Mexique : La militarisation génère un « environnement propice » aux violations des droits humains

Publié le 21 Novembre 2024

Éditorial Desinformémonos

20 novembre 2024 

Mexico | Desinformémonos. La militarisation de la sécurité publique au Mexique au cours des 20 dernières années est une stratégie « ratée », car non seulement elle n’a pas contribué à réduire la criminalité et la violence qui affectent le pays, mais elle a également généré un environnement favorable aux membres des forces armées qui violent les droits humains dans l’exercice de leurs activités de sécurité publique », a déclaré Amnesty International.

Dans son rapport « Cambiando el paradigma. De la militarización de la seguridad pública a la seguridad ciudadana con enfoque de derechos humanos/Changer le paradigme. De la militarisation de la sécurité publique à la sécurité citoyenne avec une approche des droits de l'homme », présentée ce mercredi, l'organisation de défense des droits de l'homme a souligné que dans la période de militarisation intensive qui a commencé en 2007 et jusqu'en 2024 « au moins 101.933 personnes ont disparu et 452.254 ont été assassinés, parmi elles 49 100 femmes, 140 journalistes et 221 défenseurs du territoire, de la terre et de l’environnement.

Selon les données recueillies par AI, de 2006 à 2012, 48 500 militaires ont été déployés, tandis que de 2012 à 2018, ils étaient 53 000 et de 2018 à 2022, ce chiffre est passé à 73 347. En outre, il a souligné que dans le cas de la Garde nationale jusqu'en novembre 2023, l'organisation avait 128 mille membres, 295 casernes ont été construites, il y en a 124 autres en construction et 155 à construire, et le Secrétariat de la Défense Nationale (Sedena) a déjà attribué 100 places à la Garde Nationale.

Les chiffres officiels, souligne le rapport, indiquent que la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) a enregistré à elle seule 1.893 plaintes contre la Garde nationale de 2019 à août 2024, tandis que 2.279 plaintes ont été enregistrées contre la Sedena pour des actes de privation de vie, traitements cruels, inhumains ou dégradants, actes de torture et détentions arbitraires.

En outre, Amnesty International a rappelé que l'armée avait participé à des actes d'espionnage et de surveillance avec le logiciel Pegasus contre des défenseurs et des organisations des droits humains, dont AI elle-même, ainsi que le Centre des droits humains Agustín Pro Juárez (Centro Prodh) et le président du Comité des droits de l'homme de Nuevo Laredo, Raymundo Ramos Vázquez, qui « enquêtaient sur de graves violations des droits de l'homme commises par l'armée ».

Parmi les cas de violences perpétrées par les forces armées, l'organisation a souligné les trois massacres de Nuevo Laredo les 26 février, 16 avril et 18 mai 2023, qui restent à ce jour impunis et qui « montrent que les forces de sécurité n'ont pas opéré dans la zone avec un esprit d’application de la loi, mais plutôt avec une attitude de combat contre un ennemi et de manquement à son obligation de respecter et de protéger la vie. »

Face aux preuves des conséquences de la militarisation du pays, Amnesty a exhorté le gouvernement mexicain à élaborer un plan spécifique pour le retrait des forces armées de la sécurité publique, à concevoir des stratégies de sécurité axées sur la protection des droits de l'homme et à donner suite aux recommandations pour respecter les engagements internationaux acquis par le Mexique en matière de droits de l’homme, « incompatibles avec la militarisation ».

traduction caro d'un article de Desinformémonos du 20/11/2024

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