Alexandre Pouchkine : Les tziganes (extraits)
Publié le 15 Février 2013
Aujourd'hui je vous fait une confidence.
Et vous révèle deux de mes passions .
La première c'est Pouchkine : c'est celui qui ma révélé la poésie et non Pablo et les autres poètes engagés dont je suis si fidèle et qui m'accompagnent au quotidien.
Dans la vie il y a des êtres qui marquent et qui signent notre devenir, c'est le cas de ce poète russe qui a
su me toucher par ses mots et son destin tragique et que j'ai découvert surtout grâce à Henri Troyat ( j'ai lu Troyat depuis l'âge de 12 ans, des biographies surtout)
La deuxième mais elle n'est pas nouvelle pour ceux qui me suivent depuis un moment c'est le groupe russe Arbat de musique tzigane. Je ne m'en lasse pas mais malheureusement, ils n'ont plus l'air de faire de tournée et les vidéos sont rares.
J'en ai trouvé une aujourd'hui d'une chanson magnifique qui est l'une de mes préférées et qui vient parfaitement illustrer les extraits du poème de Pouchkine.
Voilà, c'est tout.
Profitez donc de ce petit changement dans mes habitudes bloguistiques.
Amitiés tziganes de liberté et d'humanisme de Caroleone
Entre les roues des chariots,
Mal drapés de tapis vétustes,
Brillent les feux. Chaque famille
Cuit sa soupe. Des chevaux paissent
Dans les champs ; derrière une tente,
Se vautre un ours apprivoisé.
La steppe s’anime aux travaux
De la tribu qui se prépare
A repartir dès le matin.
Chants des femmes, cris des enfants,
Tintement du fer sur l’enclume.
Mais le silence du sommeil
S’étale bientôt sur la horde.
Et l’on n’entend plus dans la plaine
Qu’un cheval qui hennit, qu’un chien
Qui hurle au loin ; les feux s’éteignent.
Tout dort. Du haut d’un ciel serein,
La lune lumineuse éclaire
Le campement silencieux……
Et voici la horde en marche, dont Mérimée appréciait particulièrement le dessin :
Tout s’ébranle à la fois, la horde
Dévale à travers le désert.
Les ânes, dans de grands paniers
Transportent des enfants joueurs.
Maris et frères, femmes, filles,
Jeunes et vieux, refrains tziganes,
Grognements de l’ours, cliquetis
De ses chaînes impatientes,
Couleurs criardes des haillons,
Enfants, aïeuls déguenillés,
Chiens qui hurlent, chiens qui aboient,
Ronflement de la cornemuse,
Grincement des lourds chariots,
Tout est pauvre, brisé, sauvage,
Mais si instable, si vivant…..
Alexandre Pouchkine (Les tziganes, traduction d’Henri Troyat)
De la biographie Pouchkine de Troyat