Chili. L'état de santé du prisonnier politique mapuche Héctor Llaitul s'aggrave en raison de la négligence institutionnelle
Publié le 5 Août 2024
Publié le 4 août 2024 / Par Andrés Figueroa Cornejo
Après 62 jours de grève de la faim, le werken historique de la Coordination Arauco Malleco (CAM) et prisonnier politique mapuche, Héctor Llaitul, ce samedi 3 août depuis le complexe pénitentiaire de Biobío, et grâce à son droit de passer un appel depuis le téléphone public de la prison où il est détenu, a dénoncé qu'hier il a ressenti "une douleur forte et intense dans la poitrine. Bien que j'aie demandé la présence de mon médecin personnel et de confiance, qui est également membre de l'Ordre des médecins, je n'ai été transféré qu'au centre clinique de la prison, après quoi j'ai été renvoyé dans ma cellule sans même avoir reçu de diagnostic sur ce qui m'arrivait, ni avoir été orienté vers un service spécialisé", étant donné qu'il a signalé de graves problèmes de santé liés à son mauvais état cardiaque. En raison de la violation de ses droits par les gardiens de prison, Héctor Llaitul a annoncé que ses avocats avaient déposé un recours et d'autres actions en justice en son nom.
L'une des avocates défendant l'autorité mapuche, Josefa Ainardi, a expliqué que la grève de la faim adoptée par Llaitul ne visait pas seulement l'annulation du procès qui l'a condamné à 23 ans de captivité et qui a été ratifié par la Cour suprême le lundi 29 juillet, mais qu'il s'agissait également d'une manière d'exiger "l'amélioration des conditions de détention pour lui, comme pour tout autre prisonnier politique mapuche".
Ainardi a déclaré que son client "poursuit sa grève parce qu'il est le seul prisonnier politique mapuche dans la prison de Biobío, même s'il est maintenu dans un module isolé. Il est seul dans la prison, ce qui constitue également une torture et un traitement inhumain. Il n'est pas possible que des personnes soient seules et isolées pendant qu'elles purgent leur peine. Ce qui est approprié, c'est qu'Héctor Llaitul soit transféré au pénitencier de Temuco en raison des racines communautaires et familiales de son fils Pelentaro, et parce qu'il y a également une prison pour les membres de la communauté mapuche".
- Que dit la gendarmerie sur son état de santé ?
"Dans ses rapports quotidiens sur la grève de la faim, la gendarmerie affirme qu'il n'y a pas de problème, qu'il n'y a pas d'observations, que tout est normal, ce qui n'a rien à voir avec ce qu'Héctor nous a dit. En effet, il a souffert de vertiges, de tachycardie, d'arythmie, de douleurs à l'estomac et de crampes, symptômes qui s'ajoutent à ses antécédents cardiaques. C'est pourquoi nous sommes inquiets et avons entrepris des démarches pour trouver un médecin de confiance. Afin d'autoriser cette pratique, nous avons présenté la demande au tribunal pénal oral de Temuco, où le werken a été poursuivi, mais celui-ci nous a répondu qu'"il n'y a pas de place", car pour lui le médecin de la gendarmerie est suffisant, sans fournir d'autres motifs. Par conséquent, la famille d'Héctor s'est adressée directement au directeur du complexe de Biobío, qui a autorisé la demande. Cependant, le 2 août au matin, Héctor m'a appelé pour me dire que le commandant de la prison venait de l'informer que la direction régionale de la gendarmerie avait retiré l'autorisation qui avait été acceptée au départ. Face à cela, en guise de défense, nous avons déposé une action en amparo devant le juge de Concepción, car il est également compétent pour entendre les condamnés qui relèvent de la juridiction de la région. Et ce samedi 3 août, un délai de 24 heures a été fixé à la gendarmerie pour expliquer la raison du rejet de la demande d'Héctor Llaitul de pouvoir compter sur un médecin en qui il a confiance. En fonction de la réponse donnée par l'entité en question, nous prendrons des mesures supplémentaires".
D'autre part, l'avocate Josefa Ainardi a été interrogée sur la publication scandaleuse du journal La Tercera du samedi 27 juillet, qui titrait en première page que la Cour suprême confirmait la condamnation à 23 ans de prison de l'autorité mapuche Héctor Llaitul, une décision que la Cour ne devait annoncer que deux jours plus tard ( !), le lundi 29 juillet, ce qui s'est produit de manière "prophétique".
"C'est alarmant, non seulement en termes de procédure, mais aussi dans le domaine de la manipulation des médias dans les affaires judiciaires", a commenté Ainardi, ajoutant que dans le cas d'Héctor Llaitul "à notre avis, il y a eu un procès totalement vicié, ce qui est confirmé par ce qui s'est passé avec le journal La Tercera".
Corollaire des dérives et des abus de la justice chilienne, selon les résultats du sondage Pulso Ciudadano réalisé entre le 24 et le 26 juillet 2024, 85,4% de la population nationale désapprouve le pouvoir judiciaire.
*Les données importantes contenues dans l'article ont été fournies par la journaliste Carola Trejo.
traduction caro d'un article paru sur Kaosenlared le 04/08/2024
Chile. Se agrava salud de prisionero político mapuche Héctor Llaitul por negligencia institucional
Tras 62 días de huelga de hambre, el werken histórico de la Coordinadora Arauco Malleco (CAM) y prisionero político mapuche, Héctor Llaitul, este sábado 3 de agosto desde el Complejo Penitenci...