le pays
Pour s’en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés (…)
Pourtant que la montagne est belle….
L’Ardèche située dans la région Rhône-Alpes est alimentée par deux grands bassins hydrographiques qui modèlent son territoire : le bassin du Rhône via l’Ardèche et le bassin de la Loire qui coule vers l’océan atlantique.
N’importe quel touriste bien équipé en neurones et avec une bonne vue peut constater que ce territoire est doté d’une biodiversité étonnante avec une succession d’écosystèmes répartis sur une surface peu étendue.
Le nord de l’Ardèche (haut-Vivarais) est cristallin, humide et vert. C’est le domaine des collines et des moyennes montagnes qui appartiennent au massif central.
Le sud de l’Ardèche (bas-Vivarais) est marneux et calcaire, plutôt sec avec une végétation de type méditerranéen. Les eaux souterraines y ont creusé des avens et des grottes (aven d’Orgnac, aven de Noël, grotte de St Marcel) ainsi que de magnifiques gorges.
Le centre du département est caractérisé par les basaltes du plateau du Coiron et les marnes et calcaires du moyen-Vivarais qui forment une sorte de transition.
La partie ardéchoise de la vallée du Rhône est plutôt étroite. C'est le Rivage, une plaine d'alluvions d'âges différents, ponctué de villages et de petites villes, au centre de terroirs agricoles fertiles.
Le plateau du Coiron
Vue depuis St Laurent sous Coiron
D’altitude moins élevée que la Montagne (800 mètres environ), le Coiron est une région d’élevage bovin ( pour la viande, les veaux et le lait), d’origine volcanique.
C’est une terre peu connue qui est formée d’un plateau basaltique qui s’étend au sud du moyen-Vivarais.
Une intense activité volcanique comble cette vallée entre 7.7 et 6.4 millions d’années (début du pliocène) : cette phase d’activité volcanique est contemporaine de la phase du volcanisme du Mont Mézenc.
Le basalte
Le neck de Sceautres
Le basalte est une roche volcanique issue d'un magma refroidi rapidement au contact de l'eau ou de l'air. C'est le constituant principal de la couche supérieure de la croûte océanique.
Le mot basalte est emprunté du latin basaltes, lui-même probablement dérivé d'un terme éthiopien signifiant « roche noire ».
Le basalte est une roche mélanocrate à holomélanocrate (sombre à très sombre). Il a une structure microlithique, et il est composé essentiellement de plagioclases (50 %), de pyroxènes (25 à 40 %), d'olivine (10 à 25 %), et de 2 à 3 % de magnétite. Les basaltes sont issus de la fusion partielle du manteau terrestre de composition péridotitique (lherzolite).
Le neck de Sceautres
Il s’agit d’un piton basaltique qui domine le village de Sceautres dans le massif du Coiron. C’est un culot basaltique qui résulte d’une éruption datant de 8 millions d’années. Dégagé par l’érosion, il s’élève à 150 mètres au-dessus de la vallée. L’éruption était de type strombolien et elle a été suivie d’autres éruptions de type hawaïen.
Ce rocher ou neck est unique en Europe.
Saint Laurent sous Coiron
Altitude : 540 mètres, à 21 km d’Aubenas
Le petit village de St Laurent-sous-Coiron, nid d’aigle agrippé aux flancs du Coiron est très peu connu malgré son charme médiéval.
En 1633, le roi Louis XIII ordonne la destruction de son château fort pour qu’il ne serve pas d’abri aux huguenots révoltés mais celui-ci subsiste ainsi qu’une église du XIIe siècle.
L’avancée du Coiron domine le paysage et offre un point de vue exceptionnel sur le bas-Vivarais, le bassin d’Aubenas et la vallée de la Louyre.
Les maisons sont typiques du Coiron :
Murs en gros blocs de basalte, encadrements de portes, fenêtres et pierres d’angles en calcaire plus facile à tailler.
Antraigues sur Volane
C’est par ces mots de Jean Ferrat que l’on s’approprie le mieux le village d’Antraigues :
En arrivant par les gorges de la Volane, il paraît qu’au gré des virages, on peut apercevoir sept fois le clocher d’Antraigues. Et puis, tout le village vous saute aux yeux comme cela m’est arrivé quand je l’ai découvert la première fois, juché sur son éperon rocheux, voilà presque quarante ans.
Il fut d’un coup et reste pour moi comme la proue de la Cévenne Ardéchoise autour de laquelle rayonnent à 360° toutes les vallées, les rivières et les cols que parcourent en tout sens d’innombrables chemins. C’est grâce à eux que l’on peut découvrir de la plus intime manière l’âme de ce pays, y flâner à loisir alors qu’ils se rejoignent tous au village comme les artères d’un cœur qui bat.
J’ai la chance de vivre dans une de ces vallées.
Je crois bien que j’y vivrais toujours.
Texte écrit par Jean Ferrat en 2004
Antraigues, perché sur la Volane est située à 8 km de Vals les bains et 14 km d’Aubenas. La commune fait partie du parc naturel régional des Monts d’Ardèche depuis sa création le 9 avril 2001.
Ce village de caractère situé en plein cœur de la châtaigneraie ardéchoise se caractérise par ses maisons de pierre, calades, sa place vivante accueillant tour à tour boulistes et artistes et ses terrasses de café qui lui confèrent un air méridional.
C’est aussi un village étape du pays des jeunes volcans, perché sur un socle de basalte dominant trois rivières où de somptueux espaces ont été sculptés par le feu des volcans et qui déploient en toute saison des charmes étonnants et un paysage naturel grandiose.
Il est connu principalement par les célébrités qui y séjournèrent et y habitèrent à partir des années 60/70 attirés par le maire Jean Saussac : Jacques Brel, Pierre Brasseur, Lino Ventura, Claude Nougaro, Isabelle Aubret, Francesca Solleville (qui y réside encore).
Allain Leprest y séjourna également et s’y est éteint le 15 août 2011.
Leprest sur cocomagnanville
Jean Ferrat (1930/2010) poète, parolier et chanteur français s’est installé en 1964 à Antraigues qui lui a d’ailleurs inspiré sa chanson La montagne. Pendant les années 70, il a même été maire-adjoint de la petite ville.
Il est enterré au cimetière d’Antraigues auprès de son frère André.
Rencontres animales
Au détour du chemin, quatre renardeaux traversent devant nous, rencontre originale pour les parigots paumés…à tous les degrés !
Même si ses petites bêtes sont des nuisibles, leurs mignonnes petites bouilles nous ont attendri, de plus, cela ne nous arrive pas souvent de faire de telles rencontres !
Nous avions également la présence d’animaux dans notre gîte, chevaux, ânes, moutons, chèvres, chats et chiens….la vie à la ferme !
Les oiseaux s’égaillèrent dès que le soleil fut de retour.
Et voici de jolis chevaux rencontrés lors d’une promenade : les adultes portaient tous un losange blanc au milieu du front et le poulain quant à lui arborait une sorte de croix : on va l’appeler le petit croisé !
Il y a de très jolies races de chevaux en Ardèche, je ne sais pas trop lesquelles c’est mais j’aime beaucoup leur gabarit et leur corpulence ainsi que leurs couleurs chaudes.
Deux célèbres boissons ardéchoises (alcoolisée et non alcoolisée)
L’eau de Vals les bains
Dès le XVIIe des sources minérales sont découvertes. Le thermalisme à Vals-les-Bains remonte à 1601, avec la découverte de la première source d'eau minérale baptisée "Belle Fontaine". Le conseiller du roi Louis XIII, Claude Expilly grand lettré, président du Parlement de Grenoble après avoir séjourné et bénéficié d’une cure en 1609, mit tout en œuvre pour faire reconnaître les vertus des eaux de Vals. Madame de Sévigné encouragea sa fille et son gendre, monsieur de Grignan à y séjourner et profiter des bienfaits de ces eaux. Il y a eu jusqu'à 188 sources en exploitation. Toutes ces eaux sont des eaux froides que la nature livre entre 12 et 16 degrés.
Vals les bains
Les eaux de Vals-les-Bains (sources utilisées en cure thermale) :
• La Constantine : une des plus célèbres à Vals car elle est la plus vertueuse dans les surcharges
pondérales, les dyspepsies (digestions lentes) et la goutte. C’est une eau très fortement minéralisée (9 g/l), bicarbonatée sodique, comme d’ailleurs l’ensemble des eaux minérales de Vals-les
Bains.
• La Précieuse que l’on boit généralement thermalisée et qui fait faire la grimace, est une eau très
intéressante dans le traitement des maladies hépatiques, des dyspepsies, du diabète et des constipations légères. Elle est fortement minéralisée (7,5 g/l).
• La Dominique est une eau unique en France ; elle est une des plus ferro-arsenicales. Elle est très utile
dans les anémies et les grandes fatigues. On peut la conseiller aussi dans les phénomènes allergiques.
• La Désirée est également fortement minéralisée (7,78g/l). Elle est très magnésienne et principalement
utilisée pour ses vertus laxatives mais aussi digestives, dans les maladies hépatiques et le diabète.
• La Rigolette, quant à elle serait plutôt prescrite dans les colites avec accélération du transit et dans les
digestions lentes . Elle est un peu moins minéralisée (6,34 g/l).
• La Camuse est très prescrite par les médecins valsois. Elle n’a que 4g/l de sels minéraux. Elle ressemble un
peu à la Précieuse. On l’utilise dans les paresses digestives, les colites fonctionnelles spasmodiques sans troubles du transit.
- La Béatrix et la Saint-Jean plus faiblement minéralisées peuvent être consommées sans prescrption
médicale.
Entre 1920 et 1940, Vals-les-Bains acquière une notoriété internationale. A partir de 1947, la station se spécialise dans le traitement du diabète et des maladies de la nutrition, avec la création d'un Centre Hospitalier Spécialisé, où l'on accueille plus de 2 000 diabétiques par an.
La Volane à Vals les bains
La source intermittente
La source intermittente vue par Jean Volane en 1897 :
« Un grondement souterrain annonce le phénomène, puis voici un jet d'écume qui éructe et mouille de sa bave les premières pierres ... Le trou redevient noir, la source semble puiser dans cette retraite une force nouvelle, le jet monte, tombe, remonte, retombe, grandissant à chaque chute, ronflant, crachant, rugissant jusqu'à ce qu'arrivé à l'apogée, il lance avec une majesté souveraine sa colonne d'eau, réduite en poussière impalpable ...
Magnifique de blancheur et de grâce, l'Intermittente s'élève à la hauteur des arbres, et tous les yeux convergent vers son panache, vers cet œillet gigantesque aux senteurs sulfureuses ... L'apothéose dure ainsi quelques secondes, puis insensiblement, la colonne décroît, décroît ; le trou râle maintenant, une dernière poussée lâche, et plus rien, que le bouillonnement souterrain de l'eau qui se retire."
Le kir ardéchois ou kir à la châtaigne
Je ne suis pas trop amateur de vin blanc, mais quand notre Anne-Marie nous a servi ce kir pour moi encore inconnu, je dois dire que j’ai apprécié ! La châtaigne donne un tout autre goût au vin blanc et je trouve même que c’est meilleur que le kir traditionnel au cassis.
A consommer avec modération comme toutes les bonnes choses de la vie….qui veut voyager loin (…)
Voici pour les amateurs, les deux adresses ardéchoises que j’ai retenues pour réaliser un bon kir ardéchois :
Le vin blanc, un chardonnay d’Ardèche, chez Louis Latour ICI
La liqueur de châtaigne que j’ai achetée vient de la distillerie Jean Gauthier ICI
D’ailleurs, Jean Gauthier possède dans sa cour un musée de l’alambic, pour ceux qui voudraient découvrir les secrets de fabrication des alcools !!
Ne manquez pas la suite de mes aventures ardéchoises avec d’autres articles à venir, géographiques et gastronomes, et tutti quanti !!
Les deux tons de
verts sont pris en photo en flagrant délit de verdure
Caroleone