L'INJEP en danger
Publié le 8 Octobre 2008
L'INJEP EN DANGER !
L'Institut National de la Jeunesse et de l'Education Populaire (INJEP) est en danger. Un site créé par des membres du personnel y est consacré depuis quelques semaines :
http://que-vive-injep.blogspot.com
Les informations qui circulaient ont été confirmées lors d'une réunion extraordinaire de la Commission Technique Paritaire réclamée par les représentants du personnel et qui s'est tenue le 12 septembre 2008. Les délégués de l'intersyndicale SGEN/CFDT et UNSA en font un compte rendu dans lequel je relève que les restrictions budgétaires sont drastiques. Rendez vous compte, l'évolution de la masse salariale serait la suivante :
- 2008 : 4,1 millions d'euros
- 2009 : 3,4 millions d'euros
- 2010 : 2,2 millions d'euros
En conséquence, dès 2009 les représentants du personnel estiment qu'il ne sera pas possible d'éviter la perte de 40 emplois ! Ces réductions s'ajouteront aux 8 emplois non remplacés en 2008 et ceci pour un effectif qui est de l'ordre de 110 à 120 salariés (dont bon nombre de contractuels).
Tout ceci s'inscrit dans la trop fameuse RGPP (Réforme Générale des Politiques Publiques) dont les objectifs non-dits sont, dans le désordre, le respect des critères de Maastricht, la réduction du périmètre des services publics au profit du privé, la croyance aveugle dans la suprématie du privé, c'est-à-dire dans la loi du profit. L'Education Populaire n'est pas rentable !
Je rappelle que l'INJEP est un établissement public (Ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative - MSJSVA ouf !) dédié à la formation et la recherche dans les domaines de la jeunesse et de l'éducation populaire.
Qu'en restera-t-il demain si le gouvernement persiste dans cette voie ? Avec une masse salariale diminuée de moitié, l'INJEP flottera dans des locaux devenus trop vastes. Or le ministre du budget Woerth, en juillet dernier, a déclaré indispensable de franchir une nouvelle étape dans la valorisation (autant dire la vente partielle) du patrimoine immobilier de l'Etat. C'est inquiétant.
Une vente du site du Val Flory, si elle entre dans les objectifs du gouvernement, se heurtera à l'obstacle du Plan Local d'Urbanisme (P.L.U). Dans sa mouture actuelle celui-ci interdit toute construction dans la partie boisée. Quant à la partie où sont situés les bâtiments, le P.L.U. stipule que « cette zone est destinée à recevoir principalement des constructions et installations nécessaires aux services publics ou d'intérêt collectif ». Y sont interdites « les constructions à usage d'industrie, de commerce et d'artisanat ». Une révision du P.L.U. serait soumise aux règles relatives à l'enquête publique, à la publicité etc. Un beau combat en perspective !
En mars dernier le Conseil municipal a donné délégation au maire pour exercer un droit de priorité au cas où l'Etat déciderait de vendre une de ses propriétés sur le territoire communal (art. 240-1 et suivants du code de l'urbanisme). Dans le débat j'avais réclamé que ce droit soit réservé au Conseil municipal lui-même et j'avais d'ailleurs cité à titre d'exemple (hypothétique) le terrain du Val Flory. Le maire a refusé de donner satisfaction à ma demande mais s'est engagé (le compte-rendu en fera foi) à consulter le Conseil si ce cas se présentait.
Bref les défenseurs des services publics et de l'Education Populaire ont du pain sur la planche.
(16 septembre 2008)
Note du 1er octobre : le compte-rendu des organisations syndicales n'est pas contredit par le compte-rendu en quelque sorte officiel de la réunion paritaire où on lit en outre que l' « audit RGPP préconisait la fermeture de l'INJEP et la vente du site » ! On y lit également que « 789 000 € manquent pour finaliser l'exercice 2009 » et que « supprimer la moitié des emplois revient à supprimer la moitié des activités. On ne trouvera pas non plus l'équilibre humain pour faire fonctionner l'établissement. ». Quel désastre !