Gracchus Baboeuf : un nom qui écorche toujours les dirigeants parisiens
Publié le 10 Août 2009
Gracchus Baboeuf : un nom qui écorche toujours les dirigeants parisiens !
La valorisation du patrimoine est aussi sélective que la mémoire. Les responsables de la Ville de Paris viennent à nouveau d’en fournir la
vérification.
Au 226 de la rue de Vaugirard dans notre 15ème arrondissement se trouvait un immeuble du XVIIIème siècle : l’ancienne Auberge du Soleil d’Or.
Du bâtiment, il faut désormais parler au passé.
Bien sûr, nous ne pouvions qu’approuver l’objectif de réhabilitation des 21 logements délabrés et leur intégration au parc social, comme la construction de 16 nouveaux logements sur la parcelle (encore que nous ne comprenons pas pourquoi des financements du Conseil régional ont été mobilisés alors que l’opération n’entre pas dans ses prérogatives – mais c’est une autre question).
Mais la « rénovation » brutale s’est avérée être pratiquement une démolition-reconstruction qui n’a rien respecté des éléments anciens. Rien n’est plus identifiable du bâtiment historique.
L’Auberge du Soleil d’Or est pourtant un lieu historiques et non des moindres.
C’est de là que partit dans la nuit du 23 au 24 fructidor an IV (9-10 septembre 1796), le dernier épisode actif de la « Conspiration des égaux », mouvement politique organisé par Gracchus Baboeuf. A la suite de son échec, 131 personnes furent arrêtées, 30 fusillées.
Avec la « Conspiration de l’Egalité », pour la première fois dans l’histoire de notre pays, l’idée communiste était devenue un mouvement politique actif : pour la propriété collective, pour répartition égalitaire des richesses produites, contre la bourgeoisie accaparatrice du Directoire.
De ce passé, l’actuelle municipalité de Paris, suivant ses prédécesseurs, n’entend rien garder. Ni le bâtiment, ni sa mémoire.
Dans la brochure en couleurs de la « gauche » au conseil du 15ème, daté de juin 2009, diffusée à des dizaines de milliers d’exemplaires, le Soleil d’or dénaturé est présenté comme le lieu d’une conspiration royaliste de 1791 ( !) et d’une « autre républicaine en 1796 (complot du camp de Grenelle) dont le but était de renverser le directoire ».C’est tout !
Décidément, certains noms font mal.
Baboeuf, les Egaux, les origines françaises du communisme : une page de l’histoire que les possédants et leurs serviteurs veulent toujours ignorer !
Nous demandons la pose d'une plaque commémorative!
PCF 15e