Colombie: un état qui tue et qui appelle au meurtre
Publié le 5 Mars 2009
6 MARS 2009
COLOMBIE: "UN ETAT QUI TUE
ET QUI APPELLE AU MEURTRE"
« Nous, organisations signataires, sommes réunies pour exprimer notre solidarité avec l'appel lancé par le Mouvement national des victimes des crimes d'Etat en Colombie (MOVICE) à des rassemblements aux côtés des victimes du conflit politique, social et armé qui endeuille la Colombie depuis près d'un demi-siècle ».
Cette année, le MOVICE a placé, au centre de cette journée internationale d'action, la dénonciation des exécutions extrajudiciaires perpétrées par les forces armées colombiennes. Cette pratique consiste à tuer des civils, et les présenter ensuite comme des combattants morts au combat. Cela permet aux militaires d'obtenir des récompenses ou de gonfler les chiffres de la guerre, encouragés en cela par des directives officielles.
A Paris, le rassemblement du 6 mars 2009 se tiendra à la Fontaine des Innocents, Place Joachim du Bellay, aux Halles à 18h00.
La Colombie vit l'une des crises humanitaires les plus graves de la planète : quatre
millions de personnes déplacées de force à l'intérieur du pays et 60.000 réfugiés politiques à l'étranger. Depuis août 2002, plus de 14 000 personnes sont
mortes ou ont disparu hors combats pour des raisons sociopolitiques, dans la plupart des cas, la responsabilité de l'Etat est engagée de manière directe ou par le biais de son soutien aux groupes
paramilitaires. Six millions d'hectares de terres ont été arrachés par la violence à la petite paysannerie au cours de campagnes de terreur organisées pour obliger les populations rurales à
abandonner leurs terres et laisser ainsi place nette, principalement pour des projets économiques au profit de multinationales. L'impunité de leurs crimes a permis aux paramilitaires et à leurs
soutiens politiques de contrôler 35% du Parlement et d'occuper de nombreuses charges publiques ou diplomatiques.
Depuis son accession au pouvoir en 2002, le président Uribe, tout en niant l'existence du conflit, l'a exacerbé en polarisant davantage la société colombienne et en
impliquant dangereusement la population civile dans le conflit. Il a bloqué systématiquement toutes les propositions alternatives qui appuient la défense des Droits de l'Homme et des issues
humanitaires et de dialogue politique en Colombie. L'initiative de la société civile « Les Colombiens et Colombiennes pour la paix » qui a obtenu la libération de 6 otages des FARC il y
a quelques semaines est l'objet d'une campagne odieuse de la part du gouvernement colombien et la vie de ses animateurs est en danger. Il en est de même de journalistes qui ont couvert ces
libérations. Tous ont été fustigés publiquement par le chef de l'Etat.Criminaliser et stigmatiser les militants des organisations sociales, des syndicats, des défenseurs des Droits de
l'Homme, des journalistes et l'opposition démocratique, revient à les désigner comme cibles des escadrons de la mort.
La Colombie est aussi le pays le plus dangereux au monde pour les syndicalistes. Ce pays détient en effet le record mondial de syndicalistes assassinés, déplacés de force, menacés de mort. 4.000 syndicalistes ont été assassinés en Colombie ces 20 dernières années, dont 474 en six ans de Présidence Uribe, 97 % de ces crimes sont impunis. Lorsque les conflits sociaux s'amplifient dans le pays, le gouvernement colombien répond par des balles et des arrestations arbitraires à l'exigence de justice sociale et de démocratie, comme il l'a fait contre la Minga, grande marche indigène et paysanne qui manifestait pacifiquement, en novembre dernier.
Enfin, tous les acteurs armés (guérilla, armée/paramilitaires) violent le principe de distinction entre les combattants et les non combattants, au mépris de la vie
et de la dignité de la population civile.
Parce que nous croyons aux côtés de la majorité des colombiens que l'avenir de ce pays ne peut pas être la guerre,
Parce que des millions de victimes réclament vérité, justice, réparation et la garantie que les crimes contre l'humanité ne seront pas répétés,
Le 6 mars 2009, nous nous rassemblerons :
- Pour la fin de la guerre et de la violence avec une solution politique négociée du conflit,
- Pour un échange humanitaire des prisonniers dans les plus brefs délais,
- Pour encourager et accompagner ceux qui œuvrent pour la paix et l'arrêt de la barbarie,
- Pour que les auteurs de crimes contre l'humanité soient traduits en justice,
- Pour la construction d'un État démocratique, incluant et pluriel.
Premiers signataires :
- ACTION DES CHRETIENS POUR L'ABOLITION DE LA TORTURE (ACAT-FRANCE)
- ALBAFRANCE
- ALTERCULTURES
-
ASSOCIATION SIMON BOLIVAR
- ATTAC-FRANCE
- CERCLE BOLIVARIEN DE PARIS
- COMITE D'INFORMATION SUR L'AMERIQUE LATINE DE NANTERRE
-
COMITE PRO-BOLIVIE FRANCE
- COMMISSION INTERECCLESIALE JUSTICIA Y PAZ
-
CONFEDERATION NATIONALE DU TRAVAIL (CNT)
- COOORDINATION POPULAIRE COLOMBIENNE à PARIS
- FONDATION FRANTZ FANON
- FRANCE AMERIQUE LATINE
- MRAP
- NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE
- PARTI COMMUNISTE FRANCAIS
-
POLO DEMOCRATICO ALTERNATIVO. Paris et Région Parisienne
- TEJE (TRAVAILLER ENSEMBLE, JEUNES ET ENGAGES)
- TERRE ET LIBERTE POUR ARAUCO
- TRIBUNAL INTERNATIONAL D'OPINION TIO FRANCE