19 mars 1962....19 mars 2012 : 50 ans de la fin des combats en Algérie
Publié le 19 Mars 2012
Chers camarades,
Je vous fait profiter du discours de mon maire dit ce matin lors de la commémoration de la fin de la guerre d'Algérie, ce texte qui reflète son humanisme est celui que j'aurais voulu écrire pour vous camarades appelés en Algérie.
Comme je suis limitée, parfois cela me culpabilise parce que l'envie de bien faire est là, et les mots ne viennent pas toujours.
Merci de votre compréhension et de votre attention.
Caroleone
19 mars 2012
Cérémonie de la fin de la guerre d’Algérie
Mesdames,
Messieurs,
19 mars 1962…..19 mars 2012 ! Cinquante ans se sont écoulés du grand sablier qui égrène et mesure nos vies !
Cinquante ans se sont écoulés depuis la signature des accords d’Evian ou la volonté, le courage d’hommes politiques différents mirent fin à huit années de troubles, de combats, de violence, de haine, dans une guerre qui ne voulait pas dire son nom.
Cinquante ans ont passé et que reste-t-il aujourd’hui de toutes ses souffrances que vous avez endurées, de vos longues veilles, de vos tragiques interrogations, de vos doutes, de vos espoirs ?
Cinquante ans se sont égrenés mais trente mille de vos camarades sont tombés sur ce sol algérien, fauchés par les balles de l’adversaire mais avant tout sacrifiés par le manque de détermination, de courage politique, d’atermoiement criminel, de tous les gouvernements de cette funeste époque !
Cinquante ans enfin ont été balayés par le vent de l’histoire, et vous, les anciens d’A.F.N, vous qui avez vu tomber à vos côtés tant de vos compagnons, vous qui êtes revenus meurtris parfois dans votre chair mais aussi dans vos cœurs et vos esprits, vous vous heurtez encore en ce jour à l’énorme machine d’ incompréhension, d’hypocrisie, qui s’évertue à ne pas reconnaître sous une multitude de prétextes, tournant le dos à l’histoire, cette date symbole du 19 mars marquant la fin du cauchemar en Algérie.
Vous qui n’étiez que des appelés, vous qui n’aviez pas choisi la carrière militaire, vous qui n’aviez pas choisi librement le métier de la guerre, vous êtes aujourd’hui encore, et même au niveau le plus élevé de l’état, ignorés, oubliés.
Des ciseaux sacrilèges tentent de faire un amalgame impie des commémorations patriotiques en arrachant des pages de notre histoire, en amputant notre mémoire collective.
En ce jour de souvenir, en travaillant ensemble à la construction d’un monde meilleur, il est de notre devoir, de notre dignité d’hommes libres, de rappeler à tous nos responsables politiques, sans distinction, qu’un grand pays comme la France ne peut sortir que grandi en restant fidèle à la mémoire et au sacrifice de ceux qui l’ont servi : ses enfants .
Vive la France !
André Sylvestre, maire de magnanville (78)
Conseiller général des Yvelines