Sites archéologiques du Guatemala : Q’umarkaj

De Simon Burchell - Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6909805

Guatemala, département de Quiché

Localité : Santa Ana del Quiché

Culture : Maya K’iche’

Période : postclassique (construction : 1400, abandon : 1524)

Royaume de Q’umarkaj

Capitale du royaume K’iche’ à la fin de la période postclassique

Noms : Q’umarkaj, Kumarcaaj, Cumarcaj, Gumarkaaj, Gumarcaj. Du quiché q’umarkah = lieu de la vieille canne

Autre nom : Utatlán, du nahuatl otatlan = lieu des bambous

Population au postclassique tardif : 15.000 habitants

C’était une des villes mayas les plus puissantes lorsque les Espagnols sont arrivés au XVIe siècle.

Situation

territoire du royaume k'iche' De Maunus de Wikipedia en inglés - Trabajo propio (Texto original: «self-made»), Dominio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5519981

La ville était située sur un plateau de 12 hectares entouré de ravins profonds formant de bonnes défenses naturelles.

Ce site est le plus grand d’un conglomérat de 5 sites majeurs sur une superficie de 4 km2, les sites d’Atalaya et de Pakaman à l’est, de Pismachi au sud et de Chisalin au nord de Q’umarkaj.

Société

Le royaume k’iche' était gouverné par un roi, un roi élu (le successeur du trône) et 2 capitaines, un conseil de 4 dirigeants, un pour chacune des 4 lignées les plus importantes de la ville de Q’umarkaj.

La lignée dirigeante était la dynastie Kawaq (plume) qui élisait le roi et le roi élu.

On donnait au roi le nom d’ajpop (celui du tapis). Le roi élu portait le titre de k’amba ajpop, sa fonction était d’assister le roi jusqu’à ce qu’il accède au pouvoir.

Les maisons nobles des Nijaib et des Saqik élisaient le q’alel (juge suprême) et la maison des Ajaw K’cheé élisait l’atzij winaq (porte-parole).

La ville de Q’umarkaj aurait été fondée en 1400 par le roi k’iche’ Q’uq’umatz, un personnage historique ou mythologique selon les uns et les autres. Son nom veut dire « serpent à plumes », un titre utilisé dans d’autres régions de la Mésoamérique.

La population était divisée entre la noblesse et ses vassaux. Les nobles étaient nommés ajaw et les vassaux al k’ajol. La noblesse était composée de descendants en ligne paternelle des dirigeants fondateurs qui étaient entrés sur les hauts plateaux en conquérants depuis la côte du golfe du Mexique vers l’an 1200 et qui ont perdu leur langue d’origine et adopté celle de leurs sujets.

Les vassaux servaient comme soldats et ils étaient soumis aux lois établies par la noblesse.

Les divisions sociales étaient profondes et observées très strictement comme dans le système de castes.

Les marchands formaient une classe privilégiée mais ils avaient malgré tout des obligations fiscales envers la noblesse.

Ensuite venaient les ouvriers ruraux et les artisans puis la classe la plus basse qui était celle des esclaves (des criminels condamnés et des prisonniers de guerre).

Le site

Panorama de la grande place De Simon Burchell - Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6909805

Très peu de travaux de restauration ont été entrepris sur ce site et au cœur du site on peut voir les vestiges de plusieurs temples et palais pyramidaux (la plupart réduits à l’état de décombres) et un terrain de jeu de balle.

Les pierres sculptées qui formaient les façades des bâtiments ont été pillées à l’époque coloniale et utilisées pour la construction des nouveaux bâtiments de Santa Cruz del Quiché.

Les principales structures étaient situées autour de la place principale au sol en plâtre.

Le temple de Tohil

décombres du Temple de Tohil en 1840 https://es.wikipedia.org/wiki/Q%27umarkaj#/media/Archivo:Catherwood_-_Santa_Cruz_del_Quiche_-_Qumarkaj_-_Tohil_Temple.jpg

Il est situé du côté ouest de la place centrale qu’il domine. Tohil était la divinité patronne de la ville et une divinité jaguar associée au soleil et à la pluie. Ce qui reste visible de ses ruines ce sont les décombres et le noyau de boue du temple avec une ouverture où les Mayas contemporains font encore des offrandes. A l’origine le bâtiment se composait d’une pyramide avec des escaliers raides sur 3 côtés sauf sur celui de l’ouest et du temple à son sommet. Ce temple était utilisé pour les sacrifices humains. Les corps des victimes sacrificielles étaient probablement jetés dans l’escalier principal avant d’être décapités et leur tête placée dans un Tzompantli. L’image d’un jaguar a été retrouvée sur le stuc du temple, le jaguar étant un animal considéré comme un nahual de la dynastiedominante Kaweq.

Le temple d’Awilix

ruines du temple d'Awilix https://es.wikipedia.org/wiki/Q%27umarkaj#/media/Archivo:Catherwood_-_Santa_Cruz_del_Quiche_-_Qumarkaj_-_Tohil_Temple.jpg

Il est situé du côté est dela place principale. Awilix était la déesse patronne de la lignée Nijaib’ et elle est identifiée à Ixbalanque, l’un des héros jumeaux du Pop Wuh. Ce temple n’était pas aussi haut que le temple de Tohil, c’était le 2e bâtiment le plus important de Q’umarkaj. Il était à l’origine formé d’une plateforme rectangulaire supportant une plateforme plus petite et le bâtiment du temple du côté est. Un large escalier montait du côté ouest du temple flnqué au niveau le plus bas de 2 grands panneaux de pente en planches. Il y a eu 4 phases de construction, ce temple a été réparé à plusieurs reprises avant la conquête espagnole.

Le terrain de jeu de balle

terrain de jeu de balle De Simon Burchell - Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6909805

Il est situé du côté SO de la place, au sud du temple de Tohil. Il conserve sa forme distinctive même s’il a été dépouillé de ses structures. C’était l’un des 4 terrains de jeu de balle de la région de Q’umarkaj. Il était administré par la branche Winaq Wuh de la lignée Kaweq. Il a une orientation EO sur une longueur de 40 mètres.

La chute de Q’umarkaj a lieu en mars 1524.

Le conquistador Pedro de Alvarado (avec une armée de 250 espagnols et 5 à 6000 Yanaconas) est arrivé à Q’umarkaj après avoir acceptés l’invitation du royaume K’iche’ et après avoir vaincu une armée k’iche’ composée de 6000 guerriers dans la vallée de Quetzaltenango. Alvarado craignait que les seigneurs K’iche’ ne lui aient tendu un piège et il préféra camper dans la plaine à l’extérieur de la ville plutôt que d’accepter un logement à l’intérieur. Il décida d’inviter les seigneurs de la ville pour lui rendre visite dans son camp et dès leur arrivée il les saisit et les retint prisonniers. Réalisant que leurs dirigeants étaient faits prisonniers, les guerriers K’iche’ attaquèrent les alliés indigènes des espagnols et réussirent à tuer l’un des soldats espagnols.

A partir de là, Alvarado donna l’ordre de brûler vifs les seigneurs K’iche’ capturés puis il procéda à l’incendie de toute la ville de Q’umarkaj.

Source : wikipédia en espagnol