Arcimboldo un autre illusionniste célèbre
Publié le 15 Août 2012
Arcimboldo : le Léonard des Habsbourg
Triste destin pour un artiste de génie, trop souvent réduit à quelques toiles ! Les fameux portraits anthropomorphes et fantastiques, figurant les Saisons avec les fruits, les feuilles et les légumes du marché et les Eléments, L’Eau, L’Air, Le Feu et La Terre ont fait l’admiration non seulement de Maximilien II qui les fit accrocher sur les murs de sa chambre à coucher, mais fascinent le public d’aujourd’hui, toutes générations confondues.
Parmi les naturalia figuraient des coquillages exotiques, des squelettes d’animaux, des fœtus difformes, des dépouilles d’animaux. Arcimboldo, en homme de la Renaissance est curieux de tout et ne se limite pas seulement à la peinture. Il est passionné d’architecture, de géologie, d’anatomie, de botanique. C’est dans cette atmosphère de découvertes qu’il a l’idée de représenter les hommes à l’aide des accessoires de leur fonction : Le Cuisinier est fait de volailles plumées et d’un cochon de lait, la chevelure du Bibliothécaire est composée des pages d’un volume ouvert, Le Juriste avec un corps de poulet pour le visage et une queue de poisson pour la bouche, nous font penser aujourd’hui aux visages torturés imaginés par Francis Bacon.
Bien sûr, cette propension pour le bizarre n’est pas le propre d’Arcimboldo mais reflète la tendance maniériste de l’époque pour le monstrueux. « Pour le
siècle d’Arcimboldo, le monstre est une merveille, l’excès, la métamorphose, qui fait basculer d’un ordre dans un autre », a relevé Roland Barthes, admirateur d’Arcimboldo.
Arcimboldo passera vingt-cinq ans à la cour, au service des Habsbourg, de Ferdinand I° (1503-1564), de Maximilien II (1527-1576), puis de Rodolphe II (1552-1612). Il est aussi le grand ordonnateur des fêtes et des cérémonies. Il demandera cependant à l’empereur Rodolphe de le laisser retrouver sa ville natale. De Milan, il enverra son dernier tableau : Vertumne, représentant l’empereur sous les traits du dieu romain de la végétation, le nez en poire et les joues en melon. L’empereur se montra si satisfait qu’il le nomme comte palatin. Il n’eut toutefois pas d’élèves. A sa mort, en 1593, il tombera dans l’oubli et il faudra attendre quelques siècles avant que son génie soit reconnu. Ce sont les surréalistes, amateurs de jeux visuels et d’extravagance et séduits par cet univers fantastique de portraits réversibles, qui le redécouvriront.( arts scène)
Les oeuvres réversibles
L'homme potager
1590
Technique Huile sur bois
25.8x24.2cm
Exposé à Crémone (Italie) au Museo Civico Ala Ponzone
Tête réversible avec corbeille de fruits
1590
Technique Huile sur bois
55.9x41.6cm
Exposé à New-York au French & Compagny
Le cuisinier
1570
Technique Huile sur bois
52.5x41cm
Exposé à Stockholm au Nationalmuseum
Les quatre saisons
Printemps
1573
Technique Huile sur toile
76x63.5cm
Exposé à Paris au Musée du Louvre
Eté
1563
Technique Huile sur toile de tilleul
67x50.8cm
Exposé à Vienne au Kunsthistorisches Museum
Automne
1572
Technique Huile sur toile
92.71x71.76cm
Proprietaire Collection particulière
Hiver
1563
Technique Huile sur toile de tilleul
66.6x50.5cm
Exposé à Vienne au Kunsthistorisches Museum
Les quatre éléments
Les Quatre saisons et les Quatre éléments, deux séries d'Arcimboldo, se répondent.
Dans un poème accompagnant les tableaux offerts à Maximilien II de Habsbourg, le milanais Giovanni Battista Fonteo écrit:
« L'Eté est chaud et sec comme le Feu. L'Hiver est froid et humide comme l'Eau. L'Air et le Printemps sont tous deux chauds et humides et l'Automne et la Terre sont tous deux froids et sec.»
Allégorie de la terre
1570 Huile sur toile 70,2 X 48,7 cm, collection particulière
Pour Giovanni Battista Fonteo et Arcimboldo, l'Hiver et l'Eau sont liés. Proserpine est en effet la déesse de l'Hiver lorsqu'elle passe six mois sous-terre aux
Enfers; elle est aussi l'épouse de Neptune, le dieu de l'Eau. L'Air du Printemps souffle sur les bourgeons pour qu'ils éclosent et l'Eté et le Feu se nourrissent du soleil flamboyant. Selon la
théorie des éléments en vogue au XVIè siècle, le monde était constitué de quatre éléments, l'année était partagée en quatre saisons et l'homme en quatre humeurs.
Comme dans les Saisons, deux personnages des Eléments sont tournés vers la droite et deux vers la gauche; vu de profil comme sur une pièce de monnaie,
la bouche entrouverte, ils conversent. Les saisons présentent des visages séduisants mais les visages des éléments sont plus bizarres, presque morbides. L'air et le feu sont peints dans des
teintes chaudes. La terre et l'eau ont des teintes plus froides.
Allégorie de l'air
vers 1580
1566, 66,5 x 51 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne
Vers 1590
Technique Huile sur bois de peuplier
60.4x44.7cm
Exposé à New-York
Proprietaire Collection particulière
Technique Huile sur bois
72.8x56.3cm
Exposé à Paris
Proprietaire Collection particulière
Technique Huile sur bois
68x56cm
Exposé à Skokloster (Suède) au Château de Skokloster
Le sommelier
1574
Technique Huile sur bois
87.5x66.6cm
Exposé à Londres
Proprietaire Collection particulière
Le bibliothécaire
1562
Technique Huile sur toile
91x71cm
Exposé à Skokloster (Suède) au Château de Skokloster
Caroleone
Sources : archéologue over blog, artliste, arts scènes