Etats-Unis : La tribu Rappahannock

Tribu autochtone qui vit en Virginie dans les comtés d’Essex, Caroline et King and queen.

Population : 500 membres inscrits

Tribu reconnue par le gouvernement fédéral de Virginie, qui fait partie des 11 tribus reconnues par l’état.

Ils sont constitués de descendants de plusieurs petites tribus de langue algonquienne qui ont fusionné à la fin du XVIIe siècle.

En 2016, ils sont l’une des 6 tribus de Virginie à obtenir la reconnaissance fédérale par l’adoption de la Loi de reconnaissance fédérale des tribus indiennes Thomasina E.Jordan de Virginie de 2017.

https://abcnews.go.com/US/sacred-land-returned-native-tribe-virginia/story?id=83809078

Histoire

►1607 : les Rappahannocks sont une tribu dominante de la vallée de la rivière Rappahannock. Ils ont 13 villages le long des rives nord et sud de la rivière portant leur nom. Leur capitale est Topanocke (ou Toppahannock). C’est un groupe périphérique parmi les tribus de langue algonquienne de la Confédération Powhatan.

►Printemps 1607 : quand la nouvelle leur parvient d’explorateurs naviguant sur la rivière James, les chefs (weroances) prennent un groupe et vont voir. Chez leurs cousins les Quiockohannocks, ils envoient un message demandant une audience aux nouveaux arrivants. Les chefs les rencontrent le 4 mai.

►Après sa capture en 1607, le capitaine John Smithest emmené vers le nord dans la capitale des Rappahannocks.

►1608 : Smith retourne chez les Rappahannocks et sert de médiateur dans une querelle entre eux et leurs voisns les Moraugnticunds.

On trouve peu de mentions des Rappahannocks dans les registres coloniaux anglais.

►1623 : les colons attaquent les Rappahannocks en représailles car des tribus ont attaqués des colons à Jamestown et dans les environs lors du Massacre des indiens de 1622.

►Pendant la 2e guerre anglo-powhatan 1644/1645 : les colons semblent considérer les Rappahannocks comme indépendants et en dehors du conflit et ne les attaquent pas.

►Années 1650 : les colons s’installent le long de la rivière, les Rappahannock se retirent de la rive sud. Leur seigneur cède les terres à l’est de Totuskey creek aux colons avant sa mort en 1651. La tribu n’aura jamais été entièrement payée pour ces terres.

►1653 : les colons anglais s’installent en très grand nombre dans la région que la colonie attribuait à la tribu dans des terres réservées. Les conflits entre les 2 groupes se poursuivent.

►Novembre 1654 : un groupe de colons rend visite à la tribu pour exiger réparation des dommages. Une bagarre s’ensuit au cours de laquelle Tawereen, le seigneur rappahannock est tué. Les conflits continuent sous son successeur Wachicopa.

►1662 : la colonie de Virginie fixe les frontières des Rappahannocks à Cat Point creek à l’ouest et à Totuskey creek à l’est. Les Rappahannocks abandonnent toute tentative de défendre leur territoire et s’éloignent.k.

►1669 : ils se sont installés à la source de la rivière Mattaponi avec 30 archers (environ 100 personnes au total).

►1677 : les Rappahannocks rejoignent la Confédération Powhatan de Cockacoeske qui est brièvement ressuscitée mais ils se séparent en 1678.

►1677 : un traité garantit les droits de pêche, d’ostréiculture et de cueillette aux Rappahannocks.

►1682 : retrait de 1406 hectares de terres.

► la tribu n’a plus que 70 membres installés sur la crête entre les rivières Mattaponi et Rappahannock. La colonie de Virginie leur ordonne de fusionner avec les indiens Portobago sur le haut Rappahannock dans le comté d’Essex pour soit disant «  se protéger des pillards iroquois Seneca » qui ont envahi la région dans le cadre de la guerre des castors. Les descendants Rappahannock ont continué à y vivre.

Les Nanzatico (Nantaughtacund) vivaient de l’autre côté de la rivière jusqu’en 1705 (date à laquelle l’esclavage des indiens sera interdit) les colons ont déporté les Nanzatico comme esclaves aux Antilles.

►XXe – XXIe siècles : la tribu Rappahannok se compose de quelques centaines de descendants de tribus algonquiennes alliées : Rappahannock, Morattico (Moraughtacund), Portobacco et Doeg qui ont fusionné à la fin du XVIIe siècle. La plupart vivent dans les comtés d’Essex, Caroline et King and Queen.

►1921 : afin de consolider leur gouvernement tribal et obtenir la reconnaissance de l’état, ils se sont constitués en société. Le premier chef était George Nelson.

►1924 : La tribu n’avait pas de réserve, au cours des siècles, les membres  se sont mariés avec des membres d’autres ethnies de la région, malgré tout, ils avaient une communauté et s’identifiaient comme Rappahannock ou indien.

►En 1924 la Viginie a appliqué un système binaire de règle de la « goutte de sang unique » classant toutes les personnes « blanches » ou « de couleur », exigeant même la modification des registres d’état civil pour refléter cette règle. La plupart des Rappahannocks et d’autres autochtones ont perdu leurs registres d’ »indiens » après la mise en œuvre de cette loi. Cela a rendu difficile pour eux de démontrer la continuité tribale comme cela es exigé pour la reconnaissance fédérale. Pendant plus de 2 décennies, les personnes métisses ont été classées comme « noires » dans les registres bien qu’elles s’identifiaient comme Rappahannock.

►1983 : le Commonwealth de Virginie reconnaît officiellement la tribu en janvier 1983.

►1988 : élection de la cheffe G. Anne Richardson, la première femme cheffe à diriger une tribu autochtone en Virginie depuis le 18e siècle.

►12 janvier 2018 : la reconnaissance fédérale a été accordée à la tribu Rappahannock par l’adoption de la loi de reconnaissance fédérale des tribus indiennes Thomasina E. Jordan de la Virginie de 2017, en plus de 5 autres tribus sans terre de Virginie qui avaient souffert de problèmes similaires et de discrimination.

►2022 : la tribu Rappahannock rachète Fones Cliff, 465 acres de terre le long de la rivière Rappahannock considérées par la tribu comme sacrées.

►2024 : la tribu Rappahannock dirigée par la cheffe Anne Richardson devient la première nation tribale à adopter avec succès une constitution tribale qui reconnaît les droits de la nature et accorde une protection juridique à la rivière Rappahannoc

cheffe Anne Richardson https://abcnews.go.com/US/sacred-land-returned-native-tribe-virginia/story?id=83809078

►2024 : la tribu Rappahannock dirigée par la cheffe Anne Richardson devient la première nation tribale à adopter avec succès une constitution tribale qui reconnaît les droits de la nature et accorde une protection juridique à la rivière Rappahannock.

Fones Cliff

image Fones Cliff

C’est le foyer ancestral de la tribu situé sur la rive est de la rivière Rappahannock en Virginie. La zone se trouve à l’intérieur de la réserve faunique nationale de la vallée de la rivière Rappahannock et sera accessible au public et placé sous tutelle du Bureau des Affaires Indiennes. La tribu prévoit d’éduquer le public sur son histoire en construisant une réplique d’un village du XVIe siècle et d’étendre son programme « Retour à la rivière » qui forme les jeunes de la tribu aux connaissances et pratiques traditionnelles de la rivière. Elle prévoit aussi de construire des sentiers de randonnée le long de la rivière.

Le fleuve Rappahannock

Par Fawcett5 — Originally uploaded to English Wikipedia as Rappahannock River.jpg., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4494746

Son nom vient d’un mot algonquien lappihanne (ou toppehannock) = « rivière aux eaux vives et montantes » ou « là où la marée monte et descend ».

Elle prend sa source à Chester Gap dans les Blue Ridge Mountains en Virginie et se jette dans la baie de Chesapeake au sud du fleuve Potomac.

Pendant la guerre de Sécession, le fleuve servait de barrière aux mouvements de troupes Nord-Sud ce qui en faisait la frontière du théâtre oriental de la guerre entre le Nord (l’Union) et le Sud (les états confédérés d’Amérique). A cette période, 10.000 esclaves afro-américains ont fui vers la liberté en utilisant le « Sentier de la Liberté » en traversant le fleuve pour rejoindre les lignes de l’Union après la première bataille de Fredericksburg.

La rivière Rappahannock est confrontée à de multiples menaces liées au développement et aux pressions environnementales. L'expansion vers le sud des banlieues de Washington DC a accru le développement du bassin versant, tandis que la rivière a également été confrontée aux défis des propositions de fracturation hydraulique, ce qui lui a valu d'être désignée comme l'une des rivières les plus menacées des États-Unis en 2017. Les menaces historiques comprenaient le développement agricole et industriel intensif, l'exploitation forestière et minière extensive qui a provoqué l'érosion et la pollution, et l'impact du barrage Embrey pendant un siècle, qui a bloqué la migration des poissons jusqu'à sa suppression en 2004.

La Rappahannock river a un cours de 314 km et draine un bassin de 7380 km2 (6% de la Virginie). Une grande partie du bassin versant est rurale et boisée.

Les huitres

Des huitres prospèrent dans l’estuaire de la rivière, elles sont les moins salées de la côte, réputées pour leur saveur douce et onctueuse décrite comme presque beurrée. Très nutritives elles étaient consommées à grande échelle dans l’état de Washington au XIXe siècle.

Cours de la Rappahannock « Travail personnel » supposé (étant donné la revendication de droit d’auteur)., CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=863166

Sources : wikipedia en anglais, CNN, mongabay

Articles complémentaires

La tribu Rappahannock est la première aux États-Unis à inscrire les droits de la nature dans la constitution