23 août 1927 : Sacco et Vanzetti exécutés !!
Publié le 21 Août 2012
23 août 1927
Ils sont électrocutés
Le prolétariat les vengera titre l’Huma en première page.
Boston, 23 août, 0h30, heure américaine (5h30 heure française) – Le chef de la prison a commencé à organiser la marche à la mort à 11h38. Les témoins qui comprennent un journaliste ont été réunis dans le bureau de la prison. L’avocat Musmanno a demandé à parler quelques minutes aux condamnés, le chef de la prison a dit non.
Madeiros a été mis sur la chaise à minuit 2. Il est mort à minuit 9.
Sacco a été placé sur la chaise électrique à minuit 11. Il est mort à minuit 19.
Vanzetti a été mis sur la chaise à minuit 20. Il est mort à minuit 26.
Déclaration de guerre
Le prolétariat avait pourtant tout fait pour les sauver….
Jour de deuil et de colère.
Hourrah pour le dollar !
Triomphe de la science, de l’hygiène, du fordisme et de la bible !
La justice de classe vient de tuer Sacco et Vanzetti :
Parce qu’ils étaient des militants ouvriers.
Parce qu’ils étaient innocents.
Parce que le monde entier le criait !
Parce que le dollar est infaillible.
Et parce que le capitalisme américain voit toujours grand, jusque dans le crime, surtout dans le crime.
Meurtre rationalisé.
L’industrie automobile avait fourni le gouverneur Fuller.
L’industrie religieuse, le juge Thayer..
L’industrie policière, les faux témoignages et les bombes indispensables.
L’industrie électrique a fourni le courant à deux mille volts…
Tout s’est passé selon le mode le plus « efficient » de la brutalité scientifique.
Sacco et Vanzetti, brûlés vifs sur la chaise électrique, c’est en effet, le dernier mot de la « civilisation » capitaliste. L’Amérique bourgeoise, l’Amérique des trusts, du klu-klux-klan, de l’automobile-pour-tous, des lynchages et de l’american legion est là tout entière.
Et c’est contre elle, avec l’autre Amérique, celle des millions de travailleurs courbés dans l’usine, au bureau, sur la terre ou dans la mine, que nous nous dressons…
Le drapeau du capitalisme américain ne peut plus flotter aujourd’hui nulle part que sous la protection des mouchards et des provocateurs.
Pour les bourgeois craintifs, pour la petite épargne intellectuelle des « honnêtes gens de tous les partis », l’assassinat de ce matin peut apparaître comme une « regrettable erreur judiciaire ».
Ce n’est pas une erreur judiciaire.
C’est un « exemple ».
Pour le prolétariat, c’est ouvertement, UNE DECLARATION DE GUERRE !
Paul Vaillant-Couturier, L’Humanité du 23 août 1927
Serge-Hobo
Sacco
SUR LE PORT DE DIEPPE
Louis Aragon / Gérard-André Gaillard
Le jour de Sacco-Vanzetti
Sur le port sur le port de Dieppe
Mais comment cela se fait-il
Qu'il y eût seulement des guêpes
Le jour de Sacco-Vanzetti
Quand les affiches du Parti
Disaient d'aller au port de Dieppe
A quoi cela ressemblait-il
Qu'il y eût seulement des guêpes
Le jour de Sacco-Vanzetti
Qu'est-ce que tu croyais petit
Qu'il allait se passer à Dieppe
Aussitôt venu que parti
Pour n'avoir trouvé que des guêpes
Le jour de Sacco-Vanzetti
Tu étais malheureux faut-il
Pour espérer autant de Dieppe
Comme un changement pressenti
Mais c'était compter sans les guêpes
Le jour de Sacco-Vanzetti
Le mal d'aimer qu'on s'en sortît
En criant sur le port de Dieppe
Tu le croyais ferme et tu t'y
Trouvas tout seul avec les guêpes
Le jour de Sacco-Vanzetti
Vanzetti
Vanzetti, condamné avec Sacco à l’électrocution, répond le 9 avril 1927 au juge Thayer :
« Si cette chose n’était pas arrivée, j’aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J’aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté. Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute notre vie, nous n’aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien. Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d’un bon cordonnier et d’un pauvre vendeur de poissons, c’est cela qui est tout ! Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe. »
Caroleone