Heroico guerrillero (Elda Vargas de Viera)
Publié le 10 Octobre 2024
Près de six lustres après ton long voyage
les traces que tu as laissées persistent,
au bord d'un gué, sur un arbre feuillu
ou dans la hutte d'un paysan triste,
Guérillero héroïque
Qui pourrait oublier ?
Ton béret basque, ta taille de soixante pieds de haut
ta barbe en bataille et tes longs cheveux ;
ton dos large, ton sac à dos sur l'épaule
ton pied sûr, ta main d'acier et ton esprit résolu
Guérillero héroïque.
Une rude tâche t'attendait ensuite
« Nous devons faire en sorte que nous entendent
ceux qui ne nous écoutent pas »
Telle était la harangue quotidienne que tu adressais à tes compagnons ;
dans la selva dense, au clair de lune
Guérillero héroïque.
La brousse a été le témoin de ta lutte acharnée.
L'abandon et le silence étaient la réponse,
la fatigue, la faim et la soif, ta ration quotidienne.
Guérillero héroïque.
La Higuera a été l'échafaud de ta jeune vie
La Higuera, c'était aussi la chambre aveugle ;
Où la vengeance était plus puissante que le pardon
pour ton corps meurtri et sans respect,
Guérillero héroïque.
Six lustres après ton long voyage
Pleure pour toi Ñancahuazu, pleure El Mesón,
Ñacamiri, El Pincal, Masicuri,
La Quebrada del Churo... pleure pour toi ;
Et au loin, un vieil homme pleure aussi
élevant une prière en guarani,
Guérillero héroïque.
Tu n'es pas mort... Ta présence est à chaque page,
Dans chaque poitrine ardente,
Dans la volonté et le sentiment ;
Tu n'es pas mort Comandante,
Tu vis dans l'esprit et pour toujours,
Grand guérillero héroïque.
*****
Heroico guerrillero
A casi seis lustros de tu largo viaje
las huellas que dejaste, aún persisten,
en la orilla de un vado, en un árbol frondoso
o en la choza de un campesino triste,
Heroico Guerrillero
¿Quién podría olvidar?
tu boina vasca, tu estatura de uno sesenta arriba
tu barba enmarañada y tu melena larga;
ancho de espalda, mochila en hombro
paso seguro, mano de acero y espíritu resuelto
Heroico Guerrillero.
Escabrosa tarea te esperaba luego
«Hay que hacer que nos oigan
los que no nos escuchan»
así arengabas a diario a tus compañeros;
en la tupida selva, en las noches de luna
Heroico Guerrillero.
El monte fue testigo de tu agónica lucha.
Abandono y silencio fue la respuesta,
cansancio, hambre y sed, tu ración diaria
Heroico Guerrillero.
La Higuera fue el cadalso de tu joven vida.
También La Higuera fue el aposento ciego;
Donde más pudo la venganza que el perdón
a tu maltrecho cuerpo y sin respeto,
Heroico Guerrillero.
A seis lustros de tu largo viaje
Llora por ti Ñancahuazu, llora El Mesón,
Ñacamiri, El Pincal, Masicuri,
La Quebrada del Churo… Llora por ti;
Y a la distancia, también llora un anciano
Elevando una oración en guaraní,
Heroico Guerrillero.
Tú no has muerto… Tu presencia en cada página,
En cada pecho ardiente,
En la voluntad y el sentimiento;
Tú no has muerto Comandante
Tú vives en la mente y para siempre,
Gran Heroico Guerrillero.
Elda Vargas de Viera traduction carolita