Pérou : Victoire pour le rio Marañón : ses droits sont ratifiés

Publié le 1 Novembre 2024

Publié : 30/10/2024

Le tribunal de Loreto ratifie le jugement qui déclare la rivière et ses affluents comme sujet de droit.

Servindi, 30 octobre 2024.- Victoire du combat Kukama Kukamiria. La Chambre Civile du Tribunal de Loreto a ratifié l'arrêt du Tribunal de Nauta rendu en mars de cette année, qui déclare le rio Marañón et ses affluents comme sujet de droit.

« Cette réussite est pour l’Amazonie et le pays, mais aussi pour le monde entier. Parce que la défense des rivières fait partie de nos vies et doit être laissée en héritage aux générations futures », a déclaré Mari Luz Canaquiri, présidente de la fédération Huaynakana Kamatahuara Kana.

Ce résultat est le fruit de la lutte menée par un groupe de femmes Kukama Kukamiria installées dans le district de Parinari, dans la région de Loreto, depuis 2021, face aux marées noires du pipeline nord-péruvien de Petroperú.

Selon la résolution qui ratifie la sentence, cette décision est due aux pressions croissantes sur les écosystèmes qui mettent en danger son existence et la fonction environnementale, sociale et vitale dont [le rio Marañón] a été victime ces dernières années.

Lorsque le jugement a été rendu en première instance, le ministère de l'Environnement, l'Autorité nationale des eaux et Petroperú ont déposé un recours pour l'annuler, même si parmi leurs fonctions, au moins deux d'entre eux sont de donner la priorité à la gestion des ressources.

Qu’est-ce qui a été obtenu grâce à la ratification ?

Dans ce nouveau jugement, le jugement de première instance est confirmé dans tous ses aspects, et il ordonne également à Petroperú de fournir un entretien « efficace, immédiat et complet » au pipeline Norperuano, selon un article de l' Institut de défense juridique (IDL).

En outre, le tribunal confirme la demande de formation de conseils de bassin pour la rivière Marañón et ses affluents, et confie au gouvernement régional de Loreto l'obligation de les convoquer et de les institutionnaliser, avec la participation de l'Autorité nationale des eaux.

Bref, avec cette nouvelle résolution judiciaire, il sera désormais possible de remettre en cause judiciairement toute activité extractive ou autre qui affecte les droits déjà reconnus au Marañón et à ses affluents.

L'avocate Maritza Quispe Mamani, de l'IDL, a déclaré qu'il y avait un long chemin à parcourir pour appliquer la sentence, notamment en ce qui concerne l'entretien de l'oléoduc norperuano.

Ce résultat est le travail collectif de l'Institut de Défense Juridique ; International rivers ; Centre du droit de la Terre ; Forum de solidarité du Pérou ; Quiska ; Institut Chaïkuni ; Radio Ucamara; Radio La Voz de La Selva; Mirella Pretell ; la paroisse Santa Rita de Castilla ; et le Vicariat d'Iquitos, en particulier Mgr Miguel Ángel Cadenas et le Père Manolo Berjón.

traduction caro d'un article de Servindi.org du 30/10/2024

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