Une pensée pour nos camarades détenus
Publié le 6 Novembre 2008
Leonard Peltier, indien Anishinabe/Lakota-Sioux, est incarcéré depuis 1976 aux USA pour un crime qu'il n'a pas commis. Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui "devrait être libéré immédiatement et sans condition." Il est une des victimes de la guerre cachée menée par le gouvernement américain et le FBI contre l'American Indian Mouvement (Mouvement Indien Américain - AIM).
Au début des années 1970, le FBI utilisant son programme de contre espionnage interne (le COINTELPRO) entreprend de déstabiliser et neutraliser l'AIM, dont Leonard Peltier est l'un des leaders. Le 26 juin 1975, une fusillade éclate, après l'intrusion illégale de deux agents du FBI, sur une propriété de la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota), où se trouve un campement de l'AIM. Les deux agents ainsi qu'un jeune amérindien membre de l'AIM trouvent la mort. Leonard Peltier est arrêté, inculpé des meurtres des agents et condamné à deux peines de prison à perpétuité alors qu'il n'existe aucune preuve de sa culpabilité. Depuis 1976, Leonard Peltier clame son innocence. En 1981, grâce à la Loi de Liberté d'Information, sur 18000 pages détenues par le FBI, ses avocats en obtiennent la déclassification de 12000. Dans ces pages se trouvent de nombreuses preuves des malversations du FBI dont un rapport ballistique stipulant que l'arme attribuée à Leonard Peltier n'est pas l'arme du crime. Au vu de ces nouveaux éléments, un demande pour l'obtention d'un nouveau procès est déposée. Le gouvernement américian reconnaît alors qu'il "ne peut pas prouver qui, en particulier, a tué les agents." Malgré cela, à cause d'une "technicité judiciaire", la demande d'un nouveau procès est rejetée.
En janvier 2001, le président Bill Clinton n'a pas eu le courage politique de lui rendre sa liberté, en évitant de lui accorder une grâce le dernier jour de son mandat. Leonard Peltier est devenu le symbole de la résistance des peuples indigènes au niveau international. Il est soutenu par Nelson Mandela, Desmond Tutu, Rigoberta Menchù, le Dalaï Lama, le Sous-Commandant Marcos, le Parlement Européen et par plusieurs millions de personnes à travers le monde.
MUMIA ABU JAMAL
Mumia Abu-Jamal est né le 24 avril 1954. Né Wesley Cook, Mumia choisira ce prénom swahili au lycée, sous l'influence d'un enseignant d'origine kenyane. Il y ajoutera "Abu-Jamal" à la naissance de son premier fils, Jamal. A l'âge de 14 ans, Mumia est arrêté et battu pour avoir protesté contre un meeting du candidat ultraraciste George Wallace, à Philadelphie. Peu après, il est fiché par le FBI pour avoir voulu rebaptiser son lycée "Malcolm X".
En 1969, le jeune homme est chargé de l'information à la section de Philadelphie du Black Panther Party. Le FBI le considère comme l'une des personnes "à surveiller et interner en cas d'alerte nationale".
Il est l'une des cibles du Cointelpro (programme d'infiltration et de contre-espionnage) dont seront victimes Leonard Peltier et d'autres membres de l'Américan Indian Movement et des Black Panthers.
Devenu journaliste de radio apprécié, lauréat de plusieurs prix, Mumia est surnommé "la voix des sans-voix" pour sa critique de la corruption de la police et des dirigeants politiques locaux. Depuis 1978, il dénonce la violente répression qui frappe la communauté MOVE et, en 1981 suit le procès de son fondateur, John Africa, qui sera acquitté des charges fabriquées contre lui. Le soutien de Mumia à MOVE exaspère les politiques et la police de Philadelphie et lui vaut le renvoi d'une des stations de radio où il exerce. Pour faire vivre sa famille, Mumia est contraint de travailler comme taxi de nuit
Aux premières heures du 9 décembre 1981, Mumia Abu-Jamal est grièvement blessé lors d'une fusillade dans le quartier sud de la ville, où il vient de déposer un client. Arrêté, il est accusé du meurtre d'un policier, Daniel Faulkner, tué dans cette fusillade. Malgré ses dénégations, malgré son absence d'antécédents judiciaires, une enquête inéquitable (expertises balistiques inexistantes, balles non identifiables, absence de relevé d'empreintes, zone des faits non sécurisée, tests non effectués, etc.) conclut à la culpabilité de Mumia. Témoins menacés, subornés, écartés, rapports de police contradictoires, violations de ses droits, mèneront, en juillet 1982, à la condamnation à mort de cet opposant politique gênant sous la pression d'un juge recordman de la sentence... Mumia est "le coupable idéal"
En juin 1999, un ancien tueur à gages, Arnold Beverly, avoue à l'une des avocates de Mumia avoir tué l'officier Faulkner dans le cadre d'un contrat mêlant police et mafia. Corroborés par un faisceau d'éléments et de témoignages concordants, les aveux de Beverly n'ont jamais été entendus par la justice au prétexte qu'ils sont "hors des délais de la procédure".
Le 18 décembre 2001, la sentence de mort de Mumia a été provisoirement écartée, mais il est toujours considéré coupable et menacé de voir cette sentence à nouveau prononcée. Mumia Abu-Jamal lutte toujours depuis le couloir de la mort, enfermé 23h/24h dans une cellule grande comme une salle de bains et dans un isolement sensoriel inhumain. La mobilisation internationale a empêché par deux fois son exécution, en 1995 et 1999.
Aujourd'hui les options d'appel s'amenuisent.
En date du 8 octobre 2003, les ultimes appels d'Etat ont été rejetés, renvoyant l'affaire au niveau fédéral. La vie de Mumia demeure en grand danger, comme le précisait récemment son avocat fédéral, Me Bryan.
La solidarité financière est indispensable pour permettre aux militants et à la défense de continuer à soutenir Mumia. Collectes, initiatives de soutien, souscriptions, nous appelons chacun à agir auprès des médias, des élus, dans les entreprises, les universités, etc. pour sauver Mumia.
Est-il utopique de rêver que le changement de président aux EU pourrait voir la révision des procès de ces 2 hommes ?
Obama sera t-il de robin des bois humaniste que certains disent qu'il est ?
A SUIVRE !!!!